AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de 5Arabella


Il s'agit de cinq écrits autobiographiques, des écrits courts, chacun faisant environ 100 pages. le premier, L'origine raconte les années d'internat de l'auteur, entre 1943 et 1946. D'abord soumis à l'idéologie nationale socialiste, sous la coupe d'un maître d'études sadique, il revient ensuite sous la tutelle catholique, avec le même genre de pratiques, et la même souffrance chez l'adolescent qui raconte ces années terribles.
Le deuxième récit La cave, narre la façon qu'a trouver le jeune homme d'échapper à cet enfer, en effectuant un apprentissage dans un magasin alimentaire dans un quartier misérable, travail pénible, fatiguant, mais paradoxalement c'est à cette période de son enfance et adolescence qu'il semble avoir été le plus heureux, ou le moins malheureux.
Mais cette époque s'achève par l'entrée dans la maladie, d'abord une grave pleurésie, suite au travail dans le froid et à un défaut de soin, puis contaminé il devient tuberculeux, placé dans une institution spécialisée, ce qu'il raconte dans le souffle et le froid. Soumis à des médecins incompétents et presque sadiques, il vit là des années terribles, entouré par la mort.
Dans Un enfant nous retournons dans la petite enfance, chronologiquement nous sommes avant que ne débute L'origine.

J'avais déjà lu deux livres de Thomas Bernhard et assisté à deux pièces de théâtre, je connaissais donc déjà son écriture, et un peu son univers. Mais ce cycle de cinq récits a été une véritable révélation. C'est très sombre, désespéré, noir, mais en même temps le grand talent, l'écriture incroyable, circulaire, en volutes, de l'auteur m'a fait passé de merveilleux moments, avec un plaisir infini. le plaisir d'être en contact avec une oeuvre essentielle, écrite tout simplement parce qu'elle ne pouvait pas ne pas l'être, chaque mot, chaque phrase procèdent d'une nécessité, coulent l'une de l'autre. de la véritable littérature écrite par un homme infiniment blessé, confronté à des expériences terribles qui les transmute en mots, qui en fait quelque chose de magnifique, et qui ne peut que toucher et faire réagir le lecteur. Sincère et construit, spontané et pensé, son art est vraiment singulier, difficile d'en trouver un équivalent.

Un très très grand moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          67



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}