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Sholby (Traducteur)
EAN : 9782917084151
240 pages
Attila (15/04/2010)
3.75/5   22 notes
Résumé :

Dans un monde délabré et sans nom, un homme, dit " la Taupe ", écrit son journal. Il mène une vie banale, organisée autour de quelques obsessions quotidiennes: acheter de quoi manger, attendre à la banque, aller à la poste, éviter un voisin brutal. Ses déboires prêtent à rire... jusqu'à ce qu'on découvre que le district de sa ville est placé sous le contrôle d'une administration my... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Attila pour ce livre reçu lors du dernier Masse Critique. Je ne connaissais pas Kenneth Bernard et je l'ai découverts ainsi grâce à votre opération.

Ensuite le livre ...

Petit récapitulatif pour bien commencer :
"La taupe" jeune vieillard de 58 balais, nous livre à travers plusieurs petits récits de son quotidien, ses inquiétudes, sa petite bataille sur le système et ses activités.
En soit ce n'est qu'un petit journal intime mais très vite les quelques observations qu'il nous met en pâture titillent notre attention et nous donnent envie d'en savoir un peu plus.
Entre un riche voisin qui disparaît, sa vieille voisine d'en face qui se fait taper par un jeune caïd du coin et qui juste après disparaît aussi, les clubs d'enterrement qui au départ étaient une bonne solution pour que les personnes plus âgées gardent le contact avec leur contemporains ne deviennent plus si clairs que cela... on a envie d'en savoir toujours plus et de savoir quel est donc la politique du monde dans lequel il vit, qui sont les dirigeants, quels sont les fin mots de cette histoire et à quoi veut en venir l'auteur...

Ce livre m'a donc donnée envie d'avancer dans ma lecture le plus rapidement possible et malheureusement sans dévoilé la fin, justement je y suis restée dessus... (sur ma faim...)
Je suis très déçue par le dénouement de ce récit. Malgré une écriture très fluide, plaisante et parfois comique de l'auteur, les derniers mots de ces 241 pages m'ont laissé pantoise.. pour preuve j'ai vérifié à deux fois que je n'avais pas loupé un dernier petit chapitre à la fin... mais non... dommage !

Pour résumer mon impression globale :
Un livre très bien écrit, un texte originalement présenté (les marges énormes de chaque côté ce n'est pas commun et cela apporte un plus au récit), une lecture agréable et fluide, un ptit bonhomme sympathique, froussard, rigolo à sa manière et très attachant et une chute décevante...

Cela reste tout de même un moment assez agréable et je suis contente d'avoir eu l'occasion de le lire grâce à Masse Critique ! Merci encore
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Encore un objet littéraire unique qui, grâce aux remarquables éditions Attila, a atterri dans mes mains reconnaissantes, sans être toutefois exactement un ovni car les filiations avec George Orwell, Terry Gilliam (Brazil) et surtout Franz Kafka sont frappantes.

« Mon espace personnel, comme le corps des lépreux, s'est amenuisé au fil des années. D'une façon ou d'une autre, j'ai été découvert, on a empiété sur mon territoire, la pourriture m'a colonisé. »

John, surnommé La Taupe, a décidé de prendre des notes sur sa vie … pour se distraire. le titre du roman suggère que celles-ci, comme tout écrit produit dans cette société future, ont été versées aux Archives du district, organe de recensement et de contrôle de tous les actes et opinions des citoyens.

Les distractions justement, sont devenues rares, ou en tout cas sont initiées par l'autorité du district, tyrannique et omniprésente, et totalement soumises à ses règles et contrôles incessants. Les notes initiales de la Taupe mêlent des comptes-rendus d'activités quotidiennes (présence à un match de football, visite à la Poste, à la banque ou au supermarché), et des rencontres avec ses voisins en butte à une violence apparemment arbitraire. Comme les autorités, La Taupe analyse les moindres faits et gestes du quotidien à la loupe, les disséquant avec une précision clinique et obsessionnelle.

