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Critique de FeeParadis


Quel choix surprenant me direz-vous .... Et je vous comprends ! Si j'ai sélectionné ce manuel (entre autres) dans la liste proposée par les éditeurs, c'est que je me suis mis en tête de passer un examen professionnel en 2011.

Ce livre était donc un moyen ludique pour se remettre le pied à l'étrier de la culture générale mode concours administratifs ... Après 6 ans d'érrance culturelle , il était temps de me replonger dans les joies de l'histoire politique, de l'organisation des institutions, de la science politique, de la sociologie des organisations et de la macroéconomie type IS/LM et du droit public ... Ne vous méprenez pas, mon choix n'est pas guidé par un chevènementisme tardif ou par pétainisme non assumé (genre droit du sang et la terre de ment pas) et je ne compte ni adhérer au "bloc identitaire", ni participer à un "apéro géant pinard-saucisson".



Et c'est justement pour les raisons précitées que je bloque un peu sur ce bouquin : certains propos me semblent douteux tellement ils vont à l'encontre de ce qu'est pour moi l'instruction civique en République démocratique et laïque. Quelques exemples :

- valorisation du manuel Tour de France par deux enfants (G. Bruno, 1877) dans le chapitre "Qu'est-ce que la France ?" (p.21, extrait intitulé "loyauté et fidélité"). Il me semblait pourtant qu'il s'agissait d'un livre très décrié depuis en raison de ses penchants romantico-nationalistes execissement centralistes, peu respectueux du droit du sol d'Ernest Renan et des particularismes régionaux, genre une image d'épinal de la France assez démodée aujourd'hui;

- la remise en cause de l'héritage révolutionnaire me semble un peu excessive (p.31 à 34) : La Révolution et la terreur, la Révolution coupable de violer la présomption d'innocence, la Révolution coupable de "populicide" en Vendée;

-"la France n'a pas à avoir honte de la colonisation" (p.43) ... Ok là j'exagère un peu, je sors la phrase de son contexte et le discours est un peu plus complexe et nuancé ... Mais quand même pas si nuancé que ça !

-maniements dangeureux des concepts de nation, d'immigration, d'intégration, d'assimilation (chapitre 8 : L'immigration : intégration ou assimilation ?) : après une intéressante partie conceptuelle, je trouve que l'importance donnée au cntrat d'accueil et d'intégration (p. 106 et 107);

-colonisation de la droite par la gauche en France ou "sinistrisme"... (p.187)

- Analyse plus que mesurée des débats de notre temps (IVG, homoparentalité, protection sociale et solidarité, OG, bioéthique ...)



Côté positifs (heureusement il y en a) :

- les auteurs semblent quand même se prononcer contre l'esclavage et la peine de mort;

- distinction très intéressante entre le devoir de mémoire (politique) et la réécriture de l'histoire par le politique alors qu'il s'agit d'une science ... Mais la question du curseur n'est pas posée. Dommage, les pistes du débat son très bonnes;

- Mise en avant du fossé entre l'insécurité réelle (délits) et le sentiment d'insécurité injustifié de certains. Et rien que ça, ça mérite d'être souligné !

- Même s'ils ne donnent pas un avantage franc et massif à mes idées, plusieurs points de vue sont évoqués pour chaque thème abordé.



Du coup, tous les thèmes sont abordés et souvent de manière dynamique . C'est peut-etre moi qui suis une affreuse gauchiste et qui voit le mal partout en matière de droitisation permanente des esprits, des institutions, du droit et de l'ordre social. le mieux est de se faire son propre avis, qui comme mien vaudra ce qu'il vaudra, à propos de ce bouquin.



En fait, la multitude des thèmes abordés dans un nombre restreint de pages mène à une certaine superficialité et à des idées générales. Si bien que chaque lecteur peut trouver ce qu'il cherche en matière d'idéologie et de dogmatisme. C'est le risque des vulgarisations. Les concepts abordés doivent se manier avec finesse et prudence pour ne pas sombrer dans le rejet impicite de ce qui ne correspondrait pas à l'image d'épinal de la France et de son civisme et ne pas participer à des "apéros géant pinard-saucisson" (décidément, entre Eric Besson et ces apéros nauséabonds, c'est un sujet brûlant !), or je trouve que cette finesse manque parfois.




Et un petit rappel qui me semble plus que jamais d'actualité : les propos de Michel Serres à propos du concept fumeux d'intentité et du non concept d'identité nationale : Michel Serres et l'identité nationale

Lien : http://esterella-au-pays-des..
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