Philippe Bertrand (1949-2010) est un dessinateur et auteur français. Après des études de graphisme il travaillera pour plusieurs journaux,
Charlie Mensuel, L'Idiot international et Pilote.
Auteur-dessinateur de BD, comme avec la série érotique
Linda aime l'art qu'il crée en 1983 dans Pilote, écrivain et dessinateur pour enfants, illustrateur avec des auteurs comme
Tonino Benacquista et
Frédéric Beigbeder, ou auteur de contes érotiques, Philippe Bertrand était un touche à tout.
Les éditions
La Musardine viennent de rééditer
Linda aime l'art dont la première version avait été publiée dans Pilote avant de faire l'objet d'une parution en album chez Dargaud en 1985. Les planches sont complétées par une courte préface de
Frédéric Beigbeder, hommage à son ami disparu, et
Jean-Marc Thévenet clôt l'ouvrage par une analyse du travail du dessinateur.
Linda habite le 25e étage, elle ne sort jamais et elle regarde son vidéoscope quand elle n'est pas branchée sur une chaîne câblée spécialisée. Pour faire plus simple, disons qu'elle est très portée sur la « chose ». Seule devant son écran, elle phantasme en tenue légère, « Oh ! Extra, il a amené ses copains ! » Et c'est tout.
Des histoires sans queue, ni tête. Sans tête, surtout. On a beau mouiller son doigt pour tourner les pages, rien n'y fait. On s'ennuie raide, tout comme les personnages de cette BD qui donnent l'illusion de s'envoyer en l'air à longueur de pages mais qui pourtant ne décollent pas. Une succession de phantasmes assez banals sans avoir le mérite d'être développés.
Une bande dessinée pour moi, c'est un scénario et des dessins. Parfois, il faut qu'un spécialiste de l'un et un expert de l'autre, s'associent pour nous pondre une merveille. Ici, Philippe Bertrand est seul, bien seul, avec un scénario indigent et des dessins qui laissent indifférents, tant ils sont froids. Mêmes les vignettes les plus explicites nous laissent en berne. Ce n'est pas assez, pour être lu d'une seule main, mais c'est trop, pour être mis dans toutes les mains. On va me dire que c'est de l'érotisme… A ce compte-là, précipitez-vous sur
Martin Veyron ou
Manara, pour ne citer qu'eux. Là vous aurez un scénario et des dessins chauds et sensuels.
L'éditeur indique en quatrième de couverture, « la BD culte », le lecteur rectifiera de lui-même, il faut lire « cul-culte » bien entendu.
Linda aime l'art, elle est bien prétentieuse. Seul point positif, la vignette de couverture est assez réussie.