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4,19

sur 236 notes
Roman lu dans le cadre de la rencontre avec son auteur, Nathalie Bernard (mais annulée pour cause de confinement...).

Sauvages est un livre à la fois sombre et lumineux qui m'accompagnera pendant longtemps. L'histoire reprend l'époque canadienne des terribles pensionnats dans lesquels les Blancs ont entrepris pendant des décennies de "tuer l'indien" en chaque enfant sauvage, arraché à sa famille dès le plus jeune âge. Ou comment l'être humain peut devenir un monstre... Une fois de plus, jamais à court d'idées sordides et abominables tout au long de l'histoire de l'Humanité, nous découvrons de quoi peuvent être capables des êtres humains envers d'autres êtres humains. Ce massacre de la culture amérindienne ne suffisant pas, on découvre que ces pensionnats ont aussi été des lieux livrés aux privations, aux punitions honteuses et même aux actes pédophiles... Vous l'aurez compris, Sauvages est un roman très sombre, terrifiant, qui nous coupe le souffle et nous donne envie de hurler face à tant d'injustice. La grande majorité du roman est bouleversante et difficile à lire, soyons clairs. Dès les premières pages on comprend l'horreur à laquelle vont devoir faire face ces pauvres enfants déracinés et arrachés à leur famille. Non seulement les indiens ont été parqués dans des réserves comme des animaux, mais en plus on leur a imposé de quitter leurs croyances, leur langue, leur culture. Une fâcheuse habitude internationale d'un Blanc se pensant tout puissant et seul légitime à profiter de la Terre. du Canada à la Polynésie en passant par l'Amérique du Sud ou l'Afrique, la zone géographique important peu pour assouvir cette hégémonie blanche.
Sauvages est un roman pour faire connaître la vérité. Et rendre l'horreur dicible. Pour ne pas oublier et pour se rappeler de ces crimes contre l'Humanité. Mais Sauvages n'est pas non plus un réquisitoire contre les Blancs. Nathalie Bernard, comme souvent dans ces romans, ne se place pas en moralisatrice ou en accusatrice. Elle ne juge pas non plus. le récit en lui-même suffit à faire partager la souffrance et l'injustice vécues par ces populations autochtones.
Dans Sauvages on suit d'abord l'effacement de Jonas. Un ado de seize ans qui va bientôt quitter le pensionnat pour retrouver la liberté (quelle liberté quand on a tenté d'effacer la nature d'une personne ?). Jonas a toujours été un bon pensionnaire. Très effacé, ne se mêlant jamais aux autres, il a même réussi à gagner la confiance de ses "tortionnaires". Il a pu tenir grâce à ses souvenirs d'enfance, grâce à une amoureuse qu'il espère encore retrouver malgré les années perdues. Mais un jour Jonas est touché et ému par une petite fille devenue la bouc émissaire du prêtre en chef. Lui qui ne se souciait jamais des autres ne va plus pouvoir se cacher et fuir la réalité. La deuxième partie du roman relate la fuite du pensionnat après un évènement bien involontaire.
Alors oui, le roman est très sombre, violent dans ce qu'il relate (notamment ces chasseurs répugnants qui sont devenus des animaux sauvages et idiots). Mais la deuxième partie du roman est plus lumineuse selon moi. Elle permet de retrouver l'Indien dans Jonas. Non le pensionnat n'a pas réussi sa mission malgré les nombreuses années écoulées. Jonas ne sera plus jamais le même, il a été détruit, mais l'Indien en lui est toujours vivant. Les dernières pages, au milieu de la Nature, sont époustouflantes et d'une vraie beauté. le style de Nathalie Bernard est toujours empli de simplicité et de force pour nous raconter une histoire ou pour décrire la relation entre les indiens et la Nature. Au final la colère nous dépasse. Restent l'émotion et l'envie de ne jamais oublier.
Un roman saisissant !
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Difficile de mettre 5 étoiles à un livre qui fait si mal au ventre ! Si l'Histoire est terrible, l'auteure a su en faire un beau roman. de la poésie au milieu de l'horreur. On pointe toujours du doigt les abominations de la seconde guerre mondiale, à raison, mais je trouve le silence bien lourd autour de tous les affreux actes perpétrés sur les peuples autochtones. Amerindiens et Aborigènes entre autres. Tibétains aussi... alors merci pour ce livre qui ouvre les yeux même s'il glace le sang.
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Très émue par la lecture de ce roman jeunesse.
Nathalie Bernard décrit avec du réalisme les conditions de vie des orphelins indiens arrachés à leur culture et placés dans les internats canadiens.
L'écriture est belle et il y a beaucoup de rebondissements dans ce roman. Si pour l'adulte que je suis, les retours en arrière ne posent pas de problème, je pense que les jeunes lecteurs seront probablement un peu perturbés.
Mais le livre est intéressant et on le finit le souffle coupé on se disant qu'on n' a pas vu le temps passer.
Belle découverte.
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De quoi ça parle ?
Jonas, alias numéro cinq est enfermé au pensionnant du Bois-vert au Canada, un de ces endroits sordides qui ont existé jusqu'en 1996. Leur mission : tuer l'indien dans l'enfant, supprimer toute trace de cette culture indienne qui déplaisait aux blancs. Mais Jonas n'a plus que quelques jours à tenir avant d'avoir 16 ans et de pouvoir retrouver sa liberté. A moins que les choses se précipitent jusque là.
★★★★☆

