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Critique de Enroute


En 2013, Sarkozy est président de la République (le roman est publié en 2006...). Cinq anciens amis d'université devenus adultes quittent leur quotidien pour suivre celui dont le charisme hypnotique en a toujours fait leur chef de bande. Il s'agit d'un simple voyage pour aller « où on ne nous attend pas » dixit Goshn Forst ou Carl Bara. le roman commence dans un appartement où les amis sont cernés par le GIGN. La suite nous apprend ce qu'il va se passer ensuite et comment ils sont arrivés à cette situation.

On note des thèmes récurrents : la sexualité (et la misogynie), la critique de l'exercice du pouvoir par Nicolas Sarkozy (souvent nommé), la critique de la société de consommation et la promotion de la préservation de la nature ( les supermarchés et les marques), les références anglo-saxonnes (Marvel, Beach Boys, James Cameron, « il dit », les « putain de » qui ressemblent au « fucking xx »…), le tout formant un univers à la géographie très française (Lille, Rennes, Ploërmel, Limoge, Saint-Denis…) enveloppée d'un univers américanisé (les mots anglais et références indiquées ci-dessus), dans une société violente et même dictatoriale (le droit est outrepassé), ultra-sexualisée et éclatée en d'innombrables corpuscules de modes de vie qui s'adaptent à la réalité pragmatique sans développer de spiritualité. La critique politique est manifeste, mais la promotion des valeurs inverses paraît timide . On note une tendance à la distanciation de l'auteur (humour, tergiversations ) qui distord l'axe du récit et participe à captiver le lecteur. de même, on note un goût du jeu, où l'on voit une marque des nouvelles technologie (les notes de bas de pages comme des liens hypertextes !), ou de subversion (le romanesque explicatif "anticipatif"). On remarque la récurrence des références bibliques (« massacre des innocents », citations) comme un outil d'assimilation de la démarche de Goshn à une initiative messianique, appuyée par l'épilogue. On n'est pas vraiment convaincu par la critique de la société moderne . du point de vue romanesque, si on note un fléchissement de l'inventivité de l'auteur (tout de même très développée !!) à la fin de la première partie, vivante, farfelue, lançant de nombreuses idées (je zappe les exemples car cela donnera trop d'indices à ceux qui ne l'ont pas encore lu...) et des aventures qui ne sont pas toutes fermées (là aussi je zappe les exemples...), il reste une aventure humoristique, accrocheuse et divertissante dans laquelle le lecteur s'engouffre avec au moins autant de facilité que l'auteur en a eu à se laisser prendre à sa narration...
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