Je remercie l'auteur
Thierry Berlanda et les Editions de Borée pour m'avoir fait confiance dans la lecture de ce livre.
J'ai envie de dire 'whaou'... j'ai dégusté ce livre tout en m'imprégnant des faits et des rebondissements. L'auteur nous livre un roman avec une construction particulière: une première partie sur les faits relatés dans un rapport de police, une seconde où Céline, la journaliste, reprend l'enquête quelques années plus tard pour y mettre des certitudes.
Céline, journaliste quadra plutôt amochée par la vie, est contactée par Aurélie, membre de la Police, pour faire lumière sur une affaire ayant eu lieu plusieurs années auparavant et dont les conclusions laissaient planer un mystère teinté de surnaturel. le rapport de police est romancé, d'une plume si réelle que l'on a l'impression d'y être, de vivre les faits de l'intérieur. Céline reste dubitative sur la manière dont ce rapport a pu être rédigé. Elle n'en profitera pas moins pour le lire entièrement, ce qui nous permettra à nous lecteur de nous plonger dans cette histoire de fous pendant toute la première partie de ce roman.
Chaque élément est minutieusement rapporté: nous suivrons Alice dont l'ex beau-père disparait à ses yeux de manière hors norme. D'autres personnes en viennent à disparaitre en quelques heures. Aurélie Deletraz, la brigadière de police va mener son enquête avec un jeune stagiaire, Valbaume. Celui-ci, très ouvert d'esprit et très précis dans ses constatations, va les aider à y voir plus clair jusqu'à l'arrestation finale.
Une plongée complète dans ce qui est et ce qui a été, on revit les mines, on découvre ce pays de Lorraine d'avant et de maintenant. Tout en gardant à l'esprit que "quelqu'un" a rédigé ce rapport comme un roman. Lorsque nous avançons à la deuxième partie, Aurélie et Céline vont poser de manière cartésienne tous les faits et éléments ayant eu lieu. L'auteur nous les fait suivre pas à pas, analysant, disséquant les rouages les plus invraisemblables pour trouver une réponse acceptable.
Cette complicité entre ces deux femmes, dont les parcours de vie sont chaotiques, permet au lecteur de s'attacher, de s'affilier leurs comportements relevant souvent de l'instinct. Elles paraissent à l'opposé: fantasque pour l'une et peu stable, absolument pas attachée aux biens matériels, tandis que l'autre est plus posée (de par son métier et son côté mère de famille) et semble prévenir les obstacles qui pourront se soulever sur leur chemin. L'humour leur permet également de contenir leurs sentiments dès qu'ils seront exacerbés.
Ces deux personnages centraux sont pleinement décrits, riches en émotions diverses mais également rigoureux dans leurs avancées. Cela en fait un roman dont on ne lâche la dernière page qu'avec tristesse tant j'ai été immergée dans ce qui a été nommé L'Affaire Creutzwald.
Thierry Berlanda est un de mes auteurs préférés, celui pour lequel lorsque le dernier écrit sort, vous arrêtez tout pour le lire. Je l'ai découvert par la trilogie du Boiteux, j'ai enchainé avec son policier/thriller '
Naija' et par son polar moyen âgeux "L'orme au loups". Chacun de ses romans est teinté par une plume rebondissante, changeante. On retrouve la patte 'Berlanda' mais elle s'adapte complétement au thème du livre en cours.
Dans "L'affaire Creutzwald", plusieurs fois j'ai eu le sourire aux lèvres alors que ce roman noir traite de faits particuliers, mais l'auteur a su contrebalancer avec des échanges fusionnels entre ses deux héroïnes, échanges empreints d'amitié forte et d'une solidarité féminine magnifique. La confiance entre elles n'est jamais remise en cause, elle leur permet d'assoir leur connivence.
Merci Thierry pour ce livre qui m'a ravie. Merci également pour cette belle dédicace au Salon du Printemps de Montaigu.
Enjoy!
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