Voilà le secret du Bouddha, à savoir que par l'extinction des désirs l'homme s'élève à la paix. Sous l'arbre de la Sagesse, il avait vu la douleur du monde, sa cause dans le désir, son extinction dans celle du désir et le noble sentier aux huit voies qui conduisait hors de là à la paix éternelle. Ayant vu cela pour lui-même et pour la race humaine tout entière, il passa dans le Nirvana, dans l'Incréé, le séjour sans passion, qui embrasse tout. Et lorsque l'Élu fut ainsi entré dans le Nirvâna, il demeura assis durant sept jours sous l'arbre Bodhi,
Les vérités spirituelles, avec leurs symboles intellectuels ultérieurs ; on les trouve dans les Vedas et dans les Upanishads qui en font partie intégrante. Nous avons, dans les Vedas, un exposé complet de la vérité spirituelle qui, si elle y est exposée incomplètement, y est implicitement contenue, de sorte qu'on a pu écrire que Brahma est caché dans les Upanishads comme ceux-ci le sont dans les Vedas. Graduellement, tout cela allait être exprimé, au cours de l'évolution ; un tout parfait était donné qu'il s'agissait de développer avec le temps.
Laissez-moi vous rappeler, dès le début, la manière dont le Bouddha est envisagé, à la fois par ses propres disciples, par tous les occultistes et par tous ceux qui connaissent quelque chose du monde invisible et du chemin qui conduit à la dignité d'un Bouddha. Des centaines d'incarnations eurent lieu avant l'incarnation finale dans laquelle l'illumination du Bouddha fut atteinte. Échelon par échelon, il eut à gravir la longue échelle de l'existence ; l'une après l'antre, des vies de dévouement et d'abnégation le conduisirent de l'humanité terrestre à l'humanité divine, de l'humanité divine à la situation d'un Bodhisattva, de la situation d'un Bodhisattva à celle d'un Bouddha. On dit que le Bouddha a perfectionné son voeu, kalpa après kalpa.
Secondement, chaque religion est considérée comme originaire de cette grande et unique Confrérie, qui est le dispensateur et le gardien des connaissances de l'esprit. Chacune des religions est envisagée comme une expression particulière des éternelles vérités spirituelles, due à l'un quelconque des membres ou des messagers de la Confrérie, – expression appropriée aux besoins de l'époque à laquelle elle apparait et de la civilisation naissante qu'elle a pour but de façonner et de guider dans son évolution. Chaque religion a, dans le monde, sa mission propre ; elle convient aux nations qui la reçoivent et aux types de civilisation qu'elle doit imprégner et dont elle détermine la place dans l'évolution générale de la famille humaine.
Nous arrivons ainsi à la science de la Yoga par laquelle seules les vérités spirituelles peuvent être pleinement entendues, grâce au déploiement graduel des facultés intérieures, qui mettent l'homme à même d'étudier directement le monde invisible, et grâce aussi à l'expansion de sa conscience, qui devient capable d'embrasser des modes plus étendus et plus subtils de l'être. Les vérités contenues dans les Védas pouvaient être comprises par la Yoga, mais les méthodes de celle-ci n'étaient consignées nulle part d'une façon complète, et c'est ce qui amena l'institution du Gourou, qui devait apprendre à l'élève, digne de cet enseignement, le moyen de franchir ce sentier difficile, étroit et tranchant comme la lame d'un rasoir.