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EAN : 9782953589191
227 pages
Kariel B. édition (02/05/2022)
4.83/5   3 notes
Résumé :
La malheureuse actualité d'une longue épidémie de "peste" qu'on croyait à jamais oubliée a poussé Daniel Berthet à se retrancher dans le monde d'hier.
Confiné dans un rêve, caché derrière la porte d'un salon de conversation du château d'Oyse sur les hauteurs de Digne, il a perçu le son d'une voix. C'était celle de la baronne de Saint-Jérôme qui déroulait le roman de sa vie à sa dame de compagnie pour occuper ses longues soirées d'hiver de l'année 1670.
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Que lire après Ercilie d'Ourène, Baronne de Saint-JérômeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Que d'aventures ! Que de souffrances ! Que de malheurs se sont abattus sur ce XVIIe siècle dans lequel Daniel Berthet m'a plongé sur les pas d'Ercilie d'Ourène, baronne de Saint-Jérôme !
Ce nouveau volet d'une trilogie intitulée Les Foudres du Ciel, commencée avec Au nom de notre bonne foi, poursuivie dans L'anneau de Saint-Jérôme, cette trilogie se termine avec la vie tourmentée d'Ercilie d'Ourène. C'est l'occasion, pour moi, de rappeler que cet écrivain a déjà publié huit romans auparavant : Justice aux Poings, 1851 Marianne des Mées, Porteurs de rêves, Putain de guerre ! et Comme un oiseau sur la mer dans la collection Résistances. Ercilie d'Ourène, baronne de Saint-Jérôme complète la collection Les Foudres du Ciel.
Que le titre de ce nouveau roman ne vous induise pas en erreur ! Avant de porter le titre de baronne, Ercilie a vécu quantité d'événements, subi beaucoup de désagréments, souffert souvent mais a aussi connu des moments de bonheur. Une vie bien remplie…
Avec son talent habituel de conteur, Daniel Berthet m'a permis de connaître un peu plus la vie de ces femmes et de ces hommes quelques siècles avant nous.
Ercilie, revenu enfin à Digne où elle avait vécu d'horribles sévices, victime d'une justice aveuglée par d'obscures croyances et par des rivalités interminables - voir L'anneau de Saint-Jérôme - Ercilie se confie à la jeune Antonine, sa filleule. Je précise, avant d'aller plus loin, que : Ercilie d'Ourène, baronne de Saint-Jérôme peut tout à fait se lire indépendamment des deux précédents ouvrages. D'ailleurs, avec beaucoup de délicatesse et un à-propos que j'apprécie, Daniel Berthet se contente de rappeler certains événements précédents indispensables à la compréhension de l'histoire.
Justement, l'Histoire avec un grand H, est au coeur de ce récit interrompu parfois par les questions pertinentes d'Antonine à sa Marraine.
Nous sommes en 1670, dans le château d'Oyse, sur les hauteurs dominant la bonne ville de Digne que l'auteur connaît très bien. Comme il le dit avec un brin d'espièglerie, Ercilie raconte le roman de sa vie et l'auteur l'écoute. Cela donne un récit, une écriture cinématographique, comme le remarque justement Patrice Saunier, auteur de la Préface.
Découpé en quatre parties, le roman de la vie d'Ercilie débute à Paris où, en 1610, elle vient d'avoir vingt ans. L'année précédente, elle était exploitée, maltraitée, servant de bonne à tout faire. Si elle réussit à fuir, son sort n'est guère enviable car elle se réfugie au cimetière des Saints-Innocents où, avec d'autres crève-la-faim, elle vit au milieu des ossements. Obligée ensuite de se prostituer, elle suit un certain Bonifacio qui lui fait découvrir, subir, les joies de l'amour physique.
