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Critique de svecs


svecs
10 février 2015
A une époque, il était de bon ton que des romanciers se frottent à la bande dessine, comme si leur apport allait apporter un surcroit de reconnaissance au neuvième art. Certains, comme Klotz, se sont contenté de livrer des synopsis que des auteurs adaptaient à leur sauce (Bellagamba avec Cabanès). D'autres se sont englués dans une vision caricaturale (van Cauwelaert et sa Vanity Benz sans intérêt). Certains se sont franchement prêtés au jeu, par goût ou par amitié (Daenninckx)
mais il y a eu le cas Beigbéder, roi de la terrasse du café de Flore, qui s'est cru roi du monde. Il s'associé à Philippe Bertrand pour une satire vitriolesque de la jet set, basant tout son récit sur un twist qui se voulait sans doute provocateur mais qui n'est que raté. A l'époque, mi-rigolard, mi-sérieux, il déclarait que sa bande dessinée pourrait être la première à recevoir le Goncourt.
Rien de moins.
On pourrait penser à de la potacherie, mais le personnage a toujours eu tendance à réflléchir après à ce qu'il disait, puis de se réfugier derrière l'humour ou la déformation de ses propos (un publiciste qui ne maîtrise pas la comm', c'est assez ironique)
Il a pris pour les autres, à l'époque (comme Beinex qui a survendu avec un égo surdimensionné, son "affaire du siècle", bande dessinée innommable, très mal écrite et mise en scène, mise en image par son storyboarder, sans doute excellent pro dans sa branche mais qui n'a pas compris que la bande dessinée n'est pas du storyboard). A trop se prétendre sorti de la cuisse de Jupiter, on oublie qu'en haut de la cuisse, il y a le trou du cul.
Honnêtement, sa bande dessinée présentait l'avantage d'être vraiment une bande dessinée, réalisée par un auteur talentueux (Philippe Bertrand) et qui respectait les codes (j'ignore jusqu'à quel point le découpage doit à Beigbéder). C'est surtout le contenu qui est affligeant. S'il en avait fait un roman, il se serait fait descendre aussi. Fausse provocation, fausse subversion, superficialité totale.
Il en a fait une bande dessinée et a claironné qu'il avait réalisé un chef d'oeuvre.
Rester normal est un album techniquement correct mais qualitativement mauvais parce que son scénario est nul. C'est dommage pour Philippe Bertrand qui revenait à la bande dessinée après des années d'absence.
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