Une petite phrase qui semble anodine pour certains peut parfois bouleverser l'existence de celui qui la reçoit et c'est ce que nous décrit
François Berléand avec cette autobiographie très poignante.
Ce livre m'a été offert par une amie et finalement je trouve ça plutôt chouette de recevoir des livres que je n'aurais pas forcément achetés parce qu'il aurait été dommage de passer à côté de ce témoignage plein de tendresse et de tragédie aussi.
Bien sûr on pourrait s'en amuser, un enfant qui se pense invisible c'est de prime abord très mignon et ça le serait si l'histoire s'arrêtait là mais chez
François Berléand c'est bien plus profond et surtout dramatique parce que cette histoire à laquelle il croit va véritablement le briser et lui empoisonner ses années d'enfance et d'adolescence.
Sa maman croyant bien faire va l'emmener voir un psy et là encore, François est dans le jeu, il pense à son invisibilité et à tout ce qui en découle. D'abord il est amorphe, il ne parle pas, parce qu'on lui a toujours appris qu'il fallait laisser les grandes personnes s'exprimer, le psy est interpellé par ce mutisme, François pense qu'il ne le voit pas, du coup il tente des grimaces pour s'amuser, le psy veut jouer il va jouer lui aussi, il ne sait pas qu'il est en train de sceller son destin et que la suite sera dramatique.
Il changera de lycée où on le sortira de certains cours pour rejoindre une classe spéciale où l'on applique la méthode Ramain, bien sûr je suis allée me renseigner un peu sur cette méthode que je ne connaissais pas, elle aura des conséquences dramatiques sur François et ne fera qu'accentuer son mal-être.
Au cours de son adolescence, d'autres problèmes viennent se greffer, il pense que ses parents achètent tout, les copains sont payés pour l'écouter, les conquêtes féminines sont payées pour l'aimer, même les professeurs reçoivent de l'argent. S'installe alors en lui une impression de solitude mais aussi de culpabilité, ses parents dépensent trop à cause de lui. Il finit par faire le vide autour de lui, les copains s'éloignent, il est trop étrange et compliqué.
François Berléand est enfermé en lui-même, incapable d'exprimer ce qu'il ressent, incapable de sortir de la prison qu'il s'est créée avec une très mauvaise image de lui, il ne s'aime pas et se sous estime continuellement, les autres ne lui veulent forcément pas du bien.
La délivrance arrive quand il est en terminale, un psychologue pas comme les autres va l'aider à se reconstruire, à mettre le doigt là ou ça fait mal, à poser des mots sur les maux et ça fait du bien croyez-moi parce que tout le long du livre on est bouleversé de tout ce qui arrive à François et on se demande s'il va arriver, un jour, à trouver la clé qui l'aidera à sortir.
Je ne peux m'empêcher de penser que s'il y avait eu plus de communication dans cette famille tout cela ne serait pas arrivé, mais à l'époque ce n'était pas comme maintenant où les échanges parents enfants sont plus libres et ou on peu parler de tout. Bien sûr, si le père de François n'avait pas, pour rire, balancé cette phrase absurde, l'enfance de François aurait été différente. Avec ce témoignage il nous prouve que les mots peuvent faire de beaux dégâts et qu'il faut toujours faire attention à ce que l'on dit aux enfants. Il ne faut jamais cesser de discuter et de les rassurer sur tout.
Je suis heureuse d'avoir lu ce livre qui m'a permis de connaître un peu plus cet acteur et qui finalement m'a fait passer un bon moment.
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