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EAN : 9782226460325
256 pages
Albin Michel (04/01/2023)
3.96/5   69 notes
Résumé :
«Faire en sorte que la vérité anéantisse la douleur. Confronter les secrets, pour être enfin libres et en paix.»

Louisette, Hervé, Lio : trois personnages avec pour héritage la violence et les secrets de famille. Prisonniers des non-dits, lequel d'entre eux brisera le silence ?

Du Finistère des années 1960 au Paris d'aujourd'hui, Andréa Bescond, l'autrice des Chatouilles, immense succès au théâtre et à l'écran, retisse le fil de ces de... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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A peine sorti, ce livre rencontre déjà un beau succès. Andréa Bescond, auteure des « chatouilles », une écrivaine que je découvre à l'instant.

Ce serait dommage d'en dire trop sur ce livre au risque de spolier l'histoire. J'en dirai donc le moins possible.

Trois protagonistes : Louisette, Hervé et Lio. Louisette, 1964, elle s'enfuit le ventre rond chez sa soeur cadette, elle fuit une famille défaillante. Hervé lui, 2016, il essaie de relever la tête de l'eau après le décès prématuré de son grand amour Magnolia. Maintenant c'est sa mère qui décède. Et il n'est pas au bout de ses peines.
Lio, 2018, elle a vingt ans, sa mère n'est plus et elle n'a qu'une idée en tête, la vengeance.

Ces trois-là se connaissent, un peu, beaucoup, presque pas mais quelque chose les relie au-delà des liens du sang, c'est la fatalité, le destin qui s'est acharné sur eux tous. Comme une pierre qui roule et roule et pousse le malheur à chaque génération. Ça porte un nom il me semble, constellation familiale, généalogie.

J'ai beaucoup aimé la première partie du roman où l'on découvre l'histoire de chacun. le suspens et la tension sont menés tambour battant. Arrivent les révélations, le puzzle s'emboîte et la mayonnaise est retombée de mon côté.

Ça part un peu dans tous les sens sans apporter un ancrage psychologique ou émotionnel. Ça parle beaucoup de sexualité, de beuh aussi, je n'adhère pas avec cette sexualité pornographique que décrit l'auteure sous prétexte que c'est l'époque qui veut ça.
Je suis aussi assez sceptique sur cette relation père-fille peace and love, passe-moi ton joint.

Si l'histoire démarrait vraiment bien, je regrette cette seconde partie qui aurait mérité plus de fouille, plus d'envolée émotionnelle, plus de troubles, plus de profondeur en somme.

Une lecture en demi teinte.
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J'ai l'impression d'une erreur de casting… Un comble pour une autrice qui est également réalisatrice !
Quelle mouche m'a piquée ? Ladybirdy avait bien fait un retour sur ce bouquin, mais en ne mettant que 3 étoiles, je ne devais pas avoir les yeux bien en face des trous ….
Au début pourtant ça ne partait pas trop mal, j'étais dans ma zone de confort avec ces trois personnages cheminant cahin-caha dans les années 60 : Louisette, sa soeur aînée Suzanne et son mari Jean.
Entrait ensuite en scène en 2016 un certain Hervé dont on comprend très vite qu'il est le fils de Louisette, apparemment il est le seul à ne pas être au courant et se croit le fils de Suzanne. Et puis arrive Lio, la fille d'Hervé, et là ça a commencé à partir en cacahuète…
Déjà, cette Lio qui passe sa journée à fumer de l'herbe, de la beuh, de la sativa, de la chaispasquoi, rabâché à longueur de pages par l'auteur, j'avais l'impression de sentir l'odeur dans mon salon jusqu'à la nausée (et puis, elle paye tout ça avec quel argent au juste ?), mon agacement s'est encore aggravé quand la fille se fait la séance de fumette avec son père, comme une volonté effrénée de l'auteure de vouloir faire « djeuns ». Dans la même veine, Andréa Bescond parsème son texte de scènes de sexe qui n'apportent pas grand-chose à l'histoire, et d'un soupçon de vulgarité dont je me serais volontiers passée (exemple en parlant de la sexualité de femmes âgées en ehpad (p.227) qui m'a laissée plus que dubitative).
Ce livre m'a semblé coupé en deux, d'un côté, les chapitres avec Louisette, Suzanne, Jean, Hervé qui sont cohérents et racontent quelque chose, et, de l'autre, les passages avec Lio qui m'ont horripilée ; ça part dans tous les sens, sans queue ni tête entre sa soif de vengeance, les voyages en Inde ou à Londres. J'ai regardé ce train passer en me demandant ce qu'il venait faire dans le paysage, à part gâcher l'histoire des autres personnages.
Tout cela m'a semblé beaucoup trop capillotracté, pas crédible pour deux sous, de plus comment croire qu'à cinquante ans passés Hervé n'a jamais eu son acte de naissance entre les mains ?
Morale de l'histoire : je m'y reprendrais dorénavant à deux fois à compter les étoiles données par mes amis babéliotes ! je ne peux même pas me plaindre que je n'étais pas prévenue !
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Dans les années 60, une jeune femme quitte sa famille, pour s'épargner les semonces de son entourage. Elle attend un enfant qu'elle n'a pas pu « faire passer ». Elle se réfugie chez sa soeur, devenant témoin malgré elle des difficultés du couple.

