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EAN : SIE22012_1238
Calmann-Lévy (30/11/-1)
3.55/5   10 notes
Résumé :
L'Appel du sol est une sorte de journal de guerre, dont la matière a été redistribuée sous forme d’un triptyque. L’auteur offre le tableau de trois grandes périodes : la surprise du début et la retraite - le ressaisissement et la victoire de la Marne - (août-septembre 1914), la bataille et la vie de tranchées de l’automne 1914 au printemps 1915. Le roman raconte les aventures de Vaissette, normalien agrégé de philosophie, sergent promu officier qui périt sur la lign... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'appel du sol

En 1916, Adrien Bertrand, s'est vu attribué le Prix Gongourt 1914. Il est un des premiers à avoir publié un récit sur ce qu'on nomme parfois la grande guerre mais qui fut, avant tout, une grande boucherie.
L'appel du sol est marqué par le récit des mouvements, déplacements, construction des abris, des tranchées et puis des attaques, replis et, de nouveau, assauts.
Adrien Bertrand, on le devine, s'identifie aisément à son héros, Vaissette, petit normalien agrégé de philosophie. A travers lui, il va nous faire découvrir, la fleur au fusil, l'exubérance de ces soldats qui répondaient à l'appel du sol, ce territoire français qui, parfois, les nourrissait à peine mais qu'ils étaient heureux et fiers de vouloir défendre.
Et puis, la guerre s'installe, la vie reste marquée du sceau de la volonté de gloire et de défense du pays mais le quotidien s'alourdit, il bascule dans l'horreur. Les têtes et les corps ne dansent plus à l'unisson. Les corps sont broyés par la machine de guerre, les esprits s'interrogent sur le sens de ce qui advient.
Entre les coups de bravoure, les coups de folie selon qu'on est de la troupe ou d'un poste de commandement à l'arrière, la vie stagne, le temps pèse et toujours la tête pense… Pourquoi cette guerre ? A quoi rime-t-elle ? Qu'est-ce qui pousse à tenir, à tenir encore ?
Lire l'appel du sol en 2020, qui plus est un jour de fête nationale, n'a de sens que si on s'interroge sur ce qu'on doit à nos aînés mais aussi sur ce qu'il nous faut construire pour éviter de revivre cela.
Le texte porte l'empreinte de son temps et des discours patriotiques d'alors. Je ne peux qu'être partagé à la lecture de ce récit. Respect pour ceux qui ont tout donné pour la Liberté, l'Honneur et le maintien de leur Pays ! Mais aussi tristesse pour tant de gâchis, de violence, de boucherie immonde.
La vraie grandeur d'un pays se mesure-t-elle à ses victoires guerrières et sanguinolentes ou aux victoires gagnées pour la construction d'une Paix et d'un Monde durables ?
Livre lu dans le cadre du défi littéraire de Madame lit.

