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4,2

sur 240 notes
Ce roman est une parfaite première lecture pour une personne qui cherche à en apprendre plus sur l'histoire moderne des Amérindiens au Québec.

Bien que l'histoire soit fictive les faits évoqués ont malheureusement existés.
Les atrocités commises sur les enfants autochtones dans les pensionnats jusque dans les années 1990 sont abjectes. Ce livre nous montre à travers les yeux des enfants toutes cette cruauté dont l'humanité est capable...

Une histoire belle malgré des passages très difficile à lire.
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Je poursuis mon exploration du sort réservé aux amérindiens initié par l'excellent "Le dernier sur la plaine" de Nathalie Bernard, qui en a fait l'un de ses sujets de prédilection. Et ce n'est pas glorieux.
Le rôle de l'Eglise dans la gestion des "pensionnats" est absolument honteux, mais l'Etat n'est pas moins coupable des sévices infligés à ces enfants arrachés à leurs familles. le lecteur comprends rapidement que les "sauvages" du titre (référence au qualificatif employé pour désigner les indiens) sont surtout le prêtre et les soeurs qui terrorisent les pensionnaires.
C'est d'ailleurs mon principal regret : pas une seule figure pour contrebalancer la malveillance et l'inhumanité des religieux. Si les faits historiques sont implacables, la nuance est toujours appréciable dans un roman. D'autant que les maltraitances sont déjà évoquées dans d'autres ouvrages de l'auteur, comme "Sept jours pour survivre".
À ceci s'ajoute que Jonas, le personnage principal, n'est pas particulièrement attachant, et une seconde partie peu convaincante.
Sur un sujet similaire, j'ai préféré "Celle qui venait des plaines" de Charlotte Bousquet.
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En tant qu'auteur, je ne vais pas m'auto-critiquer ;-). Je transmets ici la très belle critique d'Adeline Détée, comédienne.
« Sauvage » est un roman passionnant ; un roman qui vient vous chercher et qui ne vous lâche plus. Un roman qui vous habite une fois terminé tant sa thématique forte résonne en nous.
C'est une histoire qui nous plonge dans un des moments noirs de l'histoire des Amérindiens, la terrible histoire des pensionnats « pour sauvages » trop peu connue, trop peu médiatisée…
J'ai été tellement émue… Bouillonnement des sentiments…
J'ai été attristée dans mon coeur de mère, en colère contre toute cette bêtise humaine, j'ai moi aussi eu l'envie à l'instar de notre héros de courir les yeux fermés dans la forêt pour ne pas voir, les mains sur les oreilles pour ne pas entendre les cris de souffrance et d'injustice de ces enfants, de ces adolescents que l'on prive de ce qui nous fait tenir droit dans la vie, nos racines.
Mais, passé l'effroi que nous procure le réalisme du quotidien de ces jeunes incarcérés en milieu hostile, nous voici rattrapés, happés par le récit du héros et des ses camarades d'infortune. Car l'onirisme est bien présent et l'évocation du passé nous permet de respirer, comme les rêves font également respirer ces jeunes. Avec une écriture fine et un sens précis du rythme, Nathalie Bernard nous tient en haleine. Lorsque le roman nous amène dans les terres sauvages, dans la forêt dense peuplée de dangers et de chasseurs sanguinaires, notre âme d'aventurier se réveille à son tour.
C'est un tourbillon d'émotions multiples et sensibles.
Et c‘est avec beaucoup d'appétit et de respect que j'ai le plaisir d'en lire quelques extraits choisis comme autant de petits témoignages de la richesse de cet ouvrage.
Adeline Détée.
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Jonas est Indien, il a 16 ans. Rien de bien exceptionnel. Sauf que... Il n'est pas assez "blanc" pour le reste du pays. Alors il est mis dans un pensionnat catholique de ses 10 à ses 16 ans. Il lui reste 2 mois à tenir. Facile.
Mais...
Parmi les nombreux scandales qui ont émaillé la colonisation (si si) du continent américain, le sort des peuples premiers n'est pas le moins grave. Alors certes, on a fini par comprendre que les massacrer n'est pas la solution. Ils ont donc été rangé dans des réserves et toutes leurs traditions déniées. Puis, les enfants ont été mis dans les pensionnats ou adopté par des familles blanches. "Tuer l'indien dans l'enfant". Encore raté.
C'est un roman chargé de violence et de déni. Violence parce que ces enfants sont arrachés à leur famille, souvent maltraités par les personnes qui devraient en prendre soins ; violence parce qu'on essaye de leur arracher ce qui les constitue, ce qui constitue leur famille. Déni parce qu'on accepte ni les différences ni les personnes qui occupaient ces terres avant l'arrivée des Européens. Que la violence a parut préférable au dialogue.
Ce roman se déroule dans les années 1950 mais les pensionnats ont existé jusque dans les années 1990. Encore aujourd'hui, les peuples premiers sont victimes de violences, de racisme. Sans parler des fléaux que sont la drogue, l'alcool et la prostitution.
Ce roman peut sembler un peu outrancier par les aventures qui arrivent aux deux protagonistes. Je crois que l'auteure a voulu nous montrer l'ampleur du scandale et de l'injustice subie.