Quelques décennies plus tard, de nos jours, le narrateur pleure le décès prématuré de sa compagne, tandis que sa propre fille imagine mille scénarios pour venger sa mère des humiliations qu'elle a subies naguère.

Je n'apprécie pas beaucoup le fait d'être baladée entre les époques, à moins que cela ait un vrai sens dans le scénario.
De plus, le roman coche toutes les cases du politiquement dénonçable de notre société du vingt-et-unième siècle. Certes tous ces combats sont légitimes et il n'en est pas un que je laisserais pour compte. Mais dans un même roman, ça fait beaucoup (avortement, homosexualité, homophobie, pornographie, violences faites aux femmes ….)

Le risque est fort d'oublier vite le propos, tant ces sujets sont constamment repris dans la littérature contemporaine. Rien donc ne retient l'attention, le détail qui ferait qu'un mot-clé restitue immédiatement la mémoire de cette histoire.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Les histoires de famille ne sont jamais simples.
Il y a les non-dits, les mensonges et les secrets.
Le poids des convenances, les comportements jugés déviants, le reniement.
L'incompréhension, la solitude, les combats perdus d'avance.

Il y a aussi le besoin de savoir, qui l'on est, d'où on vient, pourquoi on nous a menti.

Les secrets doivent-ils restés enfouis ou être déterrés ?
La vérité fournit-elle un socle plus solide que l'ignorance ?
Comment ne pas se sentir trahi, quand

À travers trois personnages incarnant trois générations et trois époques, Une simple histoire de famille explore également les thèmes de la monoparentalité, des violences conjugales, du proxenetisme, de l'homosexualité féminine, de la privation de liberté et la (lente) évolution des moeurs et des mentalités.

La plume d'Andréa Bescond est délicate, sensible et sensuelle, évoque avec douceur l'écorce rugueuse du magnolia, la laine mouillée qui colle à la peau, l'odeur de chlore de la piscine, l'haleine de l'amant, la fraîcheur de la citronnade.
Ses personnages sont attachants dans leur douleur et dans leur quête.
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Un narrateur extérieur raconte l'histoire de plusieurs personnages : Louisette, Hervé, Lio, Suzanne et Magnolia. Dans une alternance de chapitres, consacrés aux trois premiers, leurs destins sont déroulés et reliés.


En 1964, Louisette fuit la maison familiale. Âgée de trente ans, elle va bientôt accoucher. Elle aurait voulu avorter, mais la faiseuse d'anges a été arrêtée. Aussi, elle a décidé d'élever son bébé seule. Elle est certaine que sa soeur l'accueillera. Cette dernière « n'avait pas eu le choix, il avait fallu qu'elle se marie avec celui qui l'avait fécondée. » (p. 17)


En 2016, Hervé, qui savait déjà que celui qui l'a élevé, n'est pas son géniteur, est sidéré par les révélations de sa mère : ce n'est pas elle qui l'a mis au monde. En colère, il refuse d'écouter ses confidences. Hélas, deux semaines plus tard, Suzanne est victime d'un accident cardio-vasculaire et ne peut plus parler. Hervé ne connaîtra la vérité qu'à la mort de la vieille dame.


Lio, la fille d'Hervé, a perdu sa maman, quand elle était petite. Elle a maintenant vingt ans. Son père lui tend un DVD : « c'est ton cadeau de la part de maman, pour tes vingt ans, elle m'a fait promettre de ne pas le visionner, j'ai respecté sa volonté. » (p. 50) le message post-mortem de Magnolia est terrible, tel un poids tombant d'un immeuble et écrasant les épaules de sa fille.


Louisette rêvait de liberté, mais elle a passé sa vie enfermée. Elle a commis l'irréparable, pour sauver sa soeur, et a été internée. Lio se croyait libre, mais elle a été rattrapée par les révélations maternelles. Elle est enchaînée par son besoin de réparer les souffrances de sa mère. Hervé se débat entre le passé familial et son envie de sérénité. Pour le père et la fille, il y a un sentiment de « retard ». Pourquoi ne pas avoir parlé avant ? Les vivants se retrouvent seuls avec ces confessions. Que faire de cette charge foudroyante ?


J'ai ressenti un puissant sentiment d'injustice en découvrant l'histoire de Louisette. J'ai été touchée par le désarroi d'Hervé. C'est un homme sincère et authentique, confronté aux mensonges et aux non-dits des femmes de sa vie. J'ai été moins proche de Lio, cependant, j'ai été, extrêmement, bouleversée par le destin de sa mère. J'ai, d'abord, été en colère. Je ne comprenais pas pour quelle raison elle avait parlé à sa fille, sachant qu'elle ne pourrait pas répondre à ses questions légitimes. Puis, j'ai compris que cette réaction était liée à mes questionnements. Saurais-je trouver les mots à dire à ma fille avant de ne plus être là ? Sera-t-il nécessaire de le faire, puisque j'ai coupé la chaîne d'une autre manière ?


