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EAN : 9782070266173
182 pages
Gallimard (16/03/1982)
4.06/5   8 notes
Résumé :

A la veille de subir une grave intervention chirurgicale, l'auteur s'aperçoit qu'il ne sait rien de la mort sinon qu'elle le rendra pareil aux autres morts. Il pense à eux. Déconcerté par les souvenirs qui surgissent, il s'étonne que, dans sa mémoire, les morts qu'il a connus diffèrent tellement les uns des autres. Certains sont totalement oubliés, d'autres sont passés à l'état de gisants, et la m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A l'hôpital, âgé et fatigué, Emmanuel Berl se confronte à la mort et à "ses" morts, si nombreux, si divers, émergeant avec peine (ou étonnement, ou sourde culpabilité) de ses souvenirs : anciennes institutrices, amis et jeunes filles, "revenants" (Drieu la Rochelle, Proust), ses parents... Comment être fidèle à leur mémoire, et d'ailleurs faut-il l'être ? Car se souvenir c'est forcément trahir car les "souvenances" sont fragmentaires, confuses, réinterprétées. Mais ne pas se souvenir est également comme une trahison. Berl se débat dans ses propres contradictions, assailli par la culpabilité, désolé par les pièges et les insuffisances de la mémoire.

Un livre attachant par les émotions qu'il suscite, servi par un style toujours étincelant d'évocation. Berl va à l'essentiel, trace des portraits d'une grande finesse. Une âme mis à nue.
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Épatant petit ouvrage, plein d'intelligence, de tendresse et d'originalité dans le traitement de son sujet, et baigné d'un charme indéfinissable. Quelque chose ici émeut et envoûte, comme c'est toujours le cas avec les livres écrits par des auteurs habités par un petit quelque chose qui manque au commun des mortels (et, il faut bien le dire, à tant de ceux qui se mêlent d'écrire). Appelons ça: le don de la poésie.

Une perle.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je ne sais plus. Je ne sais pas. Les morts à la fois m'assaillent et me fuient. Ils me ressemblent trop, ils se ressemblent trop peu les uns aux autres. Il y en a trop, qui sont trop misérables ; la mort leur prend plus que ce que la vie ne leur avait donné. Tantôt on dirait qu'ils me requièrent, comme leur ultime recours contre l'écrasement, et tantôt, on dirait qu'ils redoutent mon contact, comme s'ils craignaient que je les rende à la corruptibilité dont ils se sont guéris.
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Nous ne sommes tous qu'ingratitude. Et pourtant, de ce désert de manquements émergent des oasis inattendues de fidélité, qui d'ailleurs nous trompent : car les quelques souvenirs privilégiés, que chacun de nous conserve, nous cachent la multitude de souvenirs qui ne le sont pas, et tombent dans la trappe de l'oubli.
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Videos de Emmanuel Berl (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuel Berl
La Commune de Paris : Analyse spectrale de l’Occident (1965 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 12 juin 1965. Illustration : Une photo de la Barricade de la Chaussée Ménilmontant, Paris, 18 mars 1871 © Getty / Bettmann / Contributeur. Pierre Sipriot s'entretient avec Henri Guillemin (critique littéraire, historien, conférencier, polémiste, homme de radio et de télévision), Emmanuel Berl (journaliste, historien, essayiste), Adrien Dansette (historien, juriste), Pierre Descaves (écrivain, chroniqueur, homme de radio), Jacques Rougerie (historien spécialiste de la Commune de Paris), Philippe Vigier (historien contemporanéiste spécialiste de la Deuxième République), Henri Lefebvre (philosophe), et Georges Lefranc (historien spécialiste du socialisme et du syndicalisme). Dans les années 60, la Commune de Paris était encore "un objet chaud" qui divisait profondément les historiens. Comme en atteste ce débat diffusé pour la première fois sur les ondes de France Culture en juin 1965 et qui réunissait sept historiens, journalistes ou philosophes spécialistes du XIXe siècle. Textes d'Élémir Bourges, Jules Claretie, Lucien Descaves, Paul et Victor Margueritte, Jules Vallès et Émile Zola lus par Jean-Paul Moulinot, Robert Party et François Périer.
« La Commune, objet chaud, a longtemps divisé les historiens. Elle a eu sa légende noire, sitôt après l’événement : celle de la révolte sauvage des barbares et bandits. Elle a eu sa légende rouge : toutes les révolutions, les insurrections socialistes du XXe siècle se sont voulues filles de l’insurrection parisienne de 1871 ; et c’était à tout prendre, politiquement, leur droit. Historiquement, cette légende a pu se révéler redoutablement déformante. L’historiographie socialiste s’assignait pour tâche de démontrer "scientifiquement" que l’onde révolutionnaire qui parcourt le premier XXe siècle trouvait sa source vive dans une Commune dont elle se déclarait légitime héritière. On quêtait, par une analyse anachroniquement rétrospective, les preuves de cette filiation, oubliant le beau précepte que Lissagaray, communard, historien « immédiat » de l’événement avait placé en 1876 en exergue à son Histoire de la Commune. "Celui qui fait au peuple de fausses légendes révolutionnaires, celui qui l’amuse d’histoires chantantes est aussi criminel que le géographe qui dresserait des cartes menteuses pour les navigateurs." » Jacques Rougerie (in "La Commune, 1871", PUF, 1988)
Source : France Culture
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