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Léo Dilé (Autre)
EAN : 9782234017665
214 pages
Stock (13/06/1984)
3.62/5   28 notes
Résumé :

Les hommes ont tendance à vivre en jouant avec logique à certains jeux"" dans leurs relations avec autrui. Ils jouent à ces jeux pour toutes sortes de raisons : pour éviter d'affronter la réalité, pour cacher des motifs profonds, pour rationaliser leurs activités, ou pour rester ""en dehors du coup"". Ces jeux - sauf quand ils se révèlent destructeurs - sont à la fois souhaitables et nécessaires. Le d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« De toute façon, quoi que je fasse, ce n'est jamais assez », « Tout est toujours de ma faute » … si ces petites phrases vous sont (trop) familières, vous êtes probablement coincé dans un jeu tel que défini par Eric Berne (et autant dire tout de suite que dans ce genre de jeu, on ne se fend pas la gueule).

Mais reprenons les choses depuis le début : pour l'auteur, chaque individu peut être décomposé en 3 agents :
– le Parent, celui qui a assimilé les rites, les normes et les valeurs de la société (à travers ses propres parents) ;
– l'Adulte, celui qui prend des décisions rationnelles à partir de ses propres expériences ;
– l'Enfant, la part créatrice, impulsive, mais qui retient aussi des traces des tous premiers comportements enfantins.
Dans une interaction, un des trois agents de la première personne va essayer de joindre un autre agent de son interlocuteur. Parfois, ça sera symétrique et tout le monde sera content (Parent/Enfant et Enfant/Parent), parfois on sera accusé d'immaturité ou au contraire de ne pas savoir s'amuser, et parfois on reste bloqué dans des situations rigolotes (deux Parents/Enfant « Tu bouges », « Non, TOI tu bouges » qui se regardent éternellement avec les sourcils froncés).

Les jeux, selon Berne, sont des situations où un des interlocuteurs, dans une situation sensée être Adulte-Adulte, va tenter un coup en biais pour obtenir une gratification « enfantine » : « Je suis trop nul » pour s'entendre dire « Mais non, tu es quelqu'un de fantastique », provoquer une dispute afin d'obtenir une excuse pour éviter d'affronter une situation désagréable, feindre la maladie ou le mal-être pour attirer la compassion… Des situations anodines si elles restent anecdotiques, mais qui peuvent devenir un véritablement mode de fonctionnement, et qui obligent son collègue, son ami, son partenaire à jouer éternellement un rôle qu'il n'a pas choisi (et qu'il n'a pas spécialement envie de jouer car ces jeux laissent un arrière-goût de manipulation). Éternellement, car le joueur obtient la gratification qu'il cherchait à chaque partie : aucune chance qu'il change de comportement de lui-même.

L'auteur présente un nombre pléthorique de jeux traditionnels, qui finit d'ailleurs par lasser quand on n'est ni professionnel de la santé, ni concerné personnellement par les cas présentés. Mais surtout, il expose comment faire pour éviter d'entrer dans la partie, et de rester dans une conversation raisonnable entre adultes responsables.

L'ouvrage est un peu daté, on le remarque principalement sur la description des relations homme-femme, qui mériterait un coup de balai. le vocabulaire est également très freudien, théorie à laquelle je n'adhère pas.

