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Critique de Woland


Woland
26 décembre 2007
Glissant doucement mais sûrement vers les vacances, c'est avec une grande satisfaction que je me suis plongée dans la lecture de la série que Simone Bertière a consacrée aux reines de France, d'Anne de Bretagne à Marie-Antoinette.
Je ne vous parlerai pour l'instant que du tome 1 : "Le Beau XVIème siècle" en rappelant que cette série, qui n'est absolument pas romanesque, a pour vocation de se pencher sur le rôle social et politique tenu par les femmes sur le trône ou autour du trône de France.
Peut-être convient-il de rappeler que, dans notre pays, la loi dite "salique" - en références aux Francs saliens - avait permis au second fils de Philippe IV le Bel d'évincer de la succession la fille et seule héritière de son frère décédé, Louis X. Mais ce tour de passe-passe politique ne bénéficiera pas à Philippe V (celui-là avait été surnommé "le Long") puisque, à défaut d'héritier mâle, c'est à son frère, Charles, que reviendra la couronne après sa mort.
Charles IV - dit "le Bel", comme son père - mourra lui aussi sans descendance valable. Nous débouchons alors sur la fameuse Guerre de Cent Ans, qui opposa la France à l'Angleterre. La loi salique avait encore frappé : la couronne de France ne pouvait revenir au seul héritier légitime de Philippe le Bel, le fils que sa fille, Isabelle, avait eu de son mariage avec le roi d'Angleterre.
C'est ainsi que les Valois entrèrent dans L Histoire.
Le premier tome de cette série débute bien après la fin de la Guerre de Cent Ans et à l'aube de ce que les historiens ont pour habitude d'appeler "les Temps Modernes." le continent américain ne saurait tarder à être découvert officiellement et colonisé. Mais cela, c'est affaire espagnole et portugaise. En France, le grand projet, c'est l'annexion (paisible) du puissant duché de Bretagne où la loi salique ne s'applique pas et qui est désormais l'apanage d'une adolescente de 14 ans, Anne.
Par son mariage avec Charles VIII, Anne est contrainte de céder plus ou moins la Bretagne à la France. Une clause de son contrat de mariage prévoit même que, si son mari décède avant elle, elle sera tenue de convoler avec son successeur.
C'est ce qui arrivera car le couple, malheureusement, n'aura pas d'enfant mâle viable. Anne de Bretagne deviendra donc pour la deuxième fois reine de France par son remariage avec Louis, duc d'Orléans, ancien trublion notoire que Louis XI avait marié avec sa propre fille, Jeanne.
Simone Bertière nous évoque d'ailleurs le destin peu commun et fort triste de Jeanne de France, que l'Eglise devait un jour canoniser.
Mais Louis et Anne n'auront pas plus de chance avec leurs enfants de sexe mâle. Quand ils meurent, le trône passe à la branche cadette, en la personne de François d'Angoulême, mieux connu sous le nom de François Ier.
Cette passassion de pouvoir est "officialisée" par un nouveau mariage, celui de François avec Claude de France.
En fait, François Ier aura deux épouses : Claude qui mourra d'épuisement après une douzaine d'années de mariage et un nombre épouvantable de grossesses, et Eléonore d'Autriche, soeur de Charles-Quint.

Quand le Roi-Chevalier rejoint ses ancêtres, Eléonore retourne d'ailleurs en dans son pays natal. En France, le Destin, qui a ses caprices, a depuis belle lurette enlevé le Dauphin François et fait don du pouvoir au cadet, Henri.
Hélas ! comme personne ne pouvait se douter du tour que prendraient les événements, on avait marié le futur Henri II à la descendante des Médicis, Catherine. Certes, elle était nièce de Pape et sa famille paternelle était l'une des plus puissantes de Florence. Mais, auprès des princes du sang et même des nobliaux français, elle n'était qu'une bourgeoise enrichie. Tout le monde voulait oublier que, par sa mère, Madeleine de la Tour d'Auvergne, elle comptait également des ancêtres à particule.
Cette vision qu'on a d'elle pèsera lourdement sur le destin de Catherine. Mais elle ne l'empêchera pas de devenir l'une des plus grandes reines que la France ait connues.
Mais son histoire et celle de ses fils - et de leurs reines respectives - ce sera pour le tome deux.
Un livre agréable, au style simple, pas pédant pour deux sous et qui passionne. Pour tous les amoureux d'Histoire. ;o)
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