Dans cette société désenchantée, sans enfants et sans joie, les relations sociales non contrôlées ont disparu. Les seuls humains avec lesquels le narrateur a une interaction ont soit une fonction utilitaire (guichetier, caissière…), soit sont des voisins croisés dans l'escalier, soit un ami imposé par l'administration. L'horreur de cette tyrannie exercée à tout instant sur des vies non seulement coupées de relations sociales, mais aussi d'une nature supposément devenue toxique pour l'homme, se révèle au fur et à mesure des chapitres, en particulier lorsqu'on aborde le sujet des clubs d'enterrement. Chaque habitant, au-delà de 55 ans, doit appartenir à un club d'enterrement, en vue - officiellement - de préparer pour chacun des conditions dignes pour son futur enterrement.

« Un des points forts des clubs d'enterrement est le système du binôme, une rémanence des jours de piscine de l'enfance, quand c'était une précaution contre la noyade. Chacun doit avoir un copain. Un copain est donc assigné à chaque membre, qui doit le contacter au moins une fois par jour, un peu comme lever les mains jointes à la piscine lors de l'appel. »

« le district décourage la satisfaction des pulsions tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du club, mais propose bel et bien un service d'assistants sensuels, aussi bien mâles que femelles, avec un calendrier et une liste de prestations. le district interdit formellement certaines formes de plaisir, comme par exemple : tout ce qui est anal, privant ainsi une partie, marginale mais indéniable, de la population, de satisfactions légitimes. »

La Taupe, enfermé dans un morne quotidien et dans l'acceptation du système, gagne en lucidité au fur et à mesure de ses observations et de ses notes, et par ses contacts avec des résistants, rapidement identifiés et écrasés par le système.

Décrivant une société à la fois monstrueuse et très proche de la nôtre, « Extraits des archives du district » est juste une lecture indispensable, en plus d'être un très grand livre.
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Le narrateur vit dans une ville et un pays non identifiables. Il nous décrit par bribes la vie de son quartier en racontant ce qui est arrivé à sa voisine de 58 ans ou à son voisin, plutôt fortuné mais qui vit de façon modeste. Ce qui arrive à sa voisine de 58 ans est inacceptable, et pourtant, le coupable n'est pas inquiété. En effet, elle est régulièrement battue dès lors qu'elle entre ou sort de son immeuble par un type qui reste dans le hall. Mais personne n'intervient. D'ailleurs, aucun spectateur hormis le coupable, sa victime et le narrateur.

Puis une histoire semblable arrive à son voisin matraqué en pleine journée par un seul policier. Là encore, la victime rentre chez elle, meurtrie et blessée mais sans revendication aucune, sans esprit de vengeance, sans aller voir la police....Un beau jour, il disparaît.

Le narrateur, poursuit sa description des petites choses de la vie, son récit étant très compartimenté : chaque chapitre nous transmet des informations soit sur la banque, soit sur la caissière, soit sur les assistants de vie sexuelle.....Et surtout, tout semble très autoritaire. Aucune fantaisie, aucune rébellion.

A un moment on apprend enfin le prénom du narrateur mais on ne sait toujours pas situer le lieu et on se demande bien où le narrateur va nous emmener......



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Mon avis : il y a des passages qui nous font sourire au sujet de comportements actuels de notre société : je fais notamment référence à la description de la caissière et au sujet du rendu de monnaie. Les moyens mis en oeuvre pour nous faire patienter sont drôles aussi.
La lecture est très agréable, fluide et nous emporte aisément sans que l'on se pose beaucoup de questions. On s'interroge au début du roman puis on se laisse mener. Mais vers quoi ? Il faut lire les huit derniers mots pour avoir la réponse, et encore.....



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Voilà.
Je viens de passer quelques deux cents pages intrigantes en compagnie deLa Taupe.
Kenneth Bernard nous promène ans une sorte de monde des limites.
Au gré des souvenirs et impressions du héros , nous apparaît une ville étrange en train de s'éteindre. Il m'a semblé évoluer un peu dans les pages de Jacques Sternberg, accommodées d'un zeste de Brazil et d'un soupçon de Robbe -Grillet...
Le littoral et ces inquiétants goéland ressemble à une fin du monde qui traîne en longueur, où -paradoxalement- La Taupe et ses compagnons Manchots trouvent une exaltation pleine de vitalité.
Ah! Ces cris des goélands...
La Taupe rencontre des personnages parfois déplaisants ou hostiles... Comme dans un rêve qui n'est pas vraiment un cauchemar et duquel on a du mal à s'extirper, la situation du héros se délite et s'embourbe dans des situations aussi grotesques qu'inquiétantes. Les menaces sont voilées, et l'on se demande si elles ne ressortent pas plus de l'imagination dégradée de la Taupe que d'une réalité effective.
Le livre est tout de même éclairé par le touchant souvenir que La Taupe garde de son fils lorsque celui-ci était un enfant. Aussi, de ce spectacle à la fois grandiose et dérisoire "Goélands argentés à l'aube", fruit d'un partage créatif du club primitif des Manchots... Ou encore cette déchirante réminiscence sur un artiste de rue disparu.

