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EAN : 9782253122395
214 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.56/5   183 notes
Résumé :
« Je m'appelle François Berléand, j'ai presque onze ans, je ne prends pas la parole sans y avoir été invité par un adulte, je mange de tout, mais je n'ai pas une grande passion pour les carottes râpées, les endives et les épinards. Je ne pose pas spécialement de problèmes. Dans ma chambre j'ai un piano, une radio, un bureau et une grande armoire en teck. Et je suis le fils de l'homme invisible. »

Un soir d'hiver, dans la famille Berléand, le père de F... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Quand le père de François, un peu éméché, lui dit 'Toi, de toutes façons, tu es le fils de l'homme invisible', il ne pouvait savoir la paranoïa qu'il allait déclencher.

François se fait des films, ses parents ont payé pour trafiquer les miroirs de Paris, pour que des garçons soient ses amis,.... parents qui eux font tout pour comprendre, pour soigner (Méthode Ramain, quel gâchis!)

J'ai été profondément ému par par ce livre d'une écriture simple et agréable, où l'autodérision a sa place, et qui, à l'instar d'autres autobiographies, sera sans doute le seul livre de François Berléand, mais quel livre!
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Quels délicieux moments j'ai passé en compagnie de François Berléand avec sa plume pince-sans-rire, son histoire cocasse, sa sensibilité vibrante !

Je dois bien l'avouer, j'ai ri, le pauvre, à ses dépens (mais pour écrire ce livre, il faut une bonne dose d'auto-dérision) car tout de même, on le voit, l'empreinte terrible que peuvent avoir les mots sur l'esprit en pâte à modeler d'un enfant !

Un manque de confiance en soi, une imagination débordante, un monde que l'on se crée comme refuge et qui finit par devenir une prison qui isole, voilà comment un enfant se construit sur du sable, se sent différent, seul au monde.
Cet enfant-là, qui est peut-être celui que l'on a un peu été, on a envie de sécher ses larmes et de le rassurer, même tout adulte qu'il est aujourd'hui.

François Berléand a un vrai talent pour nous faire passer par toutes sortes d'émotions. J'ai eu mon coeur qui s'est serré pour cet enfant qui m'a attendrie, bien sûr, mais j'ai aussi beaucoup ri !
J'ai relevé quelques pépites - d'or ou de chocolat c'est selon - mais savoureuses, toujours. Je vous en propose quelques-unes qui personnellement m'ont bien fait sourire :

"Dans la cuisine, il y a Philippe, mon frère, et maman, ma mère."

"Il a quatre ans de plus que moi, il ne m'aime pas et je crois bien que c'est depuis ma naissance. Il a toujours été plus vieux que moi et il ne me l'a jamais pardonné."

"(...) pendant que mon frère se prenait un savon chuchoté tellement fort que je l'entendais de ma chambre."

"Le commencement de mes débuts difficiles."

Voilà pour quelques jolies formules, mais je vous laisse le plaisir de la découverte de quelques scènes incroyables !

