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Bernanos : Oeuvres - La Pléiade tome 1 sur 5

Gaëtan Picon (Autre)Albert Béguin (Éditeur scientifique)Michel Estève (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070100675
1900 pages
Gallimard (19/12/1961)
4.62/5   20 notes
Résumé :

Ce volume contient les oeuvres suivantes :

-Madame Dargent
- Une Nuit
- Dialogue d'ombres
- Sous le soleil de Satan
- L'Imposture
- La Joie
- Un Crime
- Un Mauvais rêve
- Journal d'un curé de campagne
- Nouvelle histoire de Mouchette - Monsieur Ouine suivi de Dialogues des Carmélites.

Édition d'Albert Béguin, préface de Gaétan Picon. Biographie, notes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Berna­nos reste un écri­vain sous-évalué. A tort. Sa pen­sée et ses oeuvres marchent dans le flux du monde et au milieu des choses à la recherche d'une com­plé­tude pour les autres comme pour lui...
Lien : http://www.lelitteraire.com/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Lettre d'Antonin Artaud à Georges Bernanos, à propos de L'imposture (1927)

Monsieur,
Votre Mort du curé Chevance m'a donné une des émotions les plus tristes et les plus désespérées de ma vie. Une de ces émotions lancinantes et terribles qui vous écrasent comme un remords. Suis-je donc destiné à périr de cette mort qui serait pour moi sans espérance? Rarement chose ou homme m'a fait sentir la domination du malheur, rarement j'ai vu l'impasse d'une destinée farcie de fiel et de larmes, coincée de douleurs inutiles et noires comme dans ces pages dont le pouvoir hallucinatoire n'est rien à côté de ce suintement de désespoir qu'elles dégagent. Je ne sais si je suis pour vous un réprouvé mais en tout cas vous êtes pour moi un frère en désolante lucidité. Mais toute votre lucidité, votre cruelle connaissance n'arriveront jamais à vous faire confondre les tableaux qui sortent de votre plume avec des sentences vraies. Vous n'imaginerez jamais le malheur comme une Voie Lactée. Vous ne concevrez pas cette saturation sans recours qui fait qu'aucune inconstance n'est sauve, que le malheur est devenu vraiment le signe de la réalité. Des situations comme celles que vous décrivez sont pour moi l'image la plus claire de l'âme, son unique aboutissement dans ce monde ou dans l'autre.
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Pas une minute cet homme, pourtant subtil, qui, à défaut de goût véritable, ressent au moins la grossièreté d’autrui comme une contrainte physique, n’échappe au piège de sa propre bassesse. Il remue ces idées pêle-mêle, avec une assurance naïve, se flatte de n’avoir qu’à faire un choix entre tant de solides raisons. Il a fini par regarder les marches de bois, usées par les genoux, avec autant de curiosité que d’envie … Une fois là, le reste va de soi. Qui le retiendrait ? Ce qui fut donné si souvent à cette même place, aux vieilles filles illettrées, ne sera pas refusé sans doute à l’observateur le plus retors, et qui garde mieux son sang-froid, délicieux railleur ! Il ne faut qu’un petit effort, après avoir sucé, vidé tant de sensations rares et difficiles, parlé tant de langages, fait tant de savantes grimaces, pour finir dans la peau d’un philosophe campagnard, désabusé, pacifié, à point dévot. Depuis l’empereur qui planta des raves, on a vu plus d’un grand de ce monde s’assurer une mort bucolique. En argot des coulisses, cela s’appelle entrer dans son rôle, pour se prendre soi-même à son jeu. C’est ainsi qu’au terme d’une consciencieuse étude tel comédien, gras à souhait, rouge de plaisir, avale son bock, referme son livre, et s’écrie : ‘Je tiens mon Polyeucte !…’  
(Sous le soleil de Satan)