Le livre de Kenneth Bernard, une fois refermé, ne me laissera pas tranquille.
Hanté, j'y reviendrai faire un tour.

Un mot, sur l'objet-livre.
La mise en page est fort agréable, avec des têtes de chapitres très graphiquement sobres et léchées.
Connaissant Marc-Antoine Mathieu, il n'est pas surprenant que l'auteur des aventures de Julius-Corentin Acquefacques ait illustré la couverture.

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Une bonne découverte grâce à Masse Critique et aux éditions Attila (que je découvre avec ce roman) !

La Taupe, John de son vrai nom, vit dans un monde qui semble au départ peu différent du nôtre, si ce n'est que tout semble strictement encadré. Au fur et à mesure, on apprend que les oiseaux sont agonisants et que la nature – et notamment le soleil – est considérée comme dangereuse (comme aujourd'hui où tout est cancérigène), que les carnavals sont interdits, qu'il faut rejoindre un club d'enterrement à partir d'un certain âge. La ville est divisée en districts dont il ne semble jamais sortir.

Le personnage se sent peu à peu isolé du reste de la société : il est maltraité physiquement par une brute qui a investi le hall de son immeuble, les caissières semblent rechigner à le servir et à enregistrer ses transactions, ses voisins disparaissent, les membres de son club sont éloignés avec des justifications peu convaincantes, la responsabilité de secrétaire du club lui est enlevée.
Chaque chapitre présente un aspect de la société dans laquelle il vit, un instant de sa vie quotidienne (le supermarché, le bureau de poste, le club d'enterrement, etc.). Ils dessinent peu à peu un monde dangereux, angoissant, j'ai été un peu oppressée pendant ma lecture comme si j'étais moi-même isolée, mise à l'écart et peut-être même menacée.

John est vraiment attachant : ce n'est pas un héros, il est parfois trouillard, il a ses défauts, bref, il est humain. Enfermé dans son quotidien, il se plie aux règles comme tout le monde le fait, même s'il tente d'introduire quelques grains de sable dans la machine (ajouter quelques fautes dans un rapport, aller à la Poste pour finalement partir sans rien acheter…).
Nous ne sommes pas dans une société totalement tyrannique comme dans 1984 de George Orwell, mais plutôt dans un monde qui est en train de le devenir. Un monde qui ressemble au nôtre parfois, ce qui n'est pas pour rassurer.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
1. Quels que soient les comptes rendus qui sont approuvés, j'introduis toujours une erreur dans mon document final, comme un pluriel à la place d'un singulier ou une erreur de concordance des temps. Ces comptes rendus finissent bien entendu par êtres diffusés. Personne n'a jamais rien remarqué.

(A propos de la petite bataille qu'il mène sur la société dans son club d'enterrement dont il est le secrétaire)
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"bien sur, nous savions que les goélands étaient des charognards et se nourrissaient probablement de choses innommables. Ils seraient, raisonnions nous, les derniers oiseaux de tous, vivant en harmonie à la fois avec l'home et la nature." p174
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- Elle pense que c'est un gros porc. Elle le tourmente avec son gros derrière. Mais il n'abandonne pas; Il croit qu'il l'aura. Une nuit, elle ne fermera pas sa porte à clef et il entrera.
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Plus je vieillis, et plus je trouve que ce sont les petites choses qui en disent le plus long.
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Sans le moindre doute, il s'agit d'une société en miniature, mais une société malgré tout, avec l'essentiel de ses dynamiques, toutes assourdies qu'elles soient. Ce pourrait même être une représentation réaliste de notre monde: une sorte de pyramide renversée dont l'issue naturelle est une société, statique et silencieuse, d'un homme seul au fond d'un trou.
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