Je restais là, jusqu’à ce que la tombée de la nuit me surprît ou plutôt jusqu’à ce que ma mère s’écriât, avec agacement, par la fenêtre de sa chambre : "Alors, François, tu rentres, tu ne vois pas qu’il fait sombre ! Je ne vais pas rester là à t’attendre toute la nuit !" C’était un rituel. J’aurais pu rentrer de mon propre gré pour lui éviter une contrariété. Mais j’avais quelque plaisir à l’indisposer et l’excès de ses réactions me disait vraiment, ainsi que je le pensais, à quel point elle ne m’aimait pas. Cependant, tant qu’elle m’appelait, c’est que j’existais encore.