Challenge Plumes féminines 2019-20
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Lorsque j'ai vu ce titre dans la liste des livres proposés par Babelio lors de sa masse critique, j'ai tout de suite su que ce roman me plairait, que je devais le sélectionner. le résumé, le thème, la couverture, tout me tentait et j'ai eu la grande chance de le remporter !

J'ai tout aimé dans cette lecture, c'est certes de la jeunesse, mais c'est à la fois beau et palpitant !
Construit comme un compte à rebours chapitre après chapitre, Jonas nous livre son histoire, une histoire cruelle de la jeunesse d'un peuple arrachée à sa culture, enfermée dans des établissements où la maltraitance et la cruauté sont légions. Il faut extirper chaque atome de la civilisation amérindienne dans les enfants confiés à l'institution.
Jonas n'a plus que deux mois à tenir, deux mois à rester dans le rang, à ne pas trahir tout ce qui bouillonne en lui. Il est témoin de nombre de tortures psychiques et physiques et tente de survivre avec pour objectif la date où il pourra enfin se retrouver lui-même. le récit à la première personne nous expose ses sentiments profonds, ses émotions, ses espoirs, ses révoltes intimes.... Et ses souvenirs l'aident à tenir, à rester intègre.
Quelques personnages particulièrement attachants gravitent autour de lui : la pétillante Lucie, le surprenant Gabriel, l'énigmatique Samson...

Nathalie Bernard, en s'appuyant sur nombre de témoignages comme l'indique la bibliographie en fin d'ouvrage, nous raconte une histoire ancrée dans la réalité d'un passé pas si lointain, c'est terriblement déroutant de se dire que de tels pensionnats existaient encore il y a seulement 30 ans.... déroutant et révoltant...

Son récit se scinde en deux parties bien distinctes, il y a Dedans : le temps du pensionnat où déjà la tension emporte le lecteur avec le sentiment du danger permanent accentué par ce compte à rebours qui s'égraine page après page. Puis il y a Dehors : à j-45 vient le temps hors des murs de l'institution, palpitant, effréné où le danger prend un tout autre visage, où Jonas doit aller chercher dans ses racines la force pour survivre et se battre, symbole d'une certaine victoire d'un peuple dont on ne peut anéantir l'essence... Impossible de poser son livre tant le rythme en est haletant.

Roman jeunesse, historique, d'aventure, à la fois beau, émouvant et captivant, c'est une bien belle découverte et je compte lire très vite d'autres romans de l'auteur, je me suis d'ailleurs déjà procuré "Sept jours pour survivre".

Une grand merci à Babelio et aux Editions Thierry Magnier pour cette très belle lecture !

Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Depuis plusieurs mois, j'ai une vraie fascination pour les peuples amérindiens, je suis avide de connaissances les concernant et j'ai lu pas mal de pépites les mettant en avant que ce soit des fictions ou des non fictions, en plus de mes visionnages de films.

Je suis tombée par hasard sur ce titre à la médiathèque au niveau des nouveautés et je n'en avais jamais entendu parler. J'étais donc intriguée car forcément, il tape dans le mille, dans ce qui m'intéresse actuellement. C'est sa couverture et son titre qui ont accroché mon regard et qui ont fait que je me suis arrêtée dessus avant de l'emprunter.