Mais même si on lit que tel comportement est une régression anale et que tel jeu comporte de forts éléments phalliques, ou qu'une femme ne semble pas avoir d'autres sujets de conversation que sa garde-robe, le fond du livre reste très pertinent. le propos est clair, les exemples frappent par leur évidence. On reconnaît au premier coup d'oeil les comportements de nos proches (ou les nôtres…) et les solutions pour éviter ces situations semblent, finalement, assez simples à mettre en place.
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J'ai envie de dire : dommage.
Dommage parce que Berne est un type épatant. Son Analyse Transactionnelle est pratique, utilisable, et profonde. Il y a une éthique, une philosophie contenue en l'esprit même de l'A.T. J'ai presque envie de parler de spiritualité... Et ça, j'aime beaucoup.
Le problème de ce livre est qu'il est difficile à lire, l'auteur fait des liens que nous n'avons pas, ou pas suffisamment à portée de main. Il "joue" avec ses connaissances en les exprimant et les intégrant dans les différents jeux qu'il recense. du coup, je crois qu'il perd ses lecteurs.
Si vous parvenez à le suivre sans peine, c'est que vous êtes déjà un praticien confirmé. J'ignore si, alors, vous apprenez quelque chose de neuf.
Tiens, en fait, après avoir écrit ces quelques lignes, le dommage il est plutôt pour moi, de ne pas pouvoir apprécier à sa hauteur ce livre phare d'Eric Berne et de l'Analyse Transactionnelle.
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Des jeux et des hommes ou plutôt des jeux, des rôles, des positions et des hommes.
Des rôles prédéfinis et acceptés, des hommes qui ignorent qu'ils jouent. C'est peut être la différence entre la personne en souffrance qui souffre de jouer un jeu qu'il ignore et qu'il ignore jouer, et l'acteur qui se réjouit de jouer un rôle qu'il sait jouer et le spectateur qui ne joue pas.
Eric Berne montre de nombreux scénarios de jeux courants, communs et présente également les positions de Parent, Enfant et Adulte (avec une majuscule pour les positions de l'égo afin de les différencier des personnes réelles).
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Un abord fort intéressant des relations humaines, bien qu'un brin "hermétique" au profane sur certains point. Mais le concept des "jeux" dans les relations est très clair, on comprend très bien ce que l'auteur veut signifier.
Il est d'ailleurs intéressant de se pencher sur nos propres jeux "préférés" ! Histoire d'essayer d'en sortir...
;o)
Il y a un très bon petit film avec Jugnot qui aborde ces "jeux" dans les relations familiales, il s'appelle "Oui, mais..."
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Intéressant
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
L'autonomie

L'accession à l'autonomie se manifeste par la libération ou le recouvrement de trois facultés : la conscience, la spontanéité, l'intimité.
La Conscience. La conscience est la faculté de voir une cafetière et d'entendre chanter les oiseaux selon sa propre manière et non celle qui vous fut enseignée. On a de bonnes raisons de penser que voir et entendre présentent une qualité différente pour les jeunes enfants et pour les adultes, et que ces deux facultés sont plus esthétiques, moins intellectuelles, dans les premières années de l'existence. Un petit garçon voit et entend les oiseaux avec ravissement. Puis le "bon père" arrive, estimant de son devoir de "partager" son expérience et d'aider au "développement" de son fils. Il dit : "Ca, c'est un geai ; celui-ci est un moineau." Dès que le petit garçon s'occupe de savoir lequel est un geai, lequel est un moineau, il cesse d'être en mesure de voir ou d'entendre chanter les oiseaux. Il doit les voir et les entendre de la façon que le veut son père. Le père a de son côté de bonnes raisons, peu de gens pouvant se permettre de passer leur existence à écouter les oiseaux, et plus tôt commencera l'"éducation" du petit garçon, mieux cela vaudra. Peut-être, quand il sera grand, deviendra-t-il ornithologue. Quelques personnes, pourtant, parviennent toujours à voir et entendre ainsi qu'autrefois. Mais la plupart des représentants de la race humaine ont perdu la faculté d'être peintres, poètes, musiciens, et ne conservent plus le choix de voir et d'écouter directement, même s'ils peuvent se le permettre ; il leur faut voir et entendre de seconde main. Le recouvrement de cette faculté est ici nommé "conscience". Physiologiquement la conscience est perception éidétique, alliée à des images éidétiques. Peut-être entre-t-il aussi de la perception éidétique, au moins chez certains individus, dans le domaine du goût, de l'odorat et de la kinesthésie, nous donnant les artistes dans ces domaines : chefs, parfumeurs et danseurs, dont le problème éternel est de trouver un public en mesure d'apprécier leurs productions.
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Outre qu'ils structurent le temps et procurent aux parties en cause des caresses mutuellement acceptables, les passe-temps exercent la fonction supplémentaire d'être des moyens de sélection sociale. Pendant qu'un passe-temps se déroule, l'Enfant qui se trouve en chacun des joueurs évalue avec attention les potentialités des autres joueurs. En fin de réception chaque personne aura sélectionné certains joueurs qu'elle aimerait revoir, cependant qu'elle en rejettera d'autres, sans tenir compte de l'adresse ou de l'agrément que ces derniers ont apportés au jeu du passe-temps. Les joueurs sélectionnés sont ceux qui paraissent les candidats les plus qualifiés pour des relations plus complexes - à savoir, les jeux. Ce système sélectif, quel que soit son degré de rationalisation, est de fait pour une large part inconscient et intuitif.
[...]
Les passe-temps sont à la base du choix des relations, et peuvent conduire à l'amitié.
[...]
Un autre avantage important que l'on tire des passe-temps, c'est la confirmation de sa propre position. Le rôle ressemble à ce que Jung appelle persona, en moins opportuniste, en plus profondément enraciné aux fantasmes individuels. [...]
La confirmation de son rôle stabilise la position de l'individu ; que l'on nomme ce phénomène l'avantage existentiel du passe-temps. La position, c'est une simple affirmation, un simple attribut, lequel influence la totalité des transactions de l'individu ; au bout du compte, la position détermine la destinée de l'individu, et souvent celle de ses descendants par-dessus le marché. La position peut être plus ou moins absolue. [...] La position se manifeste surtout par l'attitude mentale qu'elle provoque, et c'est avec une telle attitude que l'individu se livre aux transactions constituant son rôle.
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Et après les jeux ?

