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3,34

sur 92 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pris connaissance de ce roman très récent, en parcourant la dernière sélection de " Masse Critique", ce mercredi 17 janvier 2018 !

Je me suis précipitée pour en faire l'acquisition: des thèmes qui m'ont aussitôt interpellée, avec le double sujet des origines, de la filiation, et d'une éloge inconditionnelle de la lecture, des livres , rempart contre toutes les adversités et toutes les douleurs !!

Le héros, bibliothécaire, né sous X... reçoit la lettre d'un notaire, lui apprenant que sa mère biologique lui a laissé, par testament, un millier de livres, le reste de sa bibliothèque allant à une association, celle D'A. Follereau (contre la lèpre) ?!!!....

Héritage aussi émotionnant que déconcertant... d'abord rempli de réticences, notre narrateur se décidera, sous l'impulsion d'une curiosité irrépressible , d'ouvrir ces fatidiques 38 cartons" de livres, trop intrigué... par leur contenu, et ce que ce legs de livres pourrait lui apprendre de cette femme inconnue, à qui il doit la Vie !!?

Un petit trésor de pudeur... où tout est suggéré avec délicatesse et simplicité !

Un ouvrage qui pourrait paraître anodin, que je trouve bien précieux... pour les amoureux des livres et tous les "orphelins de leurs origines" !!! tout cela écrit avec élégance, et sans le moindre pathos. Une belle émotion pour tous les lecteurs très attentifs !!
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Imaginez que vous héritez de 38 cartons contenant 1144 livres déposés dans une chambre d'hôtel par un notaire à votre intention pour respecter les dernières volontés de la défunte votre mère. Vous êtes né sous X, bibliothécaire de profession et vous apprenez que votre mère biologique dont vous ne savez rien vous a fait ce don. Je vous vois déjà, chers amis de Babelio dans une irrépressible frénésie, déballer tout ça et mettre un joyeux bordel dans ladite chambre. Vous allez vivre une véritable chasse au trésor comme je vous connais !!
Eh ben non, le narrateur, lui, il lambine, il hésite à se rendre dans cette chambre retenue pour 3 jours, il regarde par la fenêtre de l'hôtel, va faire un tour, se trouve un petit restaurant dans le quartier. Non mais quand est-ce qu'il va les ouvrir ces fichus cartons ?
Et s'il les ouvre, est-ce qu'il pourra avoir quelques indices sur qui était sa mère ? Y aurait-il entre deux pages une carte postale, un ticket de métro comme marque-page ou une facture quelconque avec un nom et une adresse ? Comme la fois où j'achète pour ma femme les raisins de la colère de Steinbeck en trois volumes chez un bouquiniste et qu'elle tombe sur une photo de son frère et de sa belle soeur, les seins nus sur une plage de méditerranée prise trente ans plus tôt !!
Allez-vous dormir dans cette chambre ou passer la nuit à tenter de savoir qui vous a donné le jour ? Les a-t-elle achetés ? Lui ont-ils été offerts ? Une bibliothèque offre-t-elle le portrait du lecteur ? Et est-ce que cette mère va enfin entrer dans votre vie après avoir tenu en main les mêmes livres ?
Allez, je ne vous en dis pas plus, espérant vous avoir donné envie de lire cette petite pépite.

Challenge Multi-Défis 2022
Challenge Riquiqui 2022.
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Né sous X, le narrateur a été adopté par les très aimants Henri et Mariette. Devenu adulte, mari et père, il n'a jamais cherché à retrouver ses parents. C'est donc avec étonnement que ce bibliothécaire passionné de livres hérite de la bibliothèque de sa mère biologique. « Ma mère, comme dans un conte cruel pour enfants, s'était transformée en livres. Plus rien ne subsistait d'elle que ces innombrables pages serrées les unes contre les autres. C'était son faire-part de décès. » (p. 75) Face aux 38 cartons qui contiennent les 1144 livres de cette inconnue, l'homme s'interroge. Faut-il garder ces livres ou s'en défaire ? Comment accepter ce don fait par une mère ignorée, qui n'est même pas une mère et ne le sera jamais ? Retrouvé par cette génitrice désormais pour toujours inaccessible, l'enfant devenu homme ne veut pourtant pas remonter ses origines et se retrouve bien encombré de cette génitrice qui ne lui manquait pas. Cependant, les cartons se vident peu à peu, sans donner de réponses, sans dessiner les contours de cette femme. « Desser le portrait d'un lecteur d'après ses livres, [...], est une entreprise par bonheur vouée à l'échec. » (p. 89) Pourtant, l'homme cherche des traces, des indices, jusqu'à décider de ne prendre ces livres que pour ce qu'ils sont.

