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4,2

sur 240 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec cette oeuvre pour adolescents, nous restons dans la lignée du très bon roman « Sept jours pour survivre ». En effet, Nathalie BERNARD évoque une fois de plus le calvaire que de jeunes autochtones ont subi dans tout le Canada, le Québec ici, calvaire supposé être une intégration à la société canadienne, et qui s'est plutôt révélé une désintégration au sens figuré comme au propre. Adieu culture indienne, adieu rites, adieu us et coutumes, adieu même les parents. Bonjour les pensionnats où les prêtres catholiques font terriblement écho à notre actualité : pédophilie. Mais aussi tout l'arsenal de maltraitance, brimade et crimes en tout genre, pour « Tuer l'indien à tout prix », comme le dit l'auteure.

Le style est fluide et convient parfaitement aux adolescents ; le suspens est maintenu habilement. La fiction décrit une réalité qui a existé jusque dans les années 1990, et les aventures de Jonas sont un prétexte pour nous rappeler combien ces minorités ont souffert, les enfants en particulier.

L'ensemble n'est pourtant pas glauque, et met au jour des histoires peut-être méconnues du lectorat.
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Waouh, quel livre!
Je connaissais le sort réservé aux amérindiens dans les pensionnats canadiens, car j'étais passée par le magnifique 'Jeu blanc' de Richard Wagamese. Curieuse de voir comment le sujet ce serait abordé dans la littérature jeunesse, je me suis laissée tenter et je fus conquise.
Enlevé à sa mère à l'âge de 10 ans, Jonas attend avec impatience la liberté tant souhaitée. Encore deux mois et les mauvais traitements resteront un très mauvais souvenir. Mais quelque chose va mal se passer et Jonas sera obligé de prendre la fuite…
J'ai dévoré ce livre que j'ai terminé le souffle coupé. Rédigé en courts chapitres, le suspense est parfois entrecoupé par les souvenirs de Jonas, mais l'écriture reste fluide.
J'ai adoré suivre Jonas dans son parcours, j'ai aimé les descriptions lyriques où même la nature participe aux états d'âme des personnages.
Poignant et émouvant, ce roman peut être lu par les adolescents et les adultes.
Laissez- vous tenter ! Vous ne serez pas déçus.
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Après Elise Fontenaille avec son roman « Kill the Indian in the child », c'est Nathalie Bernard qui nous parle de l'histoire des pensionnats indiens catholiques mis en place au Québec dans les années 1950 (dès 1880 pour le reste du Canada) jusqu'aux années 1990, le dernier ayant fermé ses portes en 1996.

« Sauvages » est le récit de Jonas, « numéro 5 », placé dans un de ces sinistres pensionnats à l'âge de 10 ans. Comme tous les jeunes Indiens du Canada, il va y recevoir un enseignement donné par des soeurs et des prêtres catholiques. le but : assimiler les autochtones à la culture canadienne et à la religion catholique. Mais en guise d'enseignement, c'est une acculturation forcée, la faim, des sévices physiques et moraux, des abus sexuels qui s'abattent sur les enfants. La mortalité est chose courante là-bas. Mais Jonas a 16 ans et dans 3 mois, son enfer s'achève. En attendant, comme il l'a toujours fait pour se protéger, il fait profil bas, plie l'échine et s'évade mentalement dans ses souvenirs heureux.

Troisième lecture de la sélection lycée du Prix des Incorruptibles 2020, « Sauvages » est un excellent roman de littérature ado. Mêlant des faits historiques dramatiques avec le suspense d'un bon thriller, Nathalie Bernard nous emporte facilement au côté de Jonas dans le quotidien de l'un de ces pensionnats maudits. Destiné à un public jeune, ce roman n'enjolive pas pour autant les choses, ce qui en fait en partie sa qualité. Si la première partie du roman nous immerge dans l'horreur d'une violence quotidienne avérée, la seconde fait la part belle à la solidarité, au courage et à l'aventure, tout en rendant honneur à la culture indienne autour de personnages touchants. La tension monte et le rythme devient trépidant au gré des aventures de Jonas, le tout narré dans un excellent style.

En bref : une très bonne sélection pour les ados offrant un récit de qualité jouant sur des thèmes séduisants et intéressants, pour ne pas dire instructifs.

