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EAN : 9782361932701
320 pages
Les Grandes Personnes (02/10/2014)
4.2/5   28 notes
Résumé :
Il y a de cela quatre ans, Judith et sa meilleure amie ont disparu du village de Rosewell Station sans laisser de traces. Deux ans plus tard, seul Judith est revenue, définitivement mutilée – la langue tranchée –, et s’est vue mise au ban de sa communauté. Incapable de parler, refusant de s’expliquer, la jeune fille vit depuis tel un fantôme hagard dans sa propre maison, ne s’adressant qu’en pensée au garçon qui a ravi son cœur depuis toujours – son ami d’enfance, L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a de cela quatre ans, Judith et son amie Lottie ont disparu de Rosewell Station, un petit village côtier des Etats-Unis. Très rapidement le corps de Lottie est retrouvé, gisant à la surface de l'eau. Judith, elle, ne revient qu'après deux ans de séquestration. Elle ne peut en aucun cas raconter ce qu'elle a vécu puisque son persécuteur a pris la précaution de la mutiler en lui tranchant la langue. Elle se voit rejetée de tous, jusqu'à sa propre famille, et elle est rapidement mise au ban de sa communauté. Depuis, elle vit tel un fantôme, invisible aux yeux de tous. En elle brûle toujours son amour pour Lucas, son ami d'enfance. C'est à lui qu'elle se confie par la pensée, ne lui cachant rien de ce qui la trouble, de ce qui la blesse et de ce dont elle rêve. Mais vient le jour où Rosewell Station devient la cible des Continentaux : cette menace de guerre va lui poser un cas de conscience. Elle sait que le seul espoir de survie pour les siens n'est autre que son bourreau, que chacun au village pense mort dans l'incendie de sa maison. Elle, elle sait où le trouver mais est-elle prête à affronter de nouveau les démons de son passé et son ravisseur ?
Mon avis : L'action de ce roman se déroule en Amérique du Nord à la fin du XVIIIe siècle, pendant la guerre d'indépendance. Rosewell Station est un village puritain où il ne fait pas bon sortir du droit chemin tracé pour tous, et ce même si on y a été contraint. Judith va en faire les frais et ne sombre pas face à toute cette hostilité grâce au monologue intérieur qu'elle entretient par la pensée au fil des jours. Si, sur les premières pages, ce parti pris de l'auteur d'utiliser le « tu » m'a un tant soit peu déstabilisée, je me suis très rapidement surprise à l'apprécier puisqu'il nous permet vraiment d'entrer dans l'intimité de la jeune fille, d'être au sein même de ses sentiments et émotions, de ses réflexions aussi. Car son isolement, son statut de personne reniée lui permettent de porter un regard observateur sur tout ce qui se passe et d'analyser le comportement des uns et des autres face aux différents événements. On se prend très vite d'affection pour elle, elle fait de sa vulnérabilité une force, se montre pleine de courage malgré sa solitude et son amour pour Lucas nous touche d'autant qu'elle accepte l'idée que rien ne sera jamais possible entre eux. J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce premier roman de Julie Berry traduit en français qui nous tient en haleine jusqu'au bout tant la fin parvient à nous surprendre… impossible de la voir venir.
Public : à partir de quatorze – quinze ans
Si vous voulez vous rendre sur le site en anglais de l'auteure, Julie Berry, vous pouvez suivre cette adresse :
http://www.julieberrybooks.com/
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Une énorme surprise avec ce roman dont la couverture mystérieuse ainsi que la quatrième de couverture avaient titillé ma curiosité.

Le roman se présente sous la forme du récit de Judith qui s'adresse à celui qu'elle aime depuis l'enfance et se découpe en différents moments "avant", "après" "maintenant".
Au début, ce sont essentiellement ses pensées et ses sentiments car Judith ne parle plus. Suite au meurtre de sa meilleure amie, elle a été enlevée, enfermée pendant deux ans et a eu la langue tranchée. Personne ne sait ce qui s'est produit et le rendu de son calvaire par la victime elle-même est allusif.

Evidemment, les différentes composantes du drame qui se dévoilent petit à petit entretiennent le suspense, surtout que d'autres éléments mystérieux surviennent dans le présent de l'héroïne.
Parallèlement à l'intrigue principale, le fonctionnement d'une communauté de colons américains est bien rendu (l'étroitesse d'esprit, la mesquinerie, la pudibonderie des habitants de Rosswell Station) mais aussi les corvées agricoles, le dur labeur de la vie à la ferme et la présence très proche de la nature.

Il n'y a pas d'indication historique précise mais je pense que c'est au temps des premiers colons lorsqu'il y avait une guerre entre les colons anglais (les protagonistes) et les colons français (les continentaux) dans la deuxième moitié du 18ème siècle.

