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Vinciane Despret (Autre)
EAN : 9782746523944
180 pages
Le Pommier (19/01/2022)
4/5   7 notes
Résumé :
Augustin Berque est une figure discrète. L’œuvre de ce géographe, philosophe, grand orientaliste et traducteur n’en irrigue pas moins la pensée contemporaine. Ses pas, du Maroc au Japon, l’ont mené à prêter l’oreille à la façon dont les paysages se peuplent, à dire la singularité des mondes à partir de la multitude des liens qui les composent et qui font de nature et culture un cheminement commun. Ce livre est une invitation à entrer dans l’univers de ce passeur et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai écouté la terre en suivant les pas du géographe Augustin Berque. J'ai entendu quelques notes qui m'ont ouvert des sentiers intéressants.
Les entretiens de ce passeur et penseur, de ce géographe philosophe, avec Damien Deville, géographe et anthropologue de la nature, m'ont cependant parfois laissée sur le chemin. Je crois que j'en attendais autre chose, un autre voyage, plus simple, moins pointilleux.

"Penser" par le milieu, raviver et entretenir les liens entre les humains et la nature, habiter autrement la terre, écouter le passé, regarder comment "l'être se crée en créant son milieu", tenter de forger un futur plus respectueux... tout cela est pourtant passionnant.
Peut-être que l'actualité m'accapare trop en ce moment ou que la mésologie et la théorie du paysage, ainsi expliquée, est trop intellectuelle pour mes oreilles. Je conseille néanmoins cette lecture aux curieux qui ont une approche de l'écoute des milieux humains plus savante que la mienne ;)

Je remercie Babelio et les Éditions le Pommier pour cette suite d'entretiens qui ouvrent de nombreux paysages, tant culturels, philosophiques que géographiques, à la manière d'un accordéon.


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Ce livre aura eu pour effet de modifier mon regard sur la géographie. Il permet de connaitre davantage le parcours, les études, les recherches du géographe Augustin Berque.

Sa vie de recherche a été riche mais son regard nous interpelle de part ses liens qu'il a entre l'orient et l'occident. Son enfance au Maroc, qu'il l'a profondément marqué, ses longs séjours au Japon a forgé ses analyses. On comprend mieux la science de mésologie ayant pour objet l'étude des réactions réciproques de l'organisme et du milieu. Elle est également liée à l'écologie et à la physiologie. Grâce à Augustin Berque, la mésologie a acquis une autre dimension en dépassant le dualisme sujet/objet. Il n'en fait pas une discipline, mais une perspective qui traverse aussi bien les sciences humaines que les sciences de la nature.Ce livre permet aussi de mettre une mise en lumière des interdépendances de la Terre. Il apporte un nouveau souffle dans la manière d'appréhender les domaines liés à la nature, la Terre, l'écologie en y intégrant en son centre, l'Homme.

Le format de ce livre nous aide à y voir plus clair pour comprendre cette science, mais aussi les perspectives qu'elle propose. Grâce à ce jeu de questions réponses entre Augustin Berque et Damien Deville le lecteur n'est pas perdu malgré la complexité de certaines explications.
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Augustin Berque a fait du goût de l'autre la ligne directrice de ses travaux. Sur les chemins d'Orient et d'Occident, la diversité a guidé ce géographe et lui a fourni sa thèse centrale : l'être se crée en créant son milieu.
Par cet adage et fil conducteur, « Entendre la Terre » paru en 2022, propose de repenser nos manières d'agir avec l'autre, d'habiter les territoires et de là, notre planète. Face aux enjeux écologiques, la « mésologie » d'AB étudie les relations qui unissent tous les vivants à leur milieu. Elle permet de renouer avec nature et culture, pour la prise en compte des (non-)humains et de la diversité des paysages.
Du grain à moudre face à ce que nous subissons : l'urbanisation des esprits et de l'habitat tout comme la concentration des richesses. Tout en décrédibilisant pensées et actions alternatives, le modèle économique dominant orchestre profit, compétition et accumulation. Il s'affranchit pour cela des conditions environnementales de notre planète, nécessaires à notre vie. Conséquences visibles : abandon, désertification et pillage de territoires, pollution des airs et des eaux, bétonisation des terres arables, monocultures agricoles, sécheresses, fonte des glaces, érosion de la biodiversité, rareté de l'eau potable, concentration de la précarité, ressentiment et haine de l'autre.
Par des entretiens entre AB et Damien Deville, autre géographe, ce livre nous offre des alternatives. D'une grande richesse d'analyse, ces échanges développent ce que de manière surprenante, nous savons déjà mais si confusément. Grâce à ces « passeurs », notre conscience singulière-collective, peut se (re)mettre à fonctionner et remâcher ce que rappelle AB : c'est en habitant vraiment un lieu qu'on habite vraiment la Terre. Parmi les exemples encourageants qui participent déjà à la construction d'une société en devenir, les néoruraux : ils s'impliquent dans un terroir et (re)créent du collectif tout en cultivant leur liberté de pensée et d'agir. Une belle illustration de l'adage ! elisapbastille
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Il ne faut pas se laisser décourager par les nombreux néologismes ou mots peu courants, spécialisés ou savants. Soit Augustin Berque les explique, soit ils s'éclairent par le contexte, la progression du discours et l'exposé des concepts (je les regrouperai en notes, voir anne.vacquant.free.fr).