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Dès que je prends la plume, ce qui se lève tout de suite en moi, c’est mon enfance si ordinaire, qui ressemble à toutes les autres, et dont, pourtant, je tire tout ce que j’écris comme d’une source inépuisable de rêves. Les visages et les paysages de mon enfance, tous mêlés, confondus, brassés par cette espèce de mémoire inconsciente qui me fait ce que je suis, un romancier et, s’il plaît à Dieu, aussi, un poète, n’est-ce-pas ?
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Les ratés ne vous rateront pas.
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Videos de Georges Bernanos (43) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Bernanos
« Rien ne me réconcilie, je suis vivant dans votre nuit abominable, je lève mes mains dans le désespoir, je lève les mains dans la transe et le transport de l'espérance sauvage et sourde ! » (Paul Claudel, Cinq Grandes Odes)
« Singulière figure que celle de Georges Bernanos (1888-1948) […]. Sorte de Protée des haines et de l'amour, il semble ne jamais offrir deux fois le même visage. Il y aurait plusieurs Bernanos : un Bernanos de droite, à cause des Camelots du Roi, un Bernanos de gauche à cause des Grands Cimetières sous la lune ; un Bernanos romancier des abîmes de la condition humaine, ou un Bernanos pamphlétaire névropathe ; un Bernanos anticlérical, un Bernanos pieux catholique ; un Bernanos antisémite, un Bernanos réactionnaire, un Bernanos prophète, un Bernanos énergumène, un Bernanos enthousiaste... L'inventaire est sans fin […]. Romancier, essayiste, journaliste, Bernanos est l'homme d'une oeuvre vaste mais unifiée, tout entière contenue dans cette tâche qu'il découvrit être la sienne : rendre témoignage à la vérité, en manifestant de toutes les manières possibles ce qui est pour lui la finalité de toute condition humaine. […] Bernanos ne se faisait aucune illusion quant à l'efficace immédiate de ses écrits sur la marche du monde. C'est, toujours et seulement, de la révolte de l'esprit, la seule qui vaille, qu'il est question chez lui. […] » (Romain Debluë)
« […] C'est sans doute ma vocation d'écrire, ce n'est ni mon goût ni mon plaisir, je ne puis m'empêcher d'en courir le risque, voilà tout. Et ce risque me paraît chaque fois plus grand, parce que l'expérience de la vie nous décourage de plaire, et qu'il est moins facile encore de convaincre. J'ai commencé d'écrire trop tard, beaucoup trop tard, à un âge où on ne peut plus être fier des quelques vérités qu'on possède, parce qu'on ne s'imagine plus les avoir conquises, on sait parfaitement qu'elles sont venues à vous, au moment favorable, alors que nous ne les attendions pas, que parfois même nous leur tournions le dos. Comment espérer imposer aux autres ce qui vous a été donné par hasard, ou par grâce ? […] Il faut vraiment n'avoir pas dépassé la quarantaine, pour croire que dix pages, cent pages, mille pages d'affirmations massives sont capables de forcer une conscience : c'est vouloir ouvrir la délicate serrure d'un coffre-fort avec une clef de porte cochère. L'âge aidant, il me paraît maintenant presque aussi ridicule et aussi vain de dire au public : « Crois-moi ! » qu'à une femme : « Aime-moi ! » et le résultat est le même, soit qu'on ordonne ou qu'on supplie. Rien n'est plus facile que de prêcher la vérité. le miracle, c'est de la faire aimer. […] » (Georges Bernanos, Comprendre, c'est aimer, paru dans La Prensa, à Buenos Aires, le 19 janvier 1941.)
0:04 - Réponse à une enquête 11:30 - Générique
Référence bibliographique : Georges Bernanos, Scandale de la vérité, essais, pamphlets, articles et témoignages, Éditions Robert Laffont, 2019
Image d'illustration : https://www.france-libre.net/bernanos-appel/
Bande sonore originale : Carlos Viola - The Four Witnesses (Piano Version)
Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/the-four-witnesses
#GeorgesBernanos #scandaledelavérité #LittératureFrançaise
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