Judith est un personnage attachant : rejetée par sa famille et sa communauté à cause de ce qu'elle a subi, elle continue vaillamment de survivre et d'avancer.
Son amitié avec Marie et le changement de Darrel son frère vont lui permettre de reprendre sa place dans la communauté humaine.
Son amour pour Lucas est également touchant.
Il est intéressant de voir d'un point de vue symbolique que sa mutilation la renvoie au rang des êtres mentalement atteints (comme s'il y avait un lien entre le physique et le psychique), voire des bêtes.
Lucas lui-même se rapproche d'elle seulement lorsqu'elle révèle son "humanité"(sa voix).

En résumé, un thriller historique original qui nous plonge dans les premiers temps de l'Amérique.

A partir de 14-15 ans
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Voilà un roman pour ados qui ne ressemble à aucun autre. C'est un « page turner » aussi haletant que les dystopies à la mode comme Hunger Games, Divergente et autres Labyrinthe, et une histoire d'amour aussi poignante que le best-seller Nos étoiles contraires.
Il se situe dans un tout autre contexte puisqu'il se déroule en Amérique du Nord, dans ce qui ne s'appelle pas encore les Etats-Unis, au sein d'une communauté puritaine de colons, probablement au début du XVIIIe siècle, mais ni la date ni le lieu ne sont précisés.
Deux adolescentes de 14 ans disparaissent à trois jours d'intervalle, l'une est retrouvée noyée, l'autre, Judith, revient deux ans plus tard, muette. Personne ne sait ce qui lui est arrivé. Et c'est son histoire que le lecteur découvre au fil d'un long monologue intérieur.
La construction du livre est complexe mais passionnante, il y a des allers-retours constants entre le passé et le présent, pas de chapitres mais des paragraphes qui vont de quelques lignes à trois pages, et qui sont comme les pièces d'un puzzle que le lecteur doit assembler pour connaître la vérité.
On découvre donc par bribes ce qui est arrivé à Judith, des zones d'ombre, un mystère subsistent jusqu'au dénouement.
Judith s'adresse à un interlocuteur dont on comprend très vite qu'il est son amour d'enfance et d'adolescence, Lucas. Un amour qu'elle a gardé secret et dont elle ignore s'il est partagé. Accusée d'une faute qu'elle n'a pas commise, ostracisée, Judith devra rompre le silence, reprendre la parole pour mettre au jour la vérité.
On n'en dira pas plus pour garder intact le suspense de ce thriller historique qui s'interroge aussi sur la place de l'individu face au groupe, le poids d'un système oppressant et le prix à payer pour s'en libérer. Avec en prime, l'histoire d'un amour inconditionnel qui aura raison des préjugés et des pesanteurs d'une communauté puritaine étouffante. Et le tout porté par une langue rythmée, une prose poétique qui étonne et séduit.
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La vérité qui est en moi est un thriller historique d'une grande qualité. Nous sommes dans une colonie de puritains, à l'époque où les Etats-Unis n'existent pas encore, et Judith, jeune fille mutilée dont la disparition reste inexpliquée, retrouve difficilement sa vie d'avant. Au fil des pages, nous allons comprendre, par bribes, ce qui lui est arrivé. Les chapitres, très courts, font ainsi l'aller-retour entre le passé et le présent, demandant une certaine exigence de lecture. Pourtant, on se sent très vite captivé par cette étrange histoire, ces pièces de puzzle qui s'imbriquent petit à petit pour former la vérité. Une vérité qui nous restera cachée jusqu'à ce que Judith la comprenne elle-même.
J'ai apprécié l'atmosphère pesante et mélancolique qui se dégage du roman. J'avais parfois quelques images du film "Le village", de M. Night Shyamalan en tête (Roswell Station ressemble pas mal à ce qu'on voit dans le film, et les héroïnes ont leur handicap sensoriel en commun, en plus d'une certaine force de caractère). Mais La vérité qui est en moi n'est pas qu'une histoire triste, on y retrouve aussi une belle histoire d'amour, contrariée et pourtant fort romantique, qui aura raison des préjugés. Un très beau roman !
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18 e siècle, Roswell Station, en plein dans la Guerre d'Indépendance, n'est encore qu'un hameau, puritain… extrêmement puritain. Des familles arrivent par bateau. Parmi elles, un garçon et une fille, 4 ans d'écart :

« Je me souviens que ma mère racontait des histoires à propos de notre odyssée, quand j'étais enfant. Maintenant, elle n'en parle plus jamais. Elle disait que j'avais les yeux grands ouverts pendant tout le voyage, à t'observer »…


Les premières pages s'ouvrent sur des fragments de textes: une fille observe un garçon. Lucas. Elle ne s'adresse à lui qu'en pensées et lui crie son amour…

en silence. Et lui ?

Lui, il ne la voit pas. Il ne la voit plus.

Ce n'était pas le cas, avant.



