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Oh, que ça fait du bien un livre vraiment bien écrit et qui nous emporte durant toute sa lecture loin, très loin de nos préoccupations habituelles ! Ce roman nous entraîne en Inde, à la suite de Göran Borg, suédois, la cinquantaine, divorcé, père de deux grands enfants qu'il voit peu et surtout fraîchement licencié d'une boite de communication car jugé dépassé, hors du coup, vieux ringard quoi... C'est le moral dans les chaussettes qu'il accepte alors de suivre un ami, guide touristique, en Inde. Dès les toutes premières pages, j'ai été touchée par cet homme simple, profondément normal, qui se retrouve complètement dévasté par la tournure que prend sa vie. Et pourtant, dès son arrivée en Inde, tout va changer, car ici, on n'a pas affaire à une Inde caricaturale, mais à des scènes réelles. On est immédiatement immergé dans la foule, dans le bruit incessant, dans les odeurs omniprésentes (et je ne parle pas de l'encens ou des agréables odeurs d'épices!), mais aussi dans la misère la plus profonde. Göran m'a entraînée avec lui, comme dans un récit de voyage, à chaque page, je découvrais de nouvelles personnes, de nouveaux lieux, des façons de voir et de faire les choses à mille lieux de nos habitudes et j'ai adoré ça. Je me suis promenée dans une ville surpeuplée, j'y ai vu des mendiants, des infirmes, des policiers corrompus, des hommes d'affaires, des escrocs, des illuminés, j'y ai goûté à des plats sacrément relevés, j'y ai constaté abruptement les différences de situations entre les hommes et les femmes, entre les riches et les plus démunis, j'ai assisté à des fêtes fantastiques, j'ai compris pourquoi une seule personne pouvait avoir 5 ou 6 employés à son service, j'ai rencontré des personnes riches et puissantes et d'autres qui n'avaient pas même de quoi manger au prochain repas, j'ai parcouru les marchés, visité des temples, acheté des mangues et des costumes de luxe, je me suis même fait faire une manucure ! Mais ce qui ressort le plus de ces quelques heures de lecture, c'est que chaque page est peuplée de sourires, de gentillesse, de bonne humeur et cet optimisme à toute épreuve fait un bien fou car parfois, ce n'est pas tant une situation qui nous rend triste ou en colère mais c'est notre façon de l'appréhender qui lui confère son aspect si grave, si inéluctable. Lorsque notre héros s'énerve après un ami indien qui a une heure de retard à un rendez-vous, celui-ci lui répond qu'en réalité, il lui a fait cadeau de cette heure, qu'il a ainsi pu en profiter et savourer ce temps qui lui était offert pour prendre un café sur une terrasse, lire tranquillement le journal, regarder les jolies femmes passer et que ce temps a été gagné plutôt que perdu. C'est sur cette jolie impression que je reste après la lecture de ce roman, celle d'avoir été enveloppée dans un cocon de bonne humeur et de bien-être en dépit du monde extérieur. + Lire la suite |