Cela n'empêche pas Ercilie de se souvenir de son père, le Tiénot d'Ourène, un besogneux qui, avec sa mère, la Clermonde, étaient dans le clan des Parpaillots, des Huguenots, des Protestants, cette religion réformée qui déclencha tant de conflits, tant de guerres dont les plus humbles furent les victimes.
Finalement, cela n'a guère évolué aujourd'hui, toujours avec des problèmes religieux sources de malheurs incroyables qu'un peu d'humanité et moins d'obscurantisme pourraient éviter.
Les aventures d'Ercilie débutent donc au plus bas de l'échelle sociale avec, en prime, le sort abominable réservé aux femmes subissant le joug impitoyable du pouvoir masculin.
Impossible de détailler tout ce que va vivre Ercilie car Daniel Berthet, sûrement après un énorme travail de recherches historiques et un vocabulaire employant les expressions de l'époque, m'a embarqué sur les traces d'Henri IV croisant malheureusement un certain Ravaillac - d'où le titre le Roi est mort pour cette première partie -, de Marie de Médicis, du jeune Louis XIII puis de Richelieu, faisant au passage honneur à Lesdiguières dont le nom est rappelé souvent du côté de Grenoble.
Les hasards, plutôt heureux pour l'instant, permettent à Ercilie de gravir quelques échelons dans la vie sociale jusqu'à connaître le Palais du Louvre et découvrir les relations tumultueuses et les coups bas qu'échangent régulièrement ceux que l'on nomme, paraît-il, les Grands de ce monde.
Grâce à ses talents de brodeuse dans l'atelier de Nina, Ercilie se fait une place dans le monde de la couture et côtoie ainsi les princesses avec son amie Ortense.
Dans la deuxième partie, Vive le Roi, Ercilie raconte sa découverte des délices de la sensualité féminine juste après une enthousiasmante relation avec Jean, un moine bénédictin vite défroqué et au charme certain. On le reverra plus tard.
Avec précision et un souci constant de la vérité historique, Daniel Berthet, toujours sur les pas d'Ercilie d'Ourène, m'a permis de réviser cette période tumultueuse de notre Histoire.
Tout cela passe vite au second plan lorsque l'auteur me plonge dans cette Franche-Comté dépendant alors du Saint-Empire mais que la France, gouvernée effectivement par un certain Richelieu, convoite. Guerres, sièges, famine, peste ravagent la région où Ercilie est devenue baronne de Saint-Jérôme, suite à un mariage bien décevant. Cela ne l'empêche pas de venir en aide aux plus faibles qui n'en peuvent plus de donner pour la dîme du clergé et pour la taille, impôt prélevé par la noblesse.
Finalement, après bien des dangers, des doutes, des joies aussi, toujours sur un fonds religieux omniprésent comme cela s'imposait à l'époque, Ercilie est revenue à Digne, comme je l'ai appris dès le début de l'histoire. Après Les foudres du ciel (troisième partie) et La source du destin, quatrième et dernière partie, je ressors impressionné et très admiratif devant le travail et le talent d'écriture démontré, une fois de plus par Daniel Berthet. Ercilie d'Ourène, baronne de Saint-Jérôme mérite vraiment la lecture car vivre les tourments et les souffrances du peuple sans négliger ce qui se passe, se trame chez ceux qui gouvernent, fut un grand plaisir pour moi.

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Quel plaisir de retrouver la plume ensorcelante de Daniel Berthet !
Il est un auteur sans pareil pour nous faire voyager dans le passé, en l'occurrence dans ce dernier roman, au coeur du 17ème siècle, en toute simplicité et en toute réalité.
Le troisième tome de la collection Les foudres du ciel, après Au nom de notre bonne foi et L'anneau de Saint Jérôme, s'intitule Ericile d'Ourène, Baronne de Saint-Jérôme.
Il peut être lu indépendamment, mais à l'issue de sa lecture, vous n'aurez qu'une hâte, lire les deux premiers pour approfondir votre connaissance d'Ercilie et de ses parents et le contexte historique dans lequel ils ont vécu. Car, oui, l'histoire de la vie d'Ercilie est étroitement liée à la grande histoire et c'est tout ce qui fait le charme de ce roman.