Ceci étant dit, les références aux précédents ouvrages ou à d'illustres prédécesseurs formant une érudition qui est loin d'être commune ne doit pas empêcher non plus de focaliser son attention sur ce qui est important. Et ce qui est crucial de comprendre est que préserver la diversité est un gage d'avenir. Changer l'avenir, c'est repenser nos intérêts.
Lire plus (et notes) sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2023/04/25/augustin-berque-entendre-la-terre-a-lecoute-des-milieux-humains/
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Entendre la terre est construit autour d'un entretien que mène Damien Deville geo-anthropologue auprès d'Augustin Berque géographe philosophe.

Un géographe, ça pense avec ses pieds.

Augustin Berque nous dévoile ses travaux et ses voyages. Il ouvre un champ de réflexions dont le maître mot s'il en est un est la relation. Relation dynamique entre les êtres vivants et leur milieu mais aussi le singulier (son petit moi) et l'universel. Imprégné par la culture-nature japonaise dont il nous livre quelques jolis fragments, Augustin Berque fait voler en éclat le concept de dualité cher à l'Occident. Tout est lien, équilibre et ancrage. 

Je crois avoir entendu le murmure de la terre. Lecture parfois un peu abrupte mais cela en vaut la peine. Au nombre de post-it que j'ai semés ici et là, j'y reviendrai ! 

Merci à Babelio de m'avoir permis de penser avec mes pieds le temps de cette mémorable lecture. 
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les proverbes ne sont pas de simples récits, ils offrent de véritables enseignements en géographie. À qui sait les écouter, ils permettent de comprendre la manière avec laquelle une société se met en mots, avec laquelle elle appréhende un espace, avec laquelle elle transmet son propre héritage. En Chine, les proverbes sont des "paroles en devenir". Ce sont des histoires qui s'étirent et se condensent, à la manière d'un accordéon. Dans leurs formes les plus succinctes, ils se déploient à partir de quatre sinogrammes seulement : quelques signes pour traduire la singularité d'un monde et la multitude des relations qui le composent. C'est dans ce jeu de synthèse qu'un proverbe prend tout son sens. De manière étonnante également, les proverbes asiatiques, contrairement aux proverbes européens, ne convoquent pas nécessairement de moralité dans la chute du récit. Le conteur fait davantage référence à des images, des paysages et des modes de vie. Cela nous renseigne sur les évolutions des sociétés et sur les imaginaires qui structurent au quotidien leurs pensées.

p.26
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Je crois que la géographie a connu deux divorces importants qui sont regrettables pour la discipline. Avec l'histoire d'abord, avec les sciences de la Terre ensuite. Ce second divorce a été particulièrement présent ces dernières décennie, la géographie ayant eu tendance à s'affirmer comme une science sociale, laissant alors la géographie physique aux sciences de la Terre.
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L'enjeu pour les gouvernements est maintenant de retranscrire ces nouvelles aspirations dans les institutions en reconnaissant le droit à la vie de chaque être vivant, en légiférant sur le lien.
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Cela rejoignait également ma vocation de jeune chercheur : créer des ponts entre l'Orient et l'Occident. Ma vie est finalement elle -même une trajection, je trajecte entre l'Occident et l'Orient, aussi bien physiquement qu’intellectuellement, et cette expérience a bouleversé mes manières de penser.
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La mésologie n'est pas à proprement parler une discipline, qui s'intercalerait par exemple entre géographie culturelle et écologie ou entre géographie et ontologie. C'est plutôt une perspective générale, mobilisable dans tout les sciences, aussi bien celles de la nature que les sciences humaines.
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Augustin Berque et Damien Deville - Entendre la Terre
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