Superbe déclaration d'amour aux livres qui nous fascinent et nous façonnent, ce roman célèbre la littérature et le lien invisible qu'il crée entre des inconnus. le de Jean Berthier est puissant, très beau et il se déploie amplement, emportant le lecteur dans une balade suave au fil des livres. Je retiens les très doux mots qu'il a pour décrire la beauté de la relation mère-fils, surtout quand elle est choisie par la première et embrassée par le second. Et qu'elle est étrange et particulière, la poésie des indications d'éditeur que personne ne lit dans les premières et les dernières pages des livres : nombre de tirages, achevé d'imprimé, dépôt légal... Ce sont presque des incantations mystiques, tellement précieuses et lourdes de sens pour les amoureux des livres et des belles éditions.
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le récit de sa vie commença 97 jours après la naissance de l'auteur. Soit le jour où il entra dans sa famille d'adoption. L'auteur ne s'était jamais intéressé à savoir qui étaient ses parents biologiques, jusqu'au jour où il reçut une lettre d'un notaire. Cette lettre lui annonçait le décès de sa mère biologique, qui lui léguait un certain nombre de livres. Quel héritage surprenant venant d'une mère dont il ne connaissait rien ? Il réalisa qu'il allait, certainement, connaître le nom de cette mère innommable.
Jean appela le notaire pour lui dire qu'il refusait l'héritage, mais celui-ci devait exécuter le testament de la défunte. Acceptant le rendez-vous du notaire, il apprit que cette femme, dont il ne connaissait rien, lui léguait une partie de ses livres, l'autre partie était pour une association d'utilité publique. Ne voulant pas de ceux-ci chez lui, et dans sa propre vie, le notaire lui proposa de louer une chambre d'hôtel, afin de les entreposer.
Jean était lui-même bibliothécaire et adorait les livres. Et c'était encore vers les livres que la vie l'emmenait. Quelle coïncidence !!! L'entretien avec le notaire fut très bref et il n'osa demander des renseignements sur cette mère biologique qui se manifestait après son décès. le notaire lui proposa de voir ces livres. L'association viendrait les chercher quelques jours après, sauf s'il désirait changer d'avis.
Une fois seul et complètement dubitatif devant cette situation, il se rendit compte qu'il n'avait uniquement que deux indices sur cette femme : des livres et cette fondation. Désormais, sa naissance sous X n'était plus vraiment secrète. Mais, il en était sûr, il ne voulait absolument pas que sa vie change. Il s'était passé de cette femme. Cela devait continuer.
Malgré lui, la curiosité l'attira vers cette chambre où 38 cartons de livres l'attendaient. Au début, il n'en fit aucun cas, puis n'arrivant pas à dormir il sortit un livre d'un carton. Quelle ironie du destin que cet héritage de livres ? Mais qui était cette femme ? Il essayait vainement de comprendre. Celle-ci savait-elle sa profession ? Savait-elle où il était, avec qui, le connaissait-il ? Et pourquoi cette mystérieuse femme l'avait-il abandonné ? Ces cartons contenaient-ils une lettre d'elle ou un objet personnel ? Il décida d'étudier chaque livre et se mit à fureter scrupuleusement dans les cartons. Il y avait des livres qu'il connaissait, des séries, la bible en 7 volumes reliés cuir. Des livres sur la psychologie, sur la nature, des romans étrangers… Il entrait, ainsi, dans la bibliothèque d'une autre, traversant un pays, dont il connaissait la langue, mais dont l'étrangeté grandissait à mesure qu'il y pénétrait.
Il rechercha tel un enquêteur un indice, un mot écrit de sa main, un marque-page, un tampon pouvant lui donner une localisation. Rien. Sa mère avait disparu dans ses livres. Tout l'amour qu'elle ne lui avait pas donné était dans ceux-ci. Puis, il se rendit compte qu'il n'avait pas tenu sa promesse. Il avait été victime de sa curiosité, alors qu'il se l'était interdite. Pourquoi cette femme lui avait fait ce lège  de 1 144 livres ? Il se retrouva plus que jamais orphelin de sa mère.
Il décida, alors, de partir et de laisser derrière lui ces cartons de livres. de retour chez lui arrivera-t-il à oublier sa fameuse expédition ? Aurait-il sous-estimé ce don qui était le rêve d'une vie close de lecteur ? Ce lecteur qui était sa mère biologique dont il ne connaissait ni son visage, ni son nom, était rentrée dans sa vie, malgré lui.
Pourquoi lit-on ? Cela viendrait il de notre enfance ? Était un don venant d'un héritage transmissible de l'un des membres de sa famille ?
Telles étaient les questions que se posait l'auteur.
C'est un livre qui est dans la rubrique des romans, mais qui à mon avis, ressemble à une étude psychologie sur l'héritage physique et moral. C'est un livre très intéressant qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout. Il nous fait réfléchir sur la transmission des valeurs de la famille, quel qu'en soit l'héritage.
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Jean Berthier écrit en maître. Ouvrir 1144 livres, c'est pénétrer dans une citadelle qui n'a de limites que l'horizon que l'on s'impose. Ce n'est pas un roman, ni un récit, c'est un livre rare, aux enluminures invisibles que le lecteur devine d'or. Ce chef d'oeuvre puisque c'est de cela qu'il s'agit est plus que magnifique, il est bouleversant de noblesse verbale. On lit du transcendantal, de l'intime. Sans pathos, avec cette délivrance qui couronne les purs. Cette histoire plausible est un hymne à la rédemption. le narrateur reçoit une lettre, pas n'importe laquelle. Une lettre qui va bousculer sa vie, ouvrir la voie au fond de lui-même. Comment décrire l'histoire sans mettre des taches d'encre partout ? Dénaturer cette écriture solaire, en posant à plat le mot mère, abandon, bibliothèque, don. Ne rien dire de ce qui va se passer. La force est dans le silence des mots, si existentiels. Jean Berthier est doué. Il vit le mot, le sens, la profondeur des sentiments. Cet hymne aux mères, qui sont trois, aux livres, est le mystère de la profondeur du puits qui se cache dans le désert livresque. Tout est sublime. C'est un premier roman dites –vous ? Mais il est né depuis la nuit des temps. Sa maturité est telle qu'elle en foudroie le lecteur. « Nul n'entre dans une bibliothèque s'il n'a pas été saisi d'effroi ; nul n'y demeure s'il n'a laissé au-dehors les illusions du monde ; mais nul n'en sort car elle émet plus de lumière que les ténèbres extérieures. » « Ces prés, ces fleurs, je les ai foulés aussi, j'ignorais seulement qu'il y avait une bibliothèque au bas de la pente et que, l'âge venant, j'allais m'y précipiter. Que serais-je devenu si, au lieu de me léguer les livres d'une vie, cette mère m'avait laissé, petit bonhomme, marchant à ses côtés. » le lecteur saisit à pleines brassées ce vestige. Il ouvre les cartons un à un, cherche les signes du passé, en filigrane dans chaque découverte. Il devient l'ombre du narrateur, de cette mère, fantôme égaré. Cette histoire est puissante, magistrale, digne, sincère et pure. Elle contient toutes les semences pour renaître à la vie. Publié par Les Editions Robert Laffont, collection Les passe-murailles, ce livre inoubliable contient à lui seul 1144 livres. A lire d'urgence.
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Un court roman que j'ai dévoré, qui nécessiterait une seconde lecture pour en saisir toute la richesse. le narrateur, bibliothécaire de son état, est contacté par un notaire qui l'informe que sa mère lui a fait don de 1144 livres – soit 38 cartons. Né sous X, enfant choyé par ses parents adoptifs, il n'est pas vraiment à la recherche de ses origines et – sans l'insistance du notaire – plutôt enclin à ne pas accepter le leg.
Il fait finalement le déplacement et passe une nuit à l'hôtel avec les fameux cartons. Les ouvrira-t-il ? Se saisira-t-il de cette opportunité pour découvrir des éléments de sa filiation ? Acceptera-t-il ce cadeau ?
Un hommage à la littérature et une très belle réflexion sur la lecture, le rapport au réel et à l'imaginaire, sur le fait que lire nous empêche parfois de vivre « en vrai » (en effet, pendant que je lis, je ne partage pas ; je voyage toute seule…). Jolie déclaration aussi à toutes les mères : celles qui sont présentes, qui aiment tendrement, qui guident et accompagnent les premiers pas, qui accueillent et adoptent, à celles qui n'ont pu se saisir de leur maternité mais qui manifestent autrement leur amour.
Un petit bijou, je pense, à découvrir. Intelligent et émouvant.
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Quel joli conte philosophique que nous offre là Jean Berhier !

