Guisseppe Antonmarchi est un jeune corse de petite taille, au physique un peu ingrat. Il est moqué par ses camarades et surnommé Gallochju à cause de sa taille de fille et de sa voix semblable à celle d'un coq. Sa famille le destine à la prêtrise. Mais à son retour du séminaire, pour des vacances, il va se consacrer au travail de la terre et découvrir la belle
Maria Luisa dont il va s'éprendre et donc s'éloigner de ses voeux de prêtrise. Il impressionne la jeune fille non par sa beauté mais parce qu'il est différent des autres jeunes hommes du village, étant plus cultivé et plus raffiné car venant de la ville. Les deux familles vont s'entendre pour l'union des deux tourtereaux et sceller leur accord lors de la cérémonie de l'abbracciu (consentement mutuel des futurs époux et des familles en Corse)...
Mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu, la mère de
Maria Luisa ayant d'autres projets pour sa fille mais aussi pour sa famille. La rencontre fortuite avec un jeune avocat d'une famille de notable va changer la donne.
Les auteurs s'appuient sur des éléments d'une histoire vraie, celle d'un bandit d'honneur. Gallochju croit aux valeurs ancestrales, aux paroles données et au serment devant Dieu. Il a confiance dans ces valeurs et dans le respect de celles-ci par les corses. Mais il va être trahi, l'appât du gain étant le plus fort pour la famille de sa promise.
Gallochju va laver son honneur en abattant l'objet de son tourment, bien que ce jeune homme ne soit pour rien dans la trahison ayant été abusé par sa belle famille. Suite à ce meurtre de vendetta, Gallochju va prendre le maquis, sera traqué par les forces de l'ordre, mais sa connaissance de la forêt le rendra inaccessible. Il déjouera les gendarmes, fera des dégâts parmi leur troupe. Sa légende est née, c'est un bandit, certes, mais qui a voulu venger son honneur et celui de sa famille. Mais la vendetta est une tradition en Corse, Gallochju reviendra en héros en Corse après ses exploits pour la France mais il sera rattrapé par les traditions et la nécessité de laver son honneur pour la famille de
Maria Luisa.
J'ai adoré le graphisme de Rücksthul et les couleurs de
Pascal Nino. Les visages sont taillés à la serpe, sont fiers et parfois hautains. On sent dans celui de la mère de
Maria Luisa toute sa duplicité, loin de toute droiture. le graphisme des costumes et des bâtiments est extrêmement précis.
Bel hommage à un héros de la tradition corse et à la culture corse.