Le sombre tableau brossé dans la première et la seconde partie de ce livre, où la vie humaine apparaît surtout comme une façon de passer le temps jusqu'à l'arrivée de la mort, ou du père Noël, sans guère la possibilité de choisir ce que l'on va faire au cours de cette longue attente est un lieu commun, mais non la réponse définitive. Pour certains êtres fortunés, il existe quelque chose qui transcende toutes les classifications du comportement, et c'est la conscience ; quelque chose qui domine la programmation passée, et c'est la spontanéité ; quelque chose qui donne plus de satisfaction que les jeux, et c'est l'intimité. Mais ces trois facultés peuvent être effrayantes, et même périlleuses, pour ceux qui ne sont pas prêts. Peut-être vaut-il mieux qu'ils en restent où ils sont, à chercher leurs solutions dans les techniques populaires d'action sociale, telles que "la vie ensemble". Cela peut signifier qu'il n'y a pas d'espoir pour la race humaine ; mais il y a de l'espoir pour les individus qui la composent.
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Tandis que j'écris ces lignes, un cloporte traverse mon bureau. Si je le retourne sur le dos, je peux le voir âprement se démener pour se remettre sur pattes. Pendant ce temps, il a un "but" dans la vie. Lorsqu'il y parvient l'on peut presque distinguer son expression de triomphe. Et le voilà reparti. Il est permis de l'imaginer racontant son histoire à la prochaine assemblée des cloportes, respectueusement considéré par la jeune génération comme le cloporte qui a fait ça. Pourtant, à sa fierté se mêle une certaine déception. Maintenant qu'il a "réussi", la vie lui paraît sans but. Peut-être qu'il vaudrait la peine de lui faire à l'encre une marque sur le dos, de manière à le reconnaître s'il prend ce risque. Un courageux animal, le cloporte. Rien d'étonnant qu'il ait survécu des millions d'années.
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[Jambe de bois]
[...] Tant qu'un être ayant une infirmité réelle, exagérée ou même imaginaire est content de son sort, il se peut que nul n'ait à s'en mêler. Mais dès qu'il sollicite un traitement psychiatrique, la question se pose de savoir s'il fait de sa vie, pour lui-même, le meilleur usage, et s'il est en état de dominer son infirmité. Le thérapeute, dans notre pays, travaillera en opposition à une grande partie de l'opinion publique cultivée. Même les parents proches du patient, lesquels se plaignaient les plus fort des inconvénients dus à son infirmité, finiront peut-être par se retourner contre le thérapeute si le patient fait des progrès définitifs. Ce phénomène est facile à comprendre pour un analyste des jeux, mais cela ne rend pas sa tâche moins difficile. Tous les gens qui jouaient à "J'essaie uniquement de vous aider" se trouvent menacés par l'imminente dislocation du jeu si le patient donne des signes qu'il va voler de ses propres ailes ; ces personnes recourent parfois à des mesures presque incroyables en vue de mettre un terme au traitement;
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Videos de Eric Berne (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Berne
En complément à la lecture de l?outil 54 de la Boîte à outils du manager de managers (Dunod, 2018), les auteurs décodent un exemple de conflit interpersonnel à travers deux analyses, le triangle de Karpman et la dynamique psychologique d?Eric Berne.
--- Fiche du livre : https://www.dunod.com/boite-outils-du-manager-managers
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