Lorsqu'elle commença à peindre, don José la guida et la conseilla. Maria l'écoutait avec attention; cependant le maître se rendit rapidement compte qu'elle avait ses propres idées, et ne suivait pas toujours ses indications. La plupart du temps, il la laissait faire, car ce qui sortait de sous son pinceau était éblouissant. L'élève était en train de surpasser le maître, et il l'acceptait avec bonheur.
Au début, elle était intimidée et très maladroite; mais, petit à petit, il lui sembla que le stylet à mine de plomb guidait et entraînait sa main, filant sur le papier, y imprimant sa marque. C'était une sensation grisante, tellement différente de celle du bois brûlé sur le mur granuleux de la maison abandonnée de San Fernando.
Les traits, d'un beau noir, s'organisèrent peu à peu pour former une figure : les oreilles, le contour du museau, les paupières. Souvent, elle s'arrêtait et effaçait ses lignes à l'aide de la mie de pain pétrie, dont elle frottait délicatement le papier. Elle avait vu les peintres utiliser ce procédé.
Maria plongea les mains dans la bassine d’eau froide.