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EAN : 9782890515000
143 pages
Editions Pierre Tisseyre (30/11/-1)
3.49/5   120 notes
Résumé :
Le personnage principal du Libraire est une espèce de Meursault, la candeur en moins, le sarcasme en plus, mais tout aussi indifférent à ce qui l’entoure. Il s’appelle Hervé Jodoin, il a perdu son emploi de répétiteur au collège Saint-Étienne, à Montréal, et il est prêt à accepter n’importe quel boulot, du moment qu’il y ait peu à faire et qu’on le laisse tranquille. Quand, au bureau de chômage, on lui propose un travail de commis dans la librairie d’un petit villag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Hervé Jodoin, le héros de ce court roman considéré comme un classique de la littérature québécoise, est un type pas franchement attachant. Veule, fainéant, égocentré, voilà l'image qu'il renvoie, cherchant à se faire employer mais pour se planquer, ne recherchant pas du tout l'efficacité dans le travail, tout au contraire s'ingéniant à faire fuir les clients de la librairie de province qui, en cette année 1961, a décidé de lui donner sa chance.

Rapidement, le propriétaire de la librairie lui confie son commerce parallèle et clandestin de "livres censurés", de là découle quelques rebondissements qu'il faut absolument remettre dans le contexte de l'époque avec la pression morale religieuse pour leur trouver quelque intérêt.

Je l'ai dit le roman est court, presque une longue nouvelle ; alors disposer de peu de temps pour s'attacher à un personnage peu attachant, il y avait de grands risques que tout ça capote. Au final, c'est une lecture qui a attisé ma curiosité mais avec tiédeur, sans réellement m'emporter dans l'intrigue.


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Le libraire, c'est un voyage dans le passé pas si lointain du Québec, au tournant des années soixante. Hervé Jodoin est un type indifférent à tout (facilement reconnaissable à ses « je m'en balançais ») mais tout de même cultivé (il travaillait dans un collège pour garçons). Il accepte un emploi dans une librairie dans un village excentré. Son patron, qui ne jure que par la liberté (tant qu'elle ne lui coûte rien), lui ouvre son « capharnaüm », une pièce où son cachés des livres interdits. En 1961, à l'époque où le roman est paru, l'Église exerçait encore un immense contrôle sur la population québécoise, à commencer par