Je recommande vivement !
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J'ai dévoré ce livre dans la journée. Cela faisait un petit moment que ce ne m'était pas arrivé.
Il est dur, très. le pensionnat est horrible, le sort que l'on réserve aux jeunes amérindiens est horrible, ce prêtre est horrible, les soeurs sont horribles,... Je ne pouvais absolument pas le lâcher, lever mes yeux et mon esprit de cette histoire. J'étais dans les murs du pensionnat, sur la glace du lac, parmi les arbres de la forêt, j'ai ressenti le froid, de la haine, de la compassion, je voulais voir Jonas s'en sortir, lui et les autres numéros.
Une lecture vivante, intense.
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Un sacré roman qui ne laissera personne indifférent. Il m'a rappelé le magnifique film Sleepers avec Brad Pitt. Encore une histoire vraie qui dévaste tout sur son passage.
Nous sommes dans les années 90. Pendant un siècle au Canada, les enfants indiens et inuits sont kidnappés. Enlevés de leur famille par l'état canadien pour s'occidentaliser. Ces enfants seront enfermés dans un pensionnat catholique qui ressemblera plus comme une prison. Dire que des prêtres et des bonnes soeurs devaient prendre soin d'eux.
Nathalie Bernard dénonce une toute autre réalité qui égratigne la religion et l'état canadien. Ca fait flipper de se dire que des personnes dites exceptionnelles puissent agir avec autant de cruauté. Nathalie Bernard nous offre une fiction tirée d'un fait divers.
En personnage principal, Jonas 16 ans qui sera libre dans trois mois. L'encadrement fait tout pour le "desauvager". Un terme qui n'existe pas je sais mais pour être plus clair, Jonas doit perdre tous ses réflexes indiens pour s'insérer dans une nouvelle vie plus occidentale. Et à travers le regard de Jonas nous allons découvrir l'horreur.
Un roman qui frappe fort et qui met le lecteur très mal à l'aise. Un roman jeunesse qui ne mâche pas ses mots pour dénoncer la cruauté de l'Homme. Un sujet très dur qui traite un gros fait divers. Je trouve admirable que la maison d'édition s'est lancée dans ce projet. Une belle prise de risque.
Un gros coup de coeur et je félicite l'auteure d'avoir pris un risque! Parler de sujet qui fâche….
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Ce roman historique nous transporte en 1950 au Québec et nous relate l'histoire de Jonas alias “numéro cinq“, jeune indien arraché a sa mère par les autorités en place. Il va être conduit dans un pensionnat pour une durée de six ans censé tuer l'Indien en lui.

Ce roman m'a totalement bouleversé et fait passer par toutes un tas d'émotions que je n'avais pas éprouvées a travers un livre depuis longtemps.

J'ai beaucoup aimé être plongé dans un pan de l'histoire que je connais très peu même si je dois l'avouer c'était parfois rude.

Une très belle découverte pour moi, je trouve que ce roman aurait tout à fait sa place dans les cours d'histoire de nos collégiens.
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Ce roman est une parfaite première lecture pour une personne qui cherche à en apprendre plus sur l'histoire moderne des Amérindiens au Québec.

Bien que l'histoire soit fictive les faits évoqués ont malheureusement existés.
Les atrocités commises sur les enfants autochtones dans les pensionnats jusque dans les années 1990 sont abjectes. Ce livre nous montre à travers les yeux des enfants toutes cette cruauté dont l'humanité est capable...