Bref, vous l'aurez compris, le fils de l'homme invisible est un coup de coeur : c'est drôle, c'est charmant, c'est touchant et ça fait du bien !
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"Il faut absolument savoir si je suis invisible ou pas. Ca devient un vrai problème".
Le fils de l'homme invisible est le témoignage autobiographique du "problème" d'enfance du comédien François Berléand. Ce livre émouvant a été "sélection 2008 du prix des lecteurs Livre de poche". Emouvant car ce récit nous montre l'impact désastreux que peut avoir une simple phrase (ici "De toute façon toi tu es le fils de l'Homme invisible" prononcé par un père à "la voix pâteuse, enrouée d'alcool") sur un imaginaire d'enfant à la sensibilité exacerbée. Car, François Berléand, à onze ans prend tout au pied de la lettre. Il est donc premièrement invisible, donc doté de pouvoirs et deuxièmement il est assurément le fils d'un grand homme, un deuxième père sûrement mieux que celui qui ne l'a "jamais serré dans ses bras". L'humour et l'autodérision font passer le trop plein (solitude,agressivité,incompréhension,mauvaise communication,bêtises pour se faire remarquer...)
Ce gaucher contrarié étiqueté enfants à problèmes dénonce ici les abérrations du système psychologique. Que ce soit le pédopsychiatre libéral dont le diagnostic est faussé par le jeu de l'enfant ou la psychologue scolaire aux méthodes spéciales et angoissantes...le problème inexistant au départ car créé de toutes pièces par un père nul ne brillant que par son absence, ne peut que s'amplifer..sauf bien sûr si l'on rencontre la personne compétente pour faire émerger l'indicible.
C'est ce parcours chaotique, malgré l'amour maternel, basé sur moult interprétations, entre enfance, adolescence et temps des amours, que nous conte fort bien (d'une façon très vivante) François Berléand, acteur de talent qui dés son jeune âge a appris à jouer le jeu....de l'autre!
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Au cours d'une ivresse le père de Francois Berleant lui dit "tu es le fils de
l'homme inivisible", sauf que François prend cette parole au premier degré ; cela va impacter sa vie en causant chez lui un profond mal de vivre.
Il ne lui faut pas grand chose pour accroitre sa fragilité. Pendant de nombreuses années, il se croit plus ou moins invisible (il va jusqu'à se mettre nu à l'école), ensuite il se pense vraiment fou après qu'on lui ait dit qu'il était mongolien, sans même vérifier ce que cela signifiait.
Il est paranoïaque, il pense que tout ces histoires sont savamment orchestrées par ses parents.
Puis un jour, Marc un psychologue scolaire parvient à l 'approcher, le mettre en confiance et là il lâche toute sa souffrance. C'est émouvant car il décrit bien dans son livre, son langage intérieur qui l'a cadenassé et tourmenté pendant des années.
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Une petite phrase qui semble anodine pour certains peut parfois bouleverser l'existence de celui qui la reçoit et c'est ce que nous décrit François Berléand avec cette autobiographie très poignante.

Ce livre m'a été offert par une amie et finalement je trouve ça plutôt chouette de recevoir des livres que je n'aurais pas forcément achetés parce qu'il aurait été dommage de passer à côté de ce témoignage plein de tendresse et de tragédie aussi.

Bien sûr on pourrait s'en amuser, un enfant qui se pense invisible c'est de prime abord très mignon et ça le serait si l'histoire s'arrêtait là mais chez François Berléand c'est bien plus profond et surtout dramatique parce que cette histoire à laquelle il croit va véritablement le briser et lui empoisonner ses années d'enfance et d'adolescence.

Sa maman croyant bien faire va l'emmener voir un psy et là encore, François est dans le jeu, il pense à son invisibilité et à tout ce qui en découle. D'abord il est amorphe, il ne parle pas, parce qu'on lui a toujours appris qu'il fallait laisser les grandes personnes s'exprimer, le psy est interpellé par ce mutisme, François pense qu'il ne le voit pas, du coup il tente des grimaces pour s'amuser, le psy veut jouer il va jouer lui aussi, il ne sait pas qu'il est en train de sceller son destin et que la suite sera dramatique.

Il changera de lycée où on le sortira de certains cours pour rejoindre une classe spéciale où l'on applique la méthode Ramain, bien sûr je suis allée me renseigner un peu sur cette méthode que je ne connaissais pas, elle aura des conséquences dramatiques sur François et ne fera qu'accentuer son mal-être.

Au cours de son adolescence, d'autres problèmes viennent se greffer, il pense que ses parents achètent tout, les copains sont payés pour l'écouter, les conquêtes féminines sont payées pour l'aimer, même les professeurs reçoivent de l'argent. S'installe alors en lui une impression de solitude mais aussi de culpabilité, ses parents dépensent trop à cause de lui. Il finit par faire le vide autour de lui, les copains s'éloignent, il est trop étrange et compliqué.