Les secrets de famille sont au coeur de ce roman délicat et sensible. A travers trois générations, l'auteure traite de la transmission du silence, des séquelles des traumatismes sur la personne concernée et leur héritage inconscient, ainsi que de la nécessité de briser la spirale du non-dit, comme le montre la fin emplie d'espérance. Une simple histoire de famille est un coup de coeur pour moi.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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critiques presse (5)
Bibliobs
07 mars 2023
Le sujet (un homme et deux femmes qui se débattent contre les secrets qui pèsent sur leur famille) n’est pas mauvais, c’est l’impersonnalité de l’écriture, plus journalistique que littéraire, qui arrête l’émotion.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
03 mars 2023
Une histoire pas si simple, en réalité, étouffée sous la chape du secret et noyée dans les méandres du passé recomposé. Trois destinées s'entremêlent dans ce roman choral, complexe, sans être alambiqué.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
MadmoizellePresse
06 février 2023
Danseuse, comédienne, scénariste, mais aussi infatigable militante contre les violences masculines faites aux femmes et aux enfants, Andréa Bescond signe un premier roman qui explore les non-dits et les racines de la violence sur plusieurs générations.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
MadmoizellePresse
03 février 2023
Avec son premier roman, qu’elle s’est décidée à écrire après avoir appris que son arrière-grand-mère avait tué son mari à la suite de violences conjugales, elle signe une saga familiale polyphonique qui se déploie sur plusieurs époques.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Culturebox
16 janvier 2023
Elle publie son premier roman, Une simple histoire de famille chez Albin Michel ou l'histoire d'un trio formé par Louisette, Hervé et Lio qui ont pour héritage familial la violence et les secrets de leurs proches.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi la nature a-t-elle décidé qu’en fin de vie, les humains sont faibles, vulnérables, décrépis, alors que les arbres sont majestueux ? Il y a peut-être quelque chose à payer. Peut-être que dès l’apparition de l’espèce humaine, la nature a regretté, elle a décidé de la rendre fragile, pour qu’elle comprenne l’humilité… peut-être ?
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Elles rentrent avec des fleurs, des tulipes dans un plastique. Je sens bien qu'elles sont un peu déçues que je sois là. Elles me font la bise, quatre, c'est long quand c'est mécanique, l'une d'elles fond en larmes, je lui palpe l’épaule en guise de soutien. Ça faisait longtemps que je ne les avais pas vues, elles ont soixante-dix et soixante-douze ans. Elles ont toutes les deux la même bouche, serrée, ridée, ce type de bouche qui diminue avec les années, sans doute pour taire les vérités.
(p.74)
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Cette année-là, la tapisserie de la cuisine était encore pastel, la mère, en cognant sa tête, avait laissé une trace de sang impossible à retirer. Louisette avait eu beau frotter à la Javel, au vinaigre ménager, au sel, au bicarbonate de soude, rien à faire, ça s’atténuait à peine.
C’était la marque du chagrin. Fallait changer la tapisserie, mais ça n'éteindrait pas la douleur. (p.19)
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Ma mère avait quitté mon père, la distance, tout ça, tout ça... On s'était installés dans cette longère au puits. L'endroit était charmant, mais la séparation des parents nuisait à mon adaptation. Même si je savais qu'Henri était mon oncle, que leur histoire d'amour était spéciale, il s'était toujours comporté comme un père, et ma mère le considérait comme tel. Mes sœurs étaient beaucoup plus âgées, j'ai grandi comme un fils unique, et franchement, entre mes parents, je me sentais bien. Ils étaient mes piliers.

J'étais en sécurité jusqu'à leur divorce. Adolescent, dans cette longère, je chancelais. Ma mère n'avait pas vraiment de vie sociale, ça lui allait comme ça. Mais moi, en pleine adolescence, je cherchais à m'ouvrir à l'autre, et le village était distant, j'ai toujours senti une réticence quand je flânais chez les petits artisans. C'était un bourg fréquenté l'été car proche de la plage. On était boucher, boulanger, cordonnier, maraîcher de père en fils. Ils savaient que ma mère venait du coin, mais quand ils me servaient ils se contentaient d'être polis et m'expédiaient rapidement à la faveur du client suivant.

Au lycée, sensiblement la même chose, une barrière infranchissable. Je devais leur sembler spécial, c'est à ce moment-là que j'ai compris qu'avec ma dégaine de phasme, ça n'allait pas être évident.

Alors j'ai joué du piano, enfin, pas exactement, j'ai joué du synthétiseur. La longère était vaste, j'y occupais une grande chambre tout à fait à l'est, loin de celle de ma mère, c'était un sentiment d'émancipation merveilleux.
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Finalement elles se ressemblent, les histoires de famille, toutes primaires et tragiques, dès qu’on a le courage de se confronter
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