Il était une fois un enfant adopté, devenu bibliothécaire à l'âge adulte et père d'une petite fille de 9 ans, qui reçut par le biais d'un notaire, Maître Noblecourt, un héritage de 1144 livres, unique cadeau de sa mère biologique qui légua le reste de ses biens à la Fondation Raoul Follereau, afin de ne pas avoir à lui dévoiler son identité ...

Dans une chambre d'hôtel, l'héritier ouvrira les premiers cartons ( le premier ouvrage qu'il en sortira, sera “la joie” de Georges Bernanos ...) Finalement, il se fera livrer chez lui la totalité des 38 cartons, en espérant que les choix littéraires de de sa “vraie” mère lui permettront - un tant soit peu - de découvrir qui elle était ...

Ce minuscule (par sa taille) livre de 163 pages est un véritable hymne à l'amour de la littérature, poétique et délicieux !
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Génial , original ! Je n affirme pas que tout livre traitant de l amour de la littérature doit être réussi car d autres ont échoué. Mais là…avec la subjectivité d un coup de coeur , je conseille vraiment à chacun de se faire un avis . Moi j y ai trouvé tout ce que j aime justement dans cette activité commune et universelle qu'est la lecture . L'écriture est ici pour moi de très grande qualité. Heureusement par habitude je ne poste que des commentaires et non des citations car j aurais sinon je crois cité la moitié de l ouvrage …c'est dire ! Non vraiment, amis de Babelio , si vous pouvez, essayez ce court roman , mais attention vous risquez de l adopter .
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