François Berléand est enfermé en lui-même, incapable d'exprimer ce qu'il ressent, incapable de sortir de la prison qu'il s'est créée avec une très mauvaise image de lui, il ne s'aime pas et se sous estime continuellement, les autres ne lui veulent forcément pas du bien.

La délivrance arrive quand il est en terminale, un psychologue pas comme les autres va l'aider à se reconstruire, à mettre le doigt là ou ça fait mal, à poser des mots sur les maux et ça fait du bien croyez-moi parce que tout le long du livre on est bouleversé de tout ce qui arrive à François et on se demande s'il va arriver, un jour, à trouver la clé qui l'aidera à sortir.

Je ne peux m'empêcher de penser que s'il y avait eu plus de communication dans cette famille tout cela ne serait pas arrivé, mais à l'époque ce n'était pas comme maintenant où les échanges parents enfants sont plus libres et ou on peu parler de tout. Bien sûr, si le père de François n'avait pas, pour rire, balancé cette phrase absurde, l'enfance de François aurait été différente. Avec ce témoignage il nous prouve que les mots peuvent faire de beaux dégâts et qu'il faut toujours faire attention à ce que l'on dit aux enfants. Il ne faut jamais cesser de discuter et de les rassurer sur tout.

Je suis heureuse d'avoir lu ce livre qui m'a permis de connaître un peu plus cet acteur et qui finalement m'a fait passer un bon moment.
Lien : https://jaimelivresblog.word..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il parait qu'un jour, un de ses amis, le croisant dans la rue, l'interpella et lui demanda pourquoi il parlait tout seul. Pris en défaut, mon papouchka marqua un temps de réflexion puis lâcha : "Parce que ça fait plaisir de parler avec quelqu'un d'intelligent."
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Dans "le petit Poucet" déjà, des parents très pauvres perdaient leurs enfants dans la forêt. Après la lecture de ce livre, je regardai mes parents avec beaucoup d'attention. Est-ce qu'ils avaient l'intention de nous laisser quelque part, mon frère et moi, et de nous abandonner, nous aussi ? Ou bien est-ce qu'ils m'avaient adopté ? J'étais le portrait craché de mon père, disaient les amis, mais moi, je ne trouvais pas. Il était quand même nettement plus vieux que moi. Il avait des rides et plus beaucoup de cheveux. Ca me faisait bien sûr un peu peur mais la perspective d'être peut-être un enfant trouvé me mettait dans des états délicieux. Je ne rêvais plus que de ça : avoir des parents différents de ceux que j'avais.
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Mamie m'avait inculqué la distance et le devoir, c'était une femme de distance et de devoir. Papa m'avait donné les premiers rudiments de pudeur : il ne m'avait jamais serré dans ses bras. Mon frère m'avait montré la délation, la trahison et la veulerie. Ma mère s'était chargée de m'aimer c'était le plus beau des cadeaux.
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Est-ce qu'il me voit vraiment ? Il faut que je sache. Pour en avoir le coeur net, je lui fais toutes mes grimaces. Je lui tire la langue et je plisse mon nez en le relevant avec mon index. Il détourne seulement la tête et jette un oeil à sa montre. L'émotion me coupe le souffle.
JE SUIS INVISIBLE !
C'est un moment d'une rare intensité.
Le train s'arrête et c'est le cortège des gens qui montent et qui descendent. Un jeune couple s'assied à côté de moi. Nous sommes trois sur une banquette de deux. Mon invisibilité est mathématique.
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Il parait qu'un jour un de ses amis, le croisant dans la rue,l'interpella et lui demanda pourquoi il parlait tout seul.Pris en défaut,mon Papouchka,marqua un temps de réflexion puis lâcha:"Parce que ça fait plaisir de parler avec quelqu'un d'intelligent".
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