Et c'est bien ?
Le roman est divisé en deux parties. La première, intitulé Dedans évoque les derniers mois qu'il reste à Jonas à survivre au sein du pensionnat. Dans ce lieu, les prêtres et les soeurs qui gardent les enfants se croient tout permis: la violence et la souffrance sont omniprésents. Ce pensionnat tient plutôt lieu de prison pour ces indiens que la société rejette au coeur d'une forêt, bien décidés à leur anéantir toute culture indienne. Ces faits réels, historiques sont parfaitement restitués par Nathalie Bernard. Certains passages sont d'une extrême dureté, à nos retourner le coeur. Une bonne ambiance donc!
Cependant, je regrette les premiers chapitres: ils ne m'ont pas emportés. Peut-être parce que Jonas, enfant solitaire, essayait de survivre, éloigné des autres, et que le récit s'en ressentait. L'importance de ces souvenirs et de son attachement à la nature est très présent à ce moment là. Et j'ai regretté cette linéarité du récit, qui rend Jonas taciturne. En même temps, avec tout ce qu'il a vécu, ça se comprend. ( Dans la même veine, j'avais lu Celle qui venait des plaines, de Charlotte Bousquet, qui m'a transporté davantage)

Là où le récit devient intéressant, et m'a raccroché au wagon, c'est lorsque tout s'accélère. Un événement va précipiter le départ de Jonas du pensionnant. Celui-ci va décider de s'enfuir, malgré les quelques jours qui lui restent à tenir. C'en est trop. La deuxième partie commence alors Dehors, et évoque la fuite de Jonas dans la forêt, à la merci de la nature et poursuivi par des chasseurs et leur chien. Une évasion haletante et effrénée où il devra faire face à tous les dangers.
C'est pas fini, car l'autrice évoque surtout dans ce livre, les conditions de vies et d'enfermement de ces enfants, arrachés à leur famille. C'est un beau livre bien documenté traitant d'un sujet peu évoqué car beaucoup ignore que ces pensionnats ont existé jusqu'en 1996. Ce qui est très récent. Pour cela, chapeau Nathalie Bernard.
Malgré une petite déception en début de lecture - peut-être avais-je trop d'attente - ce livre est formidable.
Lien : https://lelamaquilit.blogspo..
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Sauvages est un roman d'aventure bien ancré dans le monde réel, dans un passé pas si éloigné de nous.
Les pensionnats du Québec ont bien existé. Des milliers d'enfants arrachés à leur famille y ont vécu. Nathalie Bernard nous raconte l'histoire de l'un d'eux, Jonas, fictif mais bien vivant sous sa plume, qui à deux mois de sa "libération" va devoir infléchir son destin, et trouver des ressources insoupçonnées dans sa mémoire d'enfant. C'est aussi une lutte pour la survie qui décidément _ dans la suite de "Sept-jours-pour-survivre" _ est un thème récurrent de l'auteur !
De tous les protagonistes de cette histoire, la nature n'est pas en reste, observant de la canopée toute cette agitation humaine avec un mélange de curiosité et d'indifférence, donnant une force mystique au récit.
En filigrane, la montre du héros semble omniprésente, rythmant le temps qui s'égrène dans la première partie, s'effaçant quand tout s'accélère, pour trouver toute sa raison d'être dans l'épilogue et là, j'avoue que j'ai eu la grosse boule dans la gorge.
En résumé, un roman d'aventure captivant à recommander aux ados mais pas que, et qui arrachera sans doute une larme à pas mal d'adultes...