L'auteur, durant la pandémie, « cette longue épidémie de peste qu'on croyait à jamais oubliée », comme il la définit, s'est confiné dans un rêve et a retranscrit ce que la femme au beau prénom, Ercilie, retirée dans son château d'Oyse sur les hauteurs de Digne, confiait à sa dame de compagnie Antonine, pour occuper les longues soirées glaciales de l'hiver 1670.
Quatre parties composent le roman, la première intitulée le roi est mort.
Ercilie débute en effet le récit de ses souvenirs à partir des années 1610, année où Henri IV fut assassiné et année de ses vingt ans.
Grâce au talent de l'auteur, nous sommes transportés dans un siècle tout aussi terrifiant que les précédents où, au nom d'une religion, pour des ambitions personnelles ou pour des ambitions politiques, des atrocités sont commises.
À travers le destin d'Ercilie, ce sont les intrigues de cour, la religion, la guerre, la peste noire, l'exploitation des paysans corvéables à merci qui sont racontés avec moultes détails.
Difficile de ne pas faire certains rapprochements avec l'époque actuelle…
Mais à ces sombres tableaux s'opposent de nobles sentiments comme l'amitié, l'amour et la solidarité. Beaucoup de sensualité, de magnifiques scènes d'amour qui s'affranchissent de la morale bien-pensante éclairent, embellissent et donnent force et dignité au roman.
Les vrais héros de ce livre et de la vie ne sont pas ceux qui combattent pour gagner un bout de territoire ou quelques âmes mais ces petites gens qui n'ont rien de petit, qui tentent de survivre et ceux qui se battent pour les défendre en fermant les yeux parfois pour moins les pénaliser…
J'ai été subjuguée par la force de l'héroïne Ercilie, qui, de mendiante et de proscrite est devenue baronne d'Ourène. Elle n'a jamais oublié son enfance, ses parents, ses amies. Les mauvais et cruels moments de sa vie, tous comme les bons, l'ont aidée à « grandir » et à faire face à l'adversité. C'est en pensant aux dures épreuves qu'elle a vécues qu'elle tentera au mieux de venir en aide, une fois baronne, aux plus démunis.
De même, la fin de ses pérégrinations avec le retour à ses racines est très émouvant.
Je n'ai pu m'empêcher de penser à l'une des si belles chansons du regretté Jean Ferrat : Nul ne guérit de son enfance…
Cette étonnante histoire de vie avec de nombreux rebondissements au coeur de cette belle fresque historique qui m'a personnellement beaucoup appris sur la situation désastreuse de la Franche-Comté après la guerre de Dix Ans, guerre peste et famine ayant dévasté la région m'ont absolument conquise et enchantée.
De même, j'ai été ravie de faire connaissance avec quelques termes de vocabulaire d'époque telle cette ancienne mesure qu'était la canne ou le vertugadin, l'armature pour faire bouffer la jupe autour des hanches de ces dames…
À noter l'excellente préface de Patrice Saunier.
Je remercie chaleureusement et sincèrement Daniel Berthet pour m'avoir offert son neuvième roman, cette magnifique « mémoire d'une vie », Ercilie d'Ourène, Baronne de Saint-Jérôme.