Canada. XIXème siècle. Jonas est un jeune Amérindien de 16 ans de la nation Cree qui a été arraché à sa mère il y a des années et placé dans un pensionnat autochtone pour jeunes amérindiens de différentes nations/tribus où tout est fait pour qu'ils oublient qui ils sont, leur culture, leur famille, pour qu'ils apprennent tout des Blancs: la langue, la religion, les us et coutumes... Jonas a joué le jeu. Mais il n'a jamais oublié. Il n'est pas un numéro, il n'est pas crédule. Il n'est pas forcément bien vu des autres qui pensent qu'il trahit leurs origines, qu'il est bien trop docile alors qu'il est comme eux, au fond. Tout est fait pour tuer l'indien en eux, pour les faire se détourner de leur passé mais certains événements en chaîne vont faire que Jonas ne pourra plus rester sans rien faire même s'il était à quelques jours d'être enfin libre (liberté à la majorité, du moins, c'est ce qu'on leur fait croire). Où être un indien va lui sauver la vie et va l'aider à se lier d'amitié avec un autre jeune homme du même âge, de la nation Inuit, Gabriel. Une course poursuite terrible et éprouvante va alors commencer!

L'autrice s'est inspirée de faits réels: des pensionnats pour jeunes Indiens que les Blancs souhaitaient intégrer à leur civilisation. Elle s'est renseignée, s'est documentée, a consulter des témoignages véridiques même si son histoire reste bel et bien une fiction (personnages, lieux, histoire elle-même). Elle a aussi voulu apporter plus qu'un côté historique à son histoire, en en faisant un thriller bien mené.

Dans cette histoire, il se passe des choses tellement affreuses et inhumaines. Et c'est encore pire de se dire que ça s'est réellement produit. J'étais beaucoup secouée et choquée face à tout ce que ces jeunes ont vécu dans ses pensionnats: loin de leurs familles, loin de leurs repères, traités de "sauvages" et autres insultes, menacés, rabaissés continuellement, forcés de travailler, de progresser dans leurs cours, punis, mal soignés, humiliés, abusés, violés, des conditions de vie terribles, des disparitions mystérieuses, des morts camouflées et j'en passe!

J'ai trouvé l'écriture de l'autrice plaisante, fluide, simple, abordable et j'ai apprécié le fait que ce soit écrit à la première personne, ce qui fait que j'étais dans la tête de notre jeune héros amérindien Jonas. le livre est découpé via un décompte de jours (2 mois), le nombre de jour qu'il reste à Jonas avant d'être majeur et de pouvoir être "libre". J'avais l'impression que c'était assez décousu, je naviguais entre présent, souvenirs et rêves d'avenir.

En bref, j'ai beaucoup aimé ma lecture! Elle a su me faire réagir de diverses façons et cette histoire me prouve une fois de plus à quel point les Amérindiens ont souffert depuis l'arrivée des Européens en Amérique et qu'encore aujourd'hui, leurs descendants n'ont jamais oublié ce que leurs ancêtres ont vécu.
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Un roman coup de poing qui entraîne le lecteur dans les grandes forêts canadiennes au sein d'un pensionnat sinistre tenu par des religieux dans les années 50. Ici sont retenus quasi comme des prisonniers, de jeunes enfants d'origine indienne. le but de ces structures : tuer l'indien dans l'enfant, en faire de parfait canadiens en les acculturant. En entrant dans ces pensionnats (pas nécessairement parce qu'orphelins), les enfants perdent le lien avec leur culture, apprennent de force le français et - dans celui-ci- perdent jusqu'à leur identité puisqu'ils sont des numéros. Parmi eux, numéro 5 alias Jonas, il a 16 ans, il va bientôt quitter le pensionnat, acculturé et en apparence "domestiqué". Mais Jonas, le narrateur, va vivre ces derniers mois avec une rare intensité parce que les événements dramatiques vont se succéder et qu'il va devoir apprendre à connaître le numéro 42, Gabriel, qui va bouleverser sa vie, lui qui jusqu'ici s'était ingénié à ignorer tout le monde pour survivre.
C'est un prodigieux roman qui a valeur de témoignage historique sur l'existence de ces sinistres lieux qui ont participé à l'éradication des amérindiens canadiens. Une plaie ouverte dans l'histoire du Québec pour lequel le 1er ministre Justin Trudeau à demandé pardon au peuple autochtone en 2015. Outre le fonds historique, ce qui fait l'intérêt de ce roman, c'est la qualité de l'écriture de Nathalie Bernard et son talent pour bâtir une intrigue qui prend aux tripes...et ce n'est pas qu'une façon de parler ! Il faut lire ce roman qui vous laisse pantelant la dernière page tournée, mais aussi curieux de mieux connaître cette histoire cachée de nos cousins d'outre-atlantique.
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Une histoire terrible qui nous plonge dans l'enfer des pensionnats autochtones québécois.