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J'ai beau savoir ce qui m'attend en lisant ces récits, je ne peux m'empêcher d'avoir le coeur au bord des lèvres à chaque fois. Tout comme la lecture de « Kill the Indian in the child », la lecture du roman de Nathalie Bernard m'a bouleversée.

Le héros, Jonas, a 16 ans. Dans 60 jours, il sera libre. Il y a 6 ans qu'on l'a arraché à sa mère pour l'envoyer au pensionnat. Sous couvert d'éducation, il a été contraint d'abandonner toute trace de sa culture, de ses racines pour se couler dans le moule, apprendre la langue et les traditions des blancs. Il a appris à faire profil bas, se taire, encaisser les brimades, le mépris et les mauvais traitements. Cela lui a permis d'échapper aux coups et au pire. Il se tient loin de tous et pense surtout à sauver sa vie chaque jour. Mais quand son amie Lucie est retrouvée morte, quelques jours avant sa libération, tout bascule. L'agression de l'agaçant Gabriel qui travaille avec lui dans la forêt est la goutte d'eau, l'horreur de trop. Forcés à-fuir, Gabriel et lui vont affronter la forêt, le dégel, la débâcle et les chasseurs sanguinaires qui n'ont qu'une envie « tuer les sauvages ». La forêt devient alors plus qu'un refuge, à la fois amie et ennemie, elle respire, guide ou entrave mais devient aussi promesse de liberté.



Le roman se compose de courts chapitres organisés en deux parties : « Dedans » et « Dehors ». Cela confère au récit un rythme soutenu. le décompte des jours jusqu'à la libération apporte aussi du suspens et maintient l'intérêt jusqu'au bout. le présent de

(suite sur le blog)
Lien : http://argali.eklablog.fr/sa..
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Wouah quelle claque, j'ai fini presque en pleurs ce roman. ce livre est dans la sélection d'un prix littéraire où je participe avec des élèves. J'espère qu'ils l'apprécieront.
Je connaissais cette historie d'enfants amérindiens mis dans des pensionnats suite aux excuses de Justin Trudeau mais je n'imaginais pas ça même si ce roman est une fiction.
Nous suivons Jonas qui doit bientôt quitter ce pensionnat de l'horreur....
Un livre magnifique, poignant...
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Un récit poignant et terriblement prenant.
Jonas, un indien de la tribu des cris, vit dans un pensionnat au Canada, pensionnat tenu par des religieux qui cherchent à "civiliser ces sauvages" et donc à tuer l'indien en eux.
Le seul prêtre qui ne les maltraitait pas vient de mourir, ils sont maintenant aux mains de la vipère, ce prêtre sadique qui les torture. Mais Jonas compte les jours, il n'a plus que deux mois à tirer ici... Va-t-il tenir ?

Jonas est un vrai personnage de fiction très réel ! Quel charisme !
Le personnage de la forêt et les retours dans les souvenirs heureux, tout comme la plongée dans la philosophie de vie indienne sont magnifiques.
J'avais peur d'une redite voire d'un plagiat du magnifique "Kill the indian in the child" d'Elise Fontenaille et bien non, pas du tout, je suis très agréablement surprise car l'angle d'approche est très différent.
Un vrai page turner.
Une écriture simple mais très très efficace qui nous fait voyager dans la forêt des indiens du continent nord américain.
Magnifique !
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Un très bon roman qui se passe au milieu de la forêt.
La nature est très austère , les personnages qui sont en charge des enfants aussi.
Pas beaucoup d'humanité dans cette histoire , j'ai même eu du mal à m'attacher à ces enfants qui pourtant le mérite.
Il est difficile de vivre , il faut s'accrocher.
La forêt vit malgré tout , va t elle réussir à sauver notre héros ?
Par moment , âme sensible s'abstenir.
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A nouveau, voici un roman ados qui m'apprend une page de l'histoire que je n'ai pas encore lue en littérature générale : ici, l'existence au Québec jusque dans les années 70 de pensionnats catholiques où étaient rééduqués, dressés, de jeunes Indiens à qui on interdisait de parler leur langue et qu'on maltraitait.
Jonas n'a plus que 2 mois à passer dans son pensionnat quand plusieurs événements -la mort d'une jeune fille, le viol sous ses yeux d'un ami par le prêtre, un meurtre- le poussent à fuir en compagnie de Gabriel, poursuivis par des chasseurs sans pitié et leurs chiens.
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