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Avec tout l'art propre au conteur et au romancier, à travers la narration de la vie d'Ercilie, Daniel Berthet réussit à nous faire revivre des événements du 17 eme siècle propre à l'histoire des Basses-Alpes et à celle de la Franche-Comté. A l'instar d'Antonine nous écoutons avec grand plaisir le récit de la vie d'Ercilie où se mêlent mystérieusement, souffrances et bonheurs depuis une enfance dominée par la misère jusqu'à l'acquisition , sous l'égide de la princesse de Conti ,du titre de
baronne de st Jérôme. C'est alors que se déroule sous nos yeux l'histoire de Franche-Comté, possession des Habsbourg pour devenir sous Louis XIII rattachée
au royaume de France. Dans ce contexte historique, l'écrivain franc-comtois joue à mettre
en scène des paysages familiers, des personnages indissociables de ses souvenirs d'enfance et la mémoire d'un frère véritable archiviste qui fut emporté par la nouvelle peste. Dans le rôle du meunier, Bernhard est voué à être le successeur de ces trois générations de la famille qui ont fait tourner les moulins dans la petite commune de Ladoye sur Seille. Un roman plein de tendresse, à ne pas manquer dans la trilogie
"L'anneau de st Jérôme "et de "Au nom de notre bonne foi"
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
- Dans un premier temps, il a eu très peur car le crime s’est produit au milieu de l’encombrement qu’il a organisé devant son auberge. Mais, dès qu’il a su que l’assassin, le fameux Ravaillac, a déclaré avoir fomenté le crime sur ordre divin sans aide extérieure, il a pavoisé comme un coq en répétant que son auberge « Au cœur couronné » allait marquer l’histoire de France.
- Je crois que tous les protagonistes ont intérêt à taire la vérité ; les catholiques parce qu’ils vont prendre le pouvoir aux côtés de la reine et les huguenots parce qu’ils ne veulent pas revivre une Saint-Barthélémy. Et ce pauvre Ravaillac n’a rien compris à la manipulation dont il a été l’objet. À coup sûr, les proches de la reine ont décidé de l’envoyer au Diable le plus vite possible pour qu’il ne revienne pas sur ses déclarations.
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Mais, avec la misère grandissante, la peste progressait de plus en plus vite comme si les deux fléaux s’étaient alliés à la férocité des français pour réduire à néant la Franche-Comté.
Pour se prémunir contre la maladie, quelques femmes qui se consacraient aux soins des malades fabriquaient des masques au nez pointu dont elles se couvraient la figure avant d’entrer en contact avec les malades. D’autres ne pénétraient jamais dans les loges sans s’être agenouillées devant les portes, crucifix à la main, en psalmodiant les prières enseignées par le vicaire. D’autres encore ingurgitaient des décoctions à base de plantes sauvages ou accrochaient des boules de gui aux portes des loges. Mais aucune n’était à l’abri du malheur car personne ne savait réellement comment faire reculer la malédiction.
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En 1637, il (Richelieu) décida de prendre en étau le pays sous les mâchoires de trois armées : la première, commandée par le duc de Saxe-Weimar qui descendait du Nord après avoir pillé l’Alsace, la seconde dirigée par le marquis de Grancey qui remontait par le Sud pendant que la troisième verrouillait l’Est sous les ordres du duc de Longueville. Mais, plutôt que de cantonner ses troupes autour des cités pour les assiéger comme cela avait été fait à Dole, le cardinal préféra leur ordonner de contourner les villes pour écraser les campagnes sans défenses en commettant les exactions les plus horribles.
(pages 182-183)
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Ah, pour sûr, ce n’était plus le Paris de ma jeunesse que je découvrais. Le siège avait étranglé la ville. Plus de charrois, plus de fiacres, plus d’étalages de marchandises pour encombrer les rues. Il n’y avait que des traîne-misère en guenilles et aux allures étiques (d’une extrême maigreur) qui longeaient les murs dans un silence morbide.
(page 200)
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L’une à la crinière de feu tombant sur les épaules, c’était moi, et l’autre, Ortense au chignon blond piqué de broches scintillantes, nous portions sous des couleurs différentes, le même style de robe. Notre taille était serrée dans un corset qui s’évasait au-dessus des hanches imitant le nouveau vertugadin à plateau dessiné par Ortense et que nous allions proposer à une princesse de haut rang.
(page 86)
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