Pour son premier roman,
Blandine Bergeret nous plonge dans la vie d'Alice, une trentenaire qui mène son existence tambour battant changeant de casquette au gré des besoins du quotidien, une "working mother" des temps actuels.
Car être une femme au 21e siècle, c'est savoir et pouvoir tout faire en un temps record... pour les autres. Satisfaire son employeur, éduquer au mieux ses enfants, choyer son mari, avoir une maison propre et à manger dans l'assiette. Sans oublier la palette des émotions à gérer... celle des autres.
Au milieu de tout cela, il y a Alice, qui navigue tant bien que mal sur ce vaste océan tantôt paisible tantôt turbulent.
Et comme le veut l'adage, en cas d'accident, le capitaine doit quitter le navire en dernier.
Sauf qu'Alice ne réalise pas que son bateau prend l'eau depuis trop longtemps.
Alice a remisé ses désirs, ses rêves et ses sentiments profonds pour satisfaire les autres. Elle s'est tout bonnement oublié.
Un événement inattendu va bouleverser sa vie. Un claque monumentale qui va la réveiller à tel point qu'Alice ne peut faire autrement que d'abandonner le navire.
Cette lecture fût déroutante dans sa forme, j'ai eu le sentiment de lire 3 parties bien distinctes, le début (p1 à p56) et la fin (p204 à p215) se ressemblent dans le style, un peu décousu, saccadé, trop rythmé à mon goût, une succession de mots manquant de chaleur. Tandis que le milieu est bien travaillé, on entre dans le vif du sujet, les phrases sont fluides, les émotions palpables.
Blandine écrit très bien, le vocable est riche, les mots pesés et choisis forment un ensemble poétique.
Juste ce petit bémol pour l'introduction du récit que j'aurais souhaité plus accrocheur et la fin qui aurait mérité un peu plus de profondeur. Si tout le roman avait été conforme à la partie centrale je pense que j'aurais eu un coup de coeur. Cela n'enlève rien au talent d'écriture de Blandine (dans l'esprit de
De Vigan) que j'encourage avec ferveur à poursuivre cette carrière prometteuse.
Ce fût une histoire qui m'a pincé le coeur. Alice est une femme comme il en existe tant qui se contentent de ce qu'elles ont alors quelles mériteraient bien plus.
Un beau témoignage.
Merci à Babelio et à l'art bouquine pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique.