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EAN : 9782709646611
300 pages
J.-C. Lattès (04/02/2015)
3.89/5   170 notes
Résumé :
Clémence vient d'avoir quinze ans, de terminer le collège. Un nouveau cycle s'ouvre à elle lorsqu'elle est agressée, en plein jour et en pleine rue par un inconnu armé d'un couteau. Ce traumatisme inaugural - même si elle n'en a pas encore conscience - va contaminer toute son existence. En effet, l'adolescente réalise qu'elle perd progressivement le sens du toucher...
À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 170 notes
Clémence, jeune fille de quinze ans, à peine pubère, poitrine plate, corps asexué, cheveux roux, points de beauté, ce n'était pas son jour le 29 de ce mois quand à la sortie de son immeuble, elle se fait violemment agresser. Tentative de viol échouée. À la fête de ses amis, son copain à qui elle raconte fébrile sa mésaventure ne saura lui répondre que cette phrase assassine : «Ce n'est pas si grave. Il ne t'a pas violée. Tu veux une autre bière? ».

Marquée, profondément traumatisée, Clémence décide depuis ce jour de se muer dans le silence. Si son petit ami ne peut comprendre la gravité, qui le pourrait. Certainement pas ses parents, monstre bicéphale qui ne posent jamais les bonnes questions et font tout de travers.

Ce roman donne tantôt la voix à une Clémence de quinze ans au sortir de l'agression et tantôt à une Clémence de trente ans, maquilleuse dans une usine de poupées sexuelles pour les hommes trop seuls. le parallélisme est assez fascinant entre le corps de Clémence devenu insensible, inutile, bon à rien et ces poupées mortes qu'on manipule à contre courant.

Delphine Bertholon plonge à merveille dans la psychologie d'une jeune fille souillée et saccagée. Elle met très bien en exergue les conséquences d'une telle agression en vulgarisant par exemple le besoin d'avoir le contrôle dans l'acte sexuel et de son corps pour venger l'innommable. Sans patho ni horreur, tout est dilué avec précision pour tracer au final le parcours d'une jeune fille dont la vie s'est arrêtée un soir à quinze ans.
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Clémence a 15 ans quand elle se fait agresser dans une rue au nom d'oiseau, par un homme qui la menace d'un couteau. Elle va réussir à le faire fuir avant qu'il ne la viole mais elle se mure dans le silence et elle ne peut se libérer de sentiments qui vont l'enfermer dans un monde où elle se sentira bien seule... L'aide de Damien, commandant de police, va-t-elle lui permettre d'avancer ?...
Dernier roman en date de la fabuleuse Delphine Bertholon, l'histoire de cette jeune femme traumatisée ne peut que nous toucher. Clémence, comme souvent dans les romans de l'auteur, est un personnage central puissant, omniprésent et qui se libère après une lutte sans relâche. Comme pour "l'effet Larsen", l'héroïne somatise ses blessures et corps et cœur ne font plus qu'un... Un magnifique roman sur une renaissance... Un auteur à découvrir de toute urgence si vous ne l'avez jamais lu !!!!
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Ce soir-là Clémence avait eu la permission de sortir, oh pas très tard. Il avait fallu palabrer avec « le monstre bicéphale », nom qu'elle donne à ses parents, jamais capables de prendre la moindre décision l'un sans l'autre !
L'adolescente s'était légèrement maquillée pour faire comme ses copines pour la fête de l'école.
Mais voilà, en chemin, elle fait la mauvaise rencontre, la rencontre avec le monstre, avec le connard, les seuls mots qui lui viendront pour qualifier celui qui lui a fait peur, qui l'a salie avec ses mots orduriers, qui l'a menacée avec un couteau.
La jeune fille n'a pas été violée, mais quelle différence ? Elle se sent sale, incapable de parler, de se confier, incapable d'expliquer l'inexplicable.
Elle vivra avec son terrible secret et son mal-être.
Devenue adulte, après un bref passage dans le cinéma, elle devient maquilleuse de poupées sexuelles destinées à des hommes trop seuls.
Tous les 29 du mois, date anniversaire de son agression, Clémence s'habille de façon provocante et part en chasse. A la recherche de quel exutoire ? La jeune femme devenue insensible multipliera les aventures,
« Des baises d'un soir réglées en fin de mois comme on le fait des factures. »
Delphine Bertholon donne alternativement la parole à la Delphine pleine de vie et de rêve et à la femme amère et sans illusion qu'elle est devenue. Les phrases courtes, incisives nous happent comme les dents d'une mâchoire impitoyable.
Il y a malgré tout beaucoup d'humanité dans ce roman malgré la violence du propos. Delphine Bertholon m'a bouleversée avec l'histoire de Clémence.
Je ne connaissais pas cette auteure et j'ai découvert son immense talent.

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Les corps inutiles de Delphine Bertholon, Livre de poche

Même si Grace reste encore bien présent dans mon esprit, j'ai pris plaisir à lire Les corps inutiles. Enfin plaisir est un terme plutôt inapproprié au regard du thème du roman : les conséquences d'une tentative de viol sur une jeune fille de 15 ans et comment cet événement à chamboulé toute son existence. Ce livre ne passe pas inaperçu c'est le moins que l'on puisse dire et vous n'en sortirez pas indemnes, surtout si vous êtes une femme. Delphine Bertholon donne la parole à Clémence qui a survécu à une tentative de viol alors qu'elle se rendait à une fête. Bien qu'il ne se soit rien passé, l'homme a fait usage d'une arme et la souillure est bien présente. Clémence, du genre taiseuse ne dira rien à personne, sauf à son petit ami du moment qui dédramatise la chose vu qu'il ne s'est "techniquement" rien passé.

Clémence s'enferme dans un mutisme de façade, devenue insensible à son environnement. Un corps inutile qui ne ressent plus rien, ni plaisir, ni désir, ni émotion, une belle carcasse qui fait rêver les hommes, suscite leur désir et leur amour sans que jamais la réciproque soit possible. le choc du viol a déconnecté Clémence de son rapport au corps et comme une punition, un souvenir, une façon de l'affirmer haut et fort, se donne machinalement, mécaniquement, à des hommes de passage en mémoire de cette date fatidique quand elle avait 15 ans. Une vie de surface, une survie en somme. Mais à l'aube de ses 30 ans, Clémence fera une rencontre qui bouleversera sa vie.
D'abord réticente et gênée par le personnage de Clémence, poupée froide aux désirs et sentiments étouffés, je me suis peu à peu laissée apprivoiser par le style quasi clinique employé par Delphine Bertholon, dont la froideur n'est qu'en surface. On peut être choqués par la description sans émotion qui est faite de la tentative de viol et j'a failli reposer le roman devant cette distanciation. Puis le doute laisse place à la colère, devant la dédramatisation du viol faite par le petit ami de l'époque (sombre petit con) et le désintérêt des parents qui ne voient rien ou font semblant de ne pas voir que quelque chose a changé chez leur fille, l'attachement gagne du terrain face à ce corps inutile qui n'aspire qu'au bonheur sans y parvenir physiologiquement.
Les corps inutiles est un bon roman en ce qu'il est exigeant et dérange. le sentiment de profond malaise reste prégnant, on s'en accommode c'est tout, comme d'une constante voulue par l'auteur pour nous mettre au même niveau que sa protagoniste. Elle souffre, à nous de le ressentir dans notre chair. Elle ne ressent rien, nous aussi devenons ces corps inutiles qui arpentent la vie sans nos attacher aux choses, aux gens. Jamais roman n'aura aussi bien porté ce titre je vous l'assure.

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Clémence a 15 ans le jour où sa vie bascule. Une mauvaise rencontre, un drame et un aveu incompris vont conditionnés la vie de Clémence. le récit navigue entre les 15 et 30 ans de Clémence et permet de comprendre son mode de fonctionnement. Peu à peu on chemine dans l'existence de cette femme, rousse au yeux verrons, particulière physiquement et moralement. Peu à peu, il y a un chemin vers la résilience, un long combat contre un passé qui emprisonne.
C'est un très beau roman, profond, attachant, émotionnel et très psychologique. Les blessures sont mises en paroles et ne peuvent que résonner en chacun de nous. L'histoire et très bien construite et le style de l'auteur très fluide.
Une belle découverte
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
il avait vieilli bien sûr mais le regard est la seule chose qui ne vieillit jamais. Miroir de l'âme, mon cul, au fond de ces yeux_là, il n'y avait pas d'âme.
En réalité, je ne ressentais rien, ni angoisse, ni frayeur, ni colère. A l'inverse, mon enveloppe corporelle se déliait comme une pelote de laine, la peau écorchée, hérissée, sensible au moindre fragment d'air. Je n'avais plus d'émotions,mais les sensations étaient omniprésentes.
J'étais un corps sans conscience, sans passé, sans futur,j'étais à moi seule le verbe "sentir". J'étais le Présent dans toute sa splendeur.
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Elle avait tant culpabilisé d'être dans un état pareil pour ce pas grand-chose, quand des filles se faisaient violer pour de bon, battre pour de bon et tuer pour de bon...... Depuis l'homme blond, juste au cas où, elle lisait tous les journaux, regardait toutes émissions de faits divers. Elle maîtrisait l'horreur jusqu'au bout des ongles et réalisait bien que sa mésaventure n'était qu'une broutille. Elle se haïssait d'en être à ce point détruite, se sentait lâche, faible, ridicule - et cette haine de soi était bien sûr le pire.
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–Je pourrais te revoir, Amélie ? J’aimerais bien te revoir.
Elle songea subitement : Moi aussi, Raphaël, j’aimerais bien me revoir.
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Il ne faut pas habiter avec les fantômes. Ils ne sont pas méchants, mais ils sont là quand même. Et si tu les laisses faire, ils prennent toute la place.
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Et si ce soir-là, dans le rue au nom d'oiseau, je suis née de nouveau- sous une forme différente- les années postérieures ne semblent pas plus réelles que ces souvenirs d'enfance fraîchement pérennisés. Il y eut (un jour, vraiment ?) cette gamine insouciante, ensuite l'adolescence, morte puis ressuscitée, recollée par la haine, il y eut cette grande fille qui fardait des actrices dans des studios venteux, aujourd'hui la trentenaire, menteuse invétérée, employée de la Clinique. Mais toute ces identités, endossées tels des costumes dont je ne voulais pas, ce n'était jamais moi. Moi était une chose vague, lointaine et nébuleuse, un reflet fracassé dans les miroirs des bars, un concept, une entité. J'avais le sentiment d'avoir vécu mille vies, mais aucune n'était la mienne : tout me semblait fictif, comme si Clémence Blisson, c'était du cinéma.
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Delphine Bertholon parle de "Les corps inutiles". partie 1
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