"Qu'il est difficile de faire le bien ! Il n'y a que le mal de facile à faire." (Virginie)
Vous autres Européens, dont l’esprit se remplit dès l’enfance de tant de préjugés contraires au bonheur, vous ne pouvez concevoir que la nature puisse donner tant de lumières et de plaisirs. Votre âme, circonscrite dans une petite sphère de connaissances humaines, atteint bientôt le terme de ses jouissances artificielles : mais la nature et le cœur sont inépuisables.
C'est dans le sommeil de la mort que reposent pour jamais les maladies,les douleurs,les chagrins,les craintes,qui agitent sans cesse les malheureux vivants.
"Un bon livre est un bon ami"
Les images du bonheur nous plaisent, mais celles du malheur nous instruisent.
La solitude rétablit aussi bien les harmonies du corps que celle de l'âme.
La solitude ramène en partie l'homme au bonheur naturel en éloignant de lui le malheur social. Au milieu de nos sociétés, divisées par tant de préjugés, l'âme est dans une agitation continuelle. Mais dans la solitude elle dépose ces illusions étrangères qui la troublent ; elle reprend le sentiment simple d'elle-même, de la nature et de son auteur.
On ne fait son bonheur, disait-elle, qu’en s’occupant de celui des autres.
Un bon livre est un bon ami.
Rien en effet n'était comparable à l'attachement qu'ils se témoignaient déjà. Si Paul venait à se plaindre, on lui montrait Virginie; à sa vue il souriait et s'apaisait. Si Virginie souffrait, on en était averti par les cris de Paul; mais cette aimable fille dissimulait aussitôt son mal pour qu'il ne souffrît pas de sa douleur. Je n'arrivais point de fois ici que je ne les visse tous deux nus, suivant la coutume du pays, pouvant à peine marcher, se tenant ensemble par les mains et sous les bras, comme on représente la constellation des Gémeaux. La nuit même ne pouvait les séparer; elle les surprenait souvent couchés dans le même berceau, joue contre joue, poitrine contre poitrine, les mains passées mutuellement autour de leurs cous, et endormis dans les bras l'un de l'autre.