Jonas est enlevé à sa famille alors qu'il n'est qu'un enfant. Il est envoyé dans un pensionnat où le prêtre et les soeurs essaye de "tuer l'indien qui est en lui" et qu'il devienne comme eux. A 16 ans, Jonas retrouvera sa liberté. Il ne lui reste que deux mois a attendre et à faire illusion. Mais deux mois, ça peut être long et de nombreuuses choses peuvent arriver.

Un livre très prenant et révoltant. Un livre qui parle de chose qui ont trop longtemps été passé sous silence. Suivre Jonas dans sa quête et son combat pour la liberté et pour conserver son identité n'est pas facile. Un personnage fort et attachant.

Un livre qui se lit très bien et dont l'histoire est effroyable mais passionnante.
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Sauvages c'est l'histoire de ces pensionnats au Québec où des milliers d'enfants ( amérindiens, inuits) ont été arrachés à leur famille sous le prétexte de les éduquer. Roman basé sur l'histoire il nous raconte l'histoire de Jonas, numéro 15, qui va avoir 16 ans et pouvoir retourner chez lui.
le roman n'est pas aisé à lire, il raconte pas toujours dans la chronologie les sévices vécus dans ces lieux où le mot humanité n'existe pas. Tenus par des religieuses et des prêtres cela parait encore plus horrible.
Jonas pour tenir, revient sur sa vie d'avant et les coutumes indiennes que sa mère lui a transmis.
Personnages sordides, punitions, larmes, souffrances et morts construisent cette histoire que j'ai trouvé très violente (Dedans) . La deuxième partie (Dehors) du roman raconte la fuite de Jonas et d'un autre pensionnaire, poursuivis par des chasseurs sanguinaires qui n'ont aucune pitié. C'est une fuite éperdue dans la forêt au moment où les glaces fondent ( débâcle). On vit la peur des deux jeunes garçons. Là aussi l'auteur ne nous donne pas un roman soft. Un roman où il fait s'accrocher.
Pourquoi étai-t-il des sauvages aux yeux des canadiens ? On peut se poser la question, vu comment ils ont été traités. L'homme blanc n'est pas à l'honneur dans ces pages.
Un roman fort, lu après celui d'Elise Fontenaille, encore plus traumatisant, si c'était possible.

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Dans ce roman jeunesse, Jonas, un jeune garçon prend la fuite; il fugue d'un pensionnat du Canada où de jeunes amérindiens sont enfermés contre leur gré.
Pour les personnes civilisées qui les ont emprisonnés, il s'agit de "tuer l'indien chez l'enfant", de détruire la culture indienne, de les acculturer... pour leur inculquer une autre culture, même au prix de privations, de mépris et même de maltraitances.
... On se demande dans ce récit qui sont les sauvages, au fonds...

En tout cas, Jonas compte les jours mais finit par s'enfuir. Il fait alors appel à sa culture indienne pour échapper à ses poursuivants.
Il s'agit d'un roman au rythme haletant. Intense.
On se prend au jeu: Va-t-il s'en sortir? et comment?...

A travers cette histoire, ce livre fait découvrir aussi la culture amérindienne et la vie de son peuple d'autrefois ... et d'aujourd'hui: il fait connaître notamment l'enfermement des enfants et adolescents indiens aux siècles derniers pour tenter d'éradiquer la culture indienne.
Il n'y a pas si longtemps que cela...
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