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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Ce livre date et ce n'est pas son moindre défaut , il est entre autre pesant . les autres critiques par des lecteurs du site se complètent dans mon ressenti de lecture , ce document à le mérite d'avoir été écrit par un des précurseurs de la propagande qu'elle soit commerciale ou politique . L'auteur puisque il a contribué à l'essor de cette " manipulation " des esprits , lui trouve des nécessités ( ce qui n'est dans l'absolu pas totalement faux ) lui accorde le mérite d'une éthique ( ce dont je doute fort ) . Plus près de nous Vladimir Volkoff , dans sa " petite histoire de la désinformation " est tout aussi fier de nous expliquer sa pratique professionnelle de la manipulation mais il a l'honnêteté de ne pas se gargariser d'une quelconque éthique . je ne saurais assez recommander la lecture de " La fabrication du consentement " de Noam Chomsky aux lecteurs intéressés par ce thème
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Propaganda pourrait être considéré comme un document historique : publié en 1928 par Edward Bernays, une des personnalités les plus influentes du XXe siècle américain, ce manifeste est une observation des origines du consumérisme et de l'élitisme moderne, et fournit les principes clés inventés au début des années 1900 pour diffuser des idées efficacement et « fabriquer le consentement » en démocratie.

Bernays (1891-1995) commence sa carrière dans la publicité, puis il collabore avec l'Etat Américain en 1917, au sein de la Commission Creel, pour embrigader les citoyens américains et les inciter à partir à la guerre (« I want YOU for US Army ! »). Il définit sa profession comme « conseiller en relations publiques », une sorte de consultant politique et commercial.

La propagande au sens bernaysien pourrait être définie comme l'ensemble des moyens de persuasion utilisés envers les masses pour diffuser des idées nouvelles, manipuler l'opinion publique et fabriquer le consentement. Ces moyens peuvent être des supports (radio, presse, TV), des personnes (leaders, autorités) ou des évènements (concours, exposition…). Elle peut être utilisé par les hommes politiques, les entreprises, les associations, les syndicats etc…

Cet ouvrage pousse à la réflexion sur des thèmes divers. Réflexions à propos de la propagande, de la société de consommation, de la légitimité des élites, de la psychologie humaine. Mais surtout, Propaganda incite à la remise en question de la démocratie contemporaine. Je m'explique.

Bernays se réclame héritier de la pensée de Gustave Lebon. Lebon pensait que les masses étaient incapables d'utiliser leur raison, et qu'elles n'étaient guidées que par leurs émotions et leur instinct (leur « ça » en psychanalyse) ; les élites devaient donc baser leur communication politique sur cet aspect. Bernays est donc une sorte d'aristocrate platonicien, il pense que seule une petite élite devrait gouverner. Mais sa particularité est qu'il profite du régime démocratique pour réaliser sa vision politique élitiste. La démocratie est un régime dans lequel on manipule l'opinion du peuple au lieu de le contraindre. Une dictature qui opprime le peuple risque de déclencher une insurrection ; dans une démocratie, le peuple n'a pas besoin de se révolter s'il est persuadé d'être à l'origine des décisions politiques. Dans un tel régime, c'est toujours l'élite qui contrôle le pays, mais cette fois en « fabriquant le consentement » du peuple via la propagande, car celui-ci est nécessaire au bon fonctionnement du régime. Ainsi, lorsque Woodrow Wilson comptait utiliser la force pour contraindre les citoyens américains à aller se battre contre les allemands en 1917, ses conseillers lui préconisèrent d'utiliser une méthode plus douce : c'est dans ce contexte que le « bourrage des crânes » et la diabolisation de l'ennemi sont nés. Par ailleurs, la vision de la démocratie de Bernays est en partie inspirée d'une conception freudienne de l'individu (Bernays est d'ailleurs le double-neveu de Freud). En effet, la propagande bernaysienne s'adresse aux émotions et aux instincts du peuple, à son « ça », autrement dit à son inconscient.

On notera que l'auteur défend très maladroitement son propos en faveur de la propagande « saine » et de la manipulation « bienveillante », on n'est pas tenté d'y adhérer une seconde mais plutôt de s'en inquiéter. Pourtant, force est de constater que cette conception d'un peuple vulgaire, instinctif, impulsif et antirationnel porte ses fruits dans la pratique. En effet, les méthodes utilisées par Bernays pour manipuler les masses fonctionnait parfaitement : les citoyens américains, initialement pacifiques, partirent à la guerre en 17 plein de rage envers l'ennemi, crée de toute pièce par la propagande (« Destroy this mad brute ! »). Dans ce contexte, comment accorder une légitimité à la démocratie, régime qui donne le pouvoir au peuple, lorsque ce dernier est incapable de gouverner rationnellement car aveuglés par ses désirs et ses passions, et est soumis inconsciemment à la manipulation perfide des élites ?

Quoi qu'il en soit, ce livre fait prendre conscience de l'importance de l'éducation populaire, de l'esprit critique et du rejet de l'ultraconsumérisme, qui sont les conditions indiscutables d'un régime démocratique sain.
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Ouvrage fondateur de la fabrique du consentement par l'un des inventeurs de l'industrie des relations publiques et de l'ingénierie sociale destinées à manipuler les foules.

Après avoir activement participé à la commission Creel pour façonner l'opinion publique américaine afin qu'elle soutienne l'entrée en guerre des États-Unis, Edward Bernays contribua à l'élaboration d'une « nouvelle propagande », s'appuyant sur les recherches sur la manipulation des foules de Gustave le Bon et Wilfred Trotter, mais aussi la psychologie du subconscient de Freud. Il ne s'agissait plus de manipuler l'esprit patriotique en utilisant les clichés mentaux et les ressorts classiques de l'émotion pour provoquer des réactions collectives contre les atrocités alléguées, dresser les masses contre la terreur et la tyrannie de l'ennemi mais d'appliquer une technique similaire aux problèmes des temps de paix, en premier lieu le commerce, moteur de l'économie.
(...)
Ce document historique indispensable pour comprendre le fonctionnement des manipulations de l'opinion.

Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Ouvrage historiquement intéressant puisqu'il a été écrit il y a environ 100 ans. Ouvrage cependant décevant car je m'attendais à un exposé de nombreuses techniques de manipulation de l'opinion mais finalement ce livre n'en contient qu'une seule (d'ailleurs toujours valable aujourd'hui) : convaincre les influenceurs. le reste du livre est constitué de déclinaisons à la politique au mouvement féministe aux entreprises etc... j'ai lu la préface de Normand Baillargeon en dernier et elle constitue en fait la partie la plus intéressante ! En effet c'est une critique très bien faite, qui met en évidence les contradictions des propos de Bernays, que j'avais effectivement remarquées lors de ma lecture. Ne pas la rater !
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