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Critique de vincentf


Plonger dans la vie exaltée d'un grand musicien donne à sa musique un supplément de coeur. Berlioz incarne à merveille l'artiste romantique, en est presque la carricature. Il s'enflame pour l'art et l'amour, les fusionne en une épouse shakespearienne, et pourfend, donquichotesquement, les moeurs musicales dissolues de ses contemporains, qui (horreur ultime, impensable aujourd'hui et dans l'esprit en avance de Berlioz) réarrangent les symphonies de Beeethoven et sont incapables de monter correctement la moindre petite oeuvre à mille exécutants du brave Hector, qui erre à travers l'Europe dans l'espoir de trouver un ophycléide jouant juste. Tantôt fleur bleue, quand, vieux, il réécrit au rêve amoureux de ses douze ans, tantôt féroce, quand il décrit comment le jury (des architectes et des scultpeurs...) déscernait le prix de Rome, quand il zozotte la méchanteté de Cherubini et de tous les directeurs d'opéras et de conservatoires, ou quand il énonce les compétences des musiciens qui ne l'aiment pas, Berlioz parvient à captiver un lecteur prêt à le suivre dans ses pérégrinations à travers l'Allemagne et la Russie et dans sa romanesque fuite de Rome pour tuer l'amant de son amie, fuite avortée, car Berlioz, toujours, revient à la musique, son émotion la plus vraie et son énervement le plus outrancier.
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