AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de colimasson


Sous le soleil de Satan et le Journal d'un curé de campagne se confondent sous l'insigne d'un même élan catholique qui anime Georges Bernanos dans les tréfonds de ses propres emportements spirituels. Les deux histoires se confondent en se construisant autour des interrogations spirituelles de personnages. Leurs controverses intérieures nous font comprendre que Bernanos se projette en envisageant des modes d'existence éloignés des conceptions traditionnelles. le roman devient alors un lieu d'expérimentation et de conversation personnelle. Tant mieux si le dialogue de Georges Bernanos parvient ensuite à rejoindre celui que le lecteur tient avec ses propres contradictions. Les risques que cette connivence ne se produise pas sont faibles car le Soleil de Satan propage des controverses intérieures qui ne sont pas si hermétiques qu'elles ne le semblent de prime abord, une fois que l'on aura ôté aux occultismes de Georges Bernanos tous les mystères essentiellement littéraires qui se chargent d'éloigner le lecteur du sens premier du texte.


Comme dans le Journal d'un curé de campagne, il faudra s'accommoder des fantaisies narratives qui semblent relever davantage du plaisir investi par Georges Bernanos au moment de l'écriture que de la véritable nécessité intellectuelle. On retrouve souvent un manichéisme caricatural entre les personnages ecclésiastiques et les autres, qui ne nous fait aimer ni les premiers, ni les seconds, et l'ensemble des faits est rapporté avec une complaisance dans les images stéréotypées qui contredit l'aspiration sur-morale de Georges Bernanos.


« Certes, il a contemplé la mort aussi souvent que le plus vieux soldat ; un tel spectacle est familier. Faire un pas, étendre la main, clore des doigts la paupière, recouvrir la prunelle qui le guette, que rien ne défend plus, quoi de plus simple ? »


Et Georges Bernanos brandit fièrement, à plusieurs reprises, un personnage qu'il imagine exceptionnel parce qu'identique à lui dans ses quêtes spirituelles, semblant perdre ainsi de vue l'objectif initial de sa démarche. Satan ne cesse jamais d'agir. Chez Georges Bernanos, il prend la forme de la tentation esthétique et se perd dans une déferlante de stéréotypes qui voilent malheureusement quelques-unes de ses puissantes intuitions.

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          283



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}