Une histoire belle malgré des passages très difficile à lire.
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En tant qu'auteur, je ne vais pas m'auto-critiquer ;-). Je transmets ici la très belle critique d'Adeline Détée, comédienne.
« Sauvage » est un roman passionnant ; un roman qui vient vous chercher et qui ne vous lâche plus. Un roman qui vous habite une fois terminé tant sa thématique forte résonne en nous.
C'est une histoire qui nous plonge dans un des moments noirs de l'histoire des Amérindiens, la terrible histoire des pensionnats « pour sauvages » trop peu connue, trop peu médiatisée…
J'ai été tellement émue… Bouillonnement des sentiments…
J'ai été attristée dans mon coeur de mère, en colère contre toute cette bêtise humaine, j'ai moi aussi eu l'envie à l'instar de notre héros de courir les yeux fermés dans la forêt pour ne pas voir, les mains sur les oreilles pour ne pas entendre les cris de souffrance et d'injustice de ces enfants, de ces adolescents que l'on prive de ce qui nous fait tenir droit dans la vie, nos racines.
Mais, passé l'effroi que nous procure le réalisme du quotidien de ces jeunes incarcérés en milieu hostile, nous voici rattrapés, happés par le récit du héros et des ses camarades d'infortune. Car l'onirisme est bien présent et l'évocation du passé nous permet de respirer, comme les rêves font également respirer ces jeunes. Avec une écriture fine et un sens précis du rythme, Nathalie Bernard nous tient en haleine. Lorsque le roman nous amène dans les terres sauvages, dans la forêt dense peuplée de dangers et de chasseurs sanguinaires, notre âme d'aventurier se réveille à son tour.
C'est un tourbillon d'émotions multiples et sensibles.
Et c‘est avec beaucoup d'appétit et de respect que j'ai le plaisir d'en lire quelques extraits choisis comme autant de petits témoignages de la richesse de cet ouvrage.
Adeline Détée.
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Jonas est Indien, il a 16 ans. Rien de bien exceptionnel. Sauf que... Il n'est pas assez "blanc" pour le reste du pays. Alors il est mis dans un pensionnat catholique de ses 10 à ses 16 ans. Il lui reste 2 mois à tenir. Facile.
Mais...
Parmi les nombreux scandales qui ont émaillé la colonisation (si si) du continent américain, le sort des peuples premiers n'est pas le moins grave. Alors certes, on a fini par comprendre que les massacrer n'est pas la solution. Ils ont donc été rangé dans des réserves et toutes leurs traditions déniées. Puis, les enfants ont été mis dans les pensionnats ou adopté par des familles blanches. "Tuer l'indien dans l'enfant". Encore raté.
C'est un roman chargé de violence et de déni. Violence parce que ces enfants sont arrachés à leur famille, souvent maltraités par les personnes qui devraient en prendre soins ; violence parce qu'on essaye de leur arracher ce qui les constitue, ce qui constitue leur famille. Déni parce qu'on accepte ni les différences ni les personnes qui occupaient ces terres avant l'arrivée des Européens. Que la violence a parut préférable au dialogue.
Ce roman se déroule dans les années 1950 mais les pensionnats ont existé jusque dans les années 1990. Encore aujourd'hui, les peuples premiers sont victimes de violences, de racisme. Sans parler des fléaux que sont la drogue, l'alcool et la prostitution.
Ce roman peut sembler un peu outrancier par les aventures qui arrivent aux deux protagonistes. Je crois que l'auteure a voulu nous montrer l'ampleur du scandale et de l'injustice subie.

Challenge Plumes féminines 2019-20
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Lorsque j'ai vu ce titre dans la liste des livres proposés par Babelio lors de sa masse critique, j'ai tout de suite su que ce roman me plairait, que je devais le sélectionner. le résumé, le thème, la couverture, tout me tentait et j'ai eu la grande chance de le remporter !

J'ai tout aimé dans cette lecture, c'est certes de la jeunesse, mais c'est à la fois beau et palpitant !
Construit comme un compte à rebours chapitre après chapitre, Jonas nous livre son histoire, une histoire cruelle de la jeunesse d'un peuple arrachée à sa culture, enfermée dans des établissements où la maltraitance et la cruauté sont légions. Il faut extirper chaque atome de la civilisation amérindienne dans les enfants confiés à l'institution.
Jonas n'a plus que deux mois à tenir, deux mois à rester dans le rang, à ne pas trahir tout ce qui bouillonne en lui. Il est témoin de nombre de tortures psychiques et physiques et tente de survivre avec pour objectif la date où il pourra enfin se retrouver lui-même. le récit à la première personne nous expose ses sentiments profonds, ses émotions, ses espoirs, ses révoltes intimes.... Et ses souvenirs l'aident à tenir, à rester intègre.
Quelques personnages particulièrement attachants gravitent autour de lui : la pétillante Lucie, le surprenant Gabriel, l'énigmatique Samson...

Nathalie Bernard, en s'appuyant sur nombre de témoignages comme l'indique la bibliographie en fin d'ouvrage, nous raconte une histoire ancrée dans la réalité d'un passé pas si lointain, c'est terriblement déroutant de se dire que de tels pensionnats existaient encore il y a seulement 30 ans.... déroutant et révoltant...

Son récit se scinde en deux parties bien distinctes, il y a Dedans : le temps du pensionnat où déjà la tension emporte le lecteur avec le sentiment du danger permanent accentué par ce compte à rebours qui s'égraine page après page. Puis il y a Dehors : à j-45 vient le temps hors des murs de l'institution, palpitant, effréné où le danger prend un tout autre visage, où Jonas doit aller chercher dans ses racines la force pour survivre et se battre, symbole d'une certaine victoire d'un peuple dont on ne peut anéantir l'essence... Impossible de poser son livre tant le rythme en est haletant.

Roman jeunesse, historique, d'aventure, à la fois beau, émouvant et captivant, c'est une bien belle découverte et je compte lire très vite d'autres romans de l'auteur, je me suis d'ailleurs déjà procuré "Sept jours pour survivre".

Une grand merci à Babelio et aux Editions Thierry Magnier pour cette très belle lecture !

Lien : https://chezbookinette.blogs..
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