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EAN : 9782070736225
384 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Le régime soviétique, qui dure depuis soixante ans, est-il une nouveauté absolue sur la terre ? Comment l'idéologie léniniste, qui le constitue, peut-elle être le tout ; car là où elle règne, elle donne sa forme à toute chose ; et le rien, car elle peut être résumée en quelques lignes auxquelles personne ne croit ? Ces questions et quelques autres sont à l'origine de ce livre.
Le léninisme n'est pas une philosophie. Il n'est pas non plus une religion. Il s'ap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans cette oeuvre, Alain Besançon membre de l'Académie Française, nous présente les différentes influences intellectuelles de Lénine, toutes d'origines révolutionnaires : Netchaev, Plekhanov, Engels, Marx…, et surtout Tchernychevski.
D'ailleurs dès 1902, Lénine publie son célèbre livre : Que faire ?
Ce titre n'est pas dû au hasard, puisqu'il reprend exactement le même titre que le roman de Tchernychevski.
L'influence de Tchernychevski sur Lénine, fut certainement au moins aussi importante que celle de Marx sur Lénine.
Lénine se constitue dès lors, une foultitude de dogmes révolutionnaires, tels que :
– le « scientisme » idéologique de la « dictature du prolétariat » et de la « lutte des classes », la pensée unique, la vérité absolue ;
– Une vision manichéenne de la société avec d'un côté l' »Homme nouveau » qui représente l' »avenir radieux » communiste, et de l'autre l' »Homme ancien » qui représente, lui, un passé à exterminer par le terrorisme ;
– La classique théorie du complot qui permet de s' »exonérer » de toute responsabilité de la violence terroriste. En effet, afin d'envelopper l'action révolutionnaire d'une certaine « morale », à travers le matérialisme, le révolutionnaire va considérer que l'Homme est agit : donc le révolutionnaire professionnel se libère de toute responsabilité morale ;
– de « faire du passé table rase » par le nihilisme culturel, les autodafés d'ouvrages « non-conformes » au dogme de l'idéologie Marxiste-Léniniste, l'effacement des théories antérieures à son époque ;
– de s'enfermer dans la HAINE du visage de l' »ennemi de classe » ;
– Etc..

Tragiquement, Lénine appliquera ces dogmes tyranniques dès le début du coup d'Etat bolchevique (communiste) du 7 novembre 1917 à Petrograd en Russie.
Voici donc, une kyrielle de citations de Lénine décrivant l' »avenir radieux » que devait apporter le communisme, mais qui fut en réalité la création : du régime TOTALITAIRE communiste réel, page 274 :

« Si la révolution arrive à une victoire décisive, nous réglerons son compte au tsarisme à la manière jacobine, ou si vous préférez, à la plébéienne (…) en exterminant sans merci les ennemis de la liberté, en réprimant par la force la résistance, sans faire aucune concession à un passé maudit de servage, d'asiatisme, d'outrage à l'humanité. »

Puis :

« Cacher aux masses la nécessité d'une guerre exterminatrice, sanglante, désespérée comme objectif immédiat de l'action future, c'est se tromper soi-même et tromper le peuple. »

Quelques mois après le coup d'Etat bolchevique, Lénine dit en avril 1918, page 274 :

« La bourgeoisie est vaincue chez nous, mais elle n'est pas encore entièrement extirpée, anéantie, ni même tout à fait brisée (…) Il s'agit donc de passer de la tâche la plus simple, qui est de poursuivre l'expropriation des capitalistes, à une tâche beaucoup plus complexe et plus ardue : créer des conditions dans lesquelles la bourgeoisie ne puisse ni exister ni se reformer de nouveau. »

En janvier 1918, page 275 :

« A l'époque de la révolution, la lutte des classes a pris nécessairement, toujours et dans tous les pays, la forme d'une GUERRE CIVILE ; et une guerre civile est inconcevable sans les pires destructions, sans la terreur… »

Sur la notion de pouvoir, page 275 :

« le problème fondamental de toute révolution est celui du pouvoir. »

Sur la notion d'Etat, page 276 :

