En cette année 2020 où
Maurice Genevoix entre au Panthéon, et avec lui tous «
ceux de 14 », qui mieux que
Michel Bernard pouvait écrire une biographie de ce grand français ?
Né dans le Barrois, à proximité de Verdun et de
la tranchée de Calonne,
Michel Bernard arpente depuis 60 ans le bois des Eparges où le 25 avril 1915, le Lieutenant Genevoix perdit l'usage de son bras gauche. Ami de
Bernard Maris, gendre de Genevoix, assassiné le 7 janvier 2015 lors de l'attentat contre
Charlie-Hebdo, il a souvent évoqué avec lui la Grande Guerre et les destins du Capitaine
Ernst Junger et du Lieutenant Genevoix que les combats mirent l'un en face de l'autre au printemps 1915.
Préfet, le haut fonctionnaire a su influencer le Président de la République en 2018, et lui suggérer de rendre hommage aux poilus en honorant le normalien qui immortalisa le sacrifice des combattants. de la rue d'Ulm à la Place du Panthéon, la distance est courte mais aura nécessité un siècle pour être parcourue !
«
Pour Genevoix » » est un magnifique hommage à l'auteur de «
ceux de 14 », « Le Roman de Renart » et «
Raboliot » mais c'est aussi une analyse des racines intellectuelles du grand écrivain formé par une solide culture gréco romaine, une parfaite connaissance de l'oeuvre de nos poètes et une existence ancrée dans un terroir séculaire qui lui avaient donné le sens du réel, du concret, du travail créateur et qui ont contribué à forger son style imagé, sculpté de mots concrets, rythmé par l'observation des hommes au sein de la faune et de la flore et lui ont ainsi permis de nous transmettre une oeuvre inoubliable.
Si Genevoix est aussi lu aujourd'hui, un siècle après le début de sa gloire, c'est que la langue qu'il emploie et qu'il transmet est l'une des plus claires, des plus émouvantes, des plus achevées qu'un écrivain de culture française ait gravée.
Il serait juste que La Pléiade accueille enfin l'immortel.