Avant, Judith avait des amies. Avant, Judith avait Lucas. Mais « Il y a de cela quatre ans, Judith et sa meilleure amie ont disparu du village de Rosewell Station sans laisser de traces. Deux ans plus tard, seule Judith est revenue, définitivement mutilée-la langue tranchée ».Personne ne cherche à comprendre ce qui lui est arrivée. Tous voit dans sa mutilation, la marque de l'infamie, de la honte. Aucun avenir n'est possible. Elle n'est qu'un « Lombric » (son surnom), qu'une langue tranchée. Comment retrouver une vie quand les autres vous la refuse ?

« Pourquoi tout le monde part-il toujours du principe qu'en ma qualité de marchandise abîmée, j'ai renoncé à la quête du bonheur ? Que je n'attends plus rien, que je n'ai ni ambitions ni désirs ? Quand a-t-il été convenu que j'étais désormais destinée à servir de béquille et de faire-valoir aux êtres valides ? ».


La vérité qui est en moi est donc l'histoire d'un amour contrarié et d'une résilience. le prénom de l'héroïne n'est pas du tout anodin et peu faire écho de manière subtile au Livre de Judith mais aussi à Barbe Bleu.

Judith, fauchée dans sa jeunesse et sa beauté, malmenée par sa famille et sa communauté, observe. Judith, enfermée dans ses pensées, ses souvenirs, son amour perdu, crie en silence.

Cette ambiance de « thriller historique » et cette violence de l'enfermement (physique et intérieur) sont très bien retranscrites dès la couverture du livre de François Roca, présentant Judith, seule dans la forêt, la bouche cachée par une branche.

Ce qui s'est passée dans la forêt doit rester dans la forêt. Mais Judith va devoir y retourner dans cette forêt, affronter ses peurs, son démon, son passé.

Ainsi, peu à peu, comme des pièces de puzzle, les pensées de Judith vont permettre de révéler la vérité. Celle qu'elle connaît, qu'elle a enfoui en elle, mais aussi celle qu'elle ignore et avec laquelle il faudra faire face.

Le style d'écriture est en relation directe avec l'évolution de Judith. Au début, très fragmenté, comme une personne encore sonnée par le traumatisme qu'elle a subit, choquée par la réaction des autres. Puis, grâce à une main tendue, une aide inespérée, Judith retrouve peu à peu son statut d'humain, sa féminité, son amour et avec l'espoir, le texte s'enrichit.

Lien : https://lesvoyagesinterieurs..
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critiques presse (1)
Ricochet
15 janvier 2015
Contre toute attente, le dénouement final offre au lecteur un moment de douceur bien mérité. Une lecture légèrement déprimante, qui colle au contexte de l'époque.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Pendant tout ce temps auprès de lui, j'ai appris à pleurer en silence. Surtout, j'ai appris à ne plus pleurer.
Mais ma mère a trouvé un fragment de sentiments dont j’ignorais l'existence et l'a écrasé entre son pouce et son ongle.
Qu'elle me regarde, chaque jour, en me croyant capable d'une telle chose me blesse au plus profond de moi et souille mes souvenirs heureux, ceux de ma vie d'avant avec elle, avant qu'il ne m'enlève et ne me mutile.
Commenter  J’apprécie          180
Mes pensées s'entrechoquent et tourbillonnent comme des flocons pris dans une tempête. L'aiderai-je à faire quelque chose de sa vie ? Et moi, qui m'aidera ? Pourquoi tout le monde part-il toujours du principe qu'en ma qualité de marchandise abîmée, j'ai renoncé à la quête du bonheur ? Que je n'attends plus rien, que je n'ai ni ambitions ni désirs ? Quand a-t-il été convenu que j'étais désormais destinée à servir de béquille et de faire-valoir aux êtres valides ?
Et quelles sont les lois de l'économie qui affirment qu'un garçon sans pied a plus de valeur qu'une fille sans langue ?
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Dans chaque fragment de beauté, je te vois.
Tu as le visage de ta mère. La force de ton père, mais les traits de ta mère, en version brune et masculine.
Je me souvient d'elle. Si belle que les jeunes filles la jalousaient. Si douce que les vieilles femmes le lui reprochaient. Si seule qu'elle a succombé au charme d'un voyageur aux cheveux sombres auquel ta famille avait offert le gîte pour une nuit, et qu'elle s'est enfuie avec lui vers l'Ouest.
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Jamais je n'ai entendu un homme s'adresser si crûment à une femme. J'ignorais que les mots pouvaient agir comme des doigts, toucher à des endroits interdits et arracher leur plaisir aux dépens de leurs victimes.
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Dans quelques heures, tous ceux que je connais seront anéantis.
Tous ceux qui m'ont raillée, ignorée, craché dessus depuis mon retour. Ceux qui étaient jadis mes voisins, mes amis, même si je ne suis plus rien de tout cela à leurs yeux.
Même eux valent le sacrifice.
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