« Au cours de l'histoire de l'humanité, des dizaines et des centaines de pays ont connu et connaissent l'esclavage, le servage et le capitalisme. Dans chacun d'eux, malgré les immenses transformations historiques qui se sont produites, malgré toutes les péripéties politiques (…) vous verrez toujours surgir l'Etat. Celui-ci a toujours été un appareil dégagé de la société et composé d'un groupe d'hommes s'occupant exclusivement ou presque exclusivement, ou principalement de gouverner. Les hommes se divisent en gouvernés et en spécialistes de l'art de gouverner, qui se placent au-dessus de la société et qu'on appelle des gouvernants, des représentants de l'Etat. Cet appareil, ce groupe d'hommes qui gouvernent les autres prend toujours en main des instruments de contrainte, de coercition, que cette violence soit exercée par le gourdin à l'âge primitif ou par les armes plus perfectionnées à l'époque de l'esclavage, ou par les armes à feu apparues au Moyen Age, ou enfin au moyen des armes modernes qui sont au XXe siècle de véritables merveilles, entièrement basées sur les dernières réalisations de la technique (…) L'Etat est une machine qui permet à une classe d'en opprimer une autre, une machine destinée à maintenir dans la sujétion d'une classe toutes les autres classes qui en dépendent. »

Toujours quelques mois après le coup d'Etat bolchevique du 7 novembre 1917, en mai 1918, Lénine écrit, page 330 :

« La révolution exige (…) que les masses OBEISSENT SANS RESERVE A LA VOLONTE UNIQUE des dirigeants du travail. »

Puis il précise :

« Soumission absolue aux ordres personnels des dirigeants soviétiques, dictateurs élus ou nommés par les institutions soviétiques. »

Et enfin, pour finir en apothéose, un petit aperçu de la description EXTREMEMENT LARGE de la notion d' »ennemi de classe » selon Lénine, le 27 décembre 1917, deux mois seulement après le coup d'Etat bolchevique, page 332 :

« Guerre à mort aux riches et à leurs pique-assiette, les intellectuels bourgeois ; guerre aux filous, aux fainéants et aux voyous. »

« DEBARRASSER la terre russe de tous les insectes nuisibles, des puces (les filous), des punaises (les riches), et ainsi de suite. Ici on mettra en prison une dizaine de riches, une douzaine de filous, une demi-douzaine d'ouvriers qui tirent au flanc (à la manière des voyous, comme le font de nombreux typographes à Petrograd, surtout dans les imprimeries des partis). Là, on les enverra nettoyer les latrines. Ailleurs on les munira, au sortir du cachot, d'une carte jaune afin que le peuple entier puisse surveiller ces gens MALFAISANTS jusqu'à ce qu'ils se soient corrigés. Ou encore on fusillera sur place un individu sur dix coupables de parasitisme », etc.

Il ne s'agit là, que de quelques exemples parmi de très nombreux textes et discours aussi infâmes et du même acabit.
Tragiquement pour le peuple Russe, non seulement Lénine a promis à SON PROPRE PEUPLE toutes ces horreurs, mais surtout, il a malheureusement tenu toutes ses promesses…

Confer également, d'autres ouvrages tous aussi passionnants sur le même thème de :
– Michel Heller Soixante-dix ans qui ébranlèrent le monde ;
– Martin Malia Comprendre la Révolution russe ;
– Martin Malia La tragédie soviétique ;
– Leonard Schapiro Les bolchéviques et l'opposition (1917-1922) ;
– Leonard Schapiro Les révolutions russes de 1917 ;
– Orlando Figes La Révolution russe : 1891-1924 : la tragédie d'un peuple Tome 1 et La Révolution russe : 1891-1924 : la tragédie d'un peuple Tome 2.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le léninisme opère une cristallisation brutale et simplificatrice des thèmes et attitudes gnostiques qui hantaient la Russie et les refond en un système dont la structure ne nous est pas inconnue.

Le monde qui est homogène, composé de matière plus ou moins subtile, est le théâtre d’un conflit qui lui est immanent. Par ce conflit il se meut dans le temps vers la fin des temps. Le léniniste, comme le manichéen, confesse les deux principes et les trois temps.

Les deux principes : le léninisme est un dualisme. Ce qui anime la matière n’est pas un désordre, mais un couple de forces. Les contraires tendent toujours, chacun à son niveau dans le cosmos matériel, à se polariser. A l’étage social, la polarisation porte sur deux classes. Les autres classes tendent spontanément à s’agréger à l’un des deux camps antagonistes. Cette polarisation est bonne, car elle aggrave le conflit et le rapproche par conséquent de sa solution. L’ennemi principal, prioritaire, sera le libéral, le conciliateur, l’opportuniste qui maintient les choses dans l’état amorphe du mélange et empêche le mouvement. (p. 263)
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