Lien : https://frconstant.com
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Petit préambule entre deux prix Goncourt: celui d'Adrien en 1914 et celui de Giraud en 2022 lu juste avant: il y un abîme.
L'un est parlé sans aucun attrait littéraire. le texte ne présente aucune structure d'ensemble, de syntaxe de figures de style etc.
L'autre posé écrit en français, compréhensible avec une fonction narrative, descriptive très bonne un peu datée mais sans fioriture (pas de zézayant affriolant)
D'un coté un mari mort de sa propre bêtise de l'autre des millions morts, des jeunes de vingt ans à peine envoyés à la boucherie.
Un mort complètement invisibilisé par Giraud car virtuel qu'on ne le voit pas en macchabée mais seulement en devenir sans aucune une image. de l'autre des images crues de macchabées à peine occis: une réalité incontournable non pas imaginée mais vécue.
Une lamentation interrogative suscitant compassion du lecteur, lamentation post-mortem tirée du néant de pseudos souvenirs, et chez Adrien et un récit sans affects :une réalité vécue deux ans auparavant.
Bref d'un coté un récit donné à lire au bon jugement du lecteur de l'autre une corruption pleurnicharde de celui-ci par une narration prétendue vraie.
Adrien est un écrivain combattant comme Barbusse, Fournier, J-R Bloch, G Duhamel, R Dorgelès... écrivain légitime plus que ceux de l'arrière, les autres, bourreurs de crâne. On le sent dans les propos de ses personnages qui philosophent sur des valeurs aujourd'hui désuètes et disparues ou presque: héroïsme, courage, patrie, devoir, sacrifice. Ils se comportent comme il pensent mais cela fait froid dans le dos.
Ces valeurs, qui mettent la patrie, l'honneur, l'héroïsme notions totalement intellectuelles au-dessus de la vie elle-même, sont assez difficilement compréhensives. Cette vision surannée de la nation, terre à protéger coûte que coûte pourtant perdure: on le voit encore en Ukraine. Valeurs implantées par les ayant droits, riches politiques, bourreurs de crâne chez les masses ces grognards analphabètes, mal dégrossis et rudes de la grande guerre.
On constate et cela n'est pas souvent montrés dans les ouvrages sur 14/18 que ces soldats malgré leur diversité, provençaux, parisiens, basques, cévenols, cohabitent,
sans toujours comprendre les patois et langues diverses, mais, adhèrent au même idéal. L'armée est une grande légion étrangère!
Ces soldats de base, durs à la tâche, au niveau intellectuel bas sont des personnes faciles a motiver et endoctriner mais les sous officiers qui ont quelques réflexions philosophiques se comportent de la même façon aux incitations patriotiques. En fait la guerre transforme les hommes en primates féroces malgré les beaux propos philosophiques des écrivains .
Ce livre n'est pas que la glorification des soldats et de la camaraderie. Il y a aussi un discours militariste et d'endoctrinement des masses laborieuses sous-tendu : les questionnements des sous-off sur la guerre montrent que les hommes de troupe n'ont pas des idées bien nettes sur le sujet les réponses sont viscérales en quête d'approbation des autres mais ils font confiance à leurs officiers. de plus il y a une idée de fatalisme judéo-chrétienne très fortement imprégnée de résignation privant l'homme de libre arbitre, une mentalité d'époque révolue du moins l'espère-t-on : l'hominisation n'étant pas terminée loin de là! Sur la forme c'est bien une oeuvre d'intellectuel combattant ou non. Les belles interrogations et certitudes philosophiques en godasses cloutées, voire religieuses des sous-off foisonnent, c'est parfois pénible de supporter ces élucubrations philosophiques bon teint, alors que les propos plus terre à terre des hommes de troupe brillent par leur absence. La gaudriole du bidasse n'existe pas ce qui rend le livre plus pesant, plus sentencieux et moins authentique. Toutefois si la boucherie est bien stigmatisée elle est presque excusée par des valeurs faussement sociales et humaines
et par des propos des personnages parfois très didactiques et confus du moins pour les lecteurs d'aujourd'hui.
Un récit de guerre plutôt concis et sans concessions mais encombrés de papotages intellectuels assez irréels vu le contexte.
Livre qui a une valeur documentaire et de témoignage d'une époque d'extrême barbarie après la belle époque, la chute a été rude.
Ce prix Adrien le reçoit en 1916 en même temps que « le Feu » ouvrage de guerre aussi Prix Goncourt de Henri Barbusse. On se demande bien ce que Giraud aurait obtenu comme prix en 1916 avec son micro évènement insignifiant du boulevard des Belges à Lyon.
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L'appel du sol est ce sang versé des hommes qui pour l'amour de la patrie se sont sacrifiés pour la défendre pendant la première guerre mondiale. Défendre la patrie! Une question qui préoccupent à un moment des soldats entre des salves offensives de l'ennemi et la retraite, entre les tactiques de survie et les inquiétude du lendemain...ils ne sont pas que des machines de guerre, ils sont aussi des hommes...entre les échanges de tirs avec l'ennemi, ils se demandent pourquoi se battent-ils?...
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" l'appel du sol " d'Adrien Bertrand (232p)
Ed. Neobook

Bonjour les fous de lectures ...

Lecture effectuée dans le cadre du défi " je lis tous les Goncourt"
Prix attribué en 1914 ( mais qui ne sera publié qu'en 1916 en raison des hostilités)

Un bataillon de chasseurs alpins se retrouve au front.
Ils arrivent la fleur au fusil mais très vite ils déchantent face aux attaques de l'ennemi bien mieux organisé.
Récit patriotique de ces poilus envoyés à la boucherie recevant les ordres d'un Etat-Major plus que dépassé et incompétent.

Livre sobre ou chaque soldat fait part de ses émotions et où les combats sont décrit de façon rude.
Le lecteur navigue entre patriotisme, indifférence et cynisme, selon le caractère des combattants qui ont cependant tous un point commun: le courage.

Adrien Bertrand a fait l'expérience du front.
Il sera blessé en 1914 et meurt de ses blessures en 1917.
Il avait 28 ans

Très bon livre sur ce début de guerre 1914 et qui relate bien le cauchemar de ses vaillants soldats.
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Témoignages de ceux qui ont vécu au plus près le conflit de la première guerre, ses horreurs, ses mutilés, ses camaraderies et le retour à la vie civile.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'était la guerre. On marchait droit devant soi, sans rien épargner. Première dévastation : celle des cultures. Et ces paysans, respectueux hier des moissons ingrates, saisis déjà par cette ivresse de meurtre, prenaient plaisir au saccage des champs. Ils assouvissaient leur rancune pour les durs labours des hivers passés, pour les gerbes moisies par la pluie, pour toutes les infidélités de la terre.
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De son bras il montrait le disque rose, qui émergeait, face à eux, de la colline et trouait la brume. Il prononçait povre. Son poing, qui tenait la pipe allumée, restait tendu vers le soleil, en un geste de moquerie et de pitié. Nicolaï comparait cette aube aux aurores provençales, aux irruptions fantastiques de lumière sur le bleu de la Méditerranée ou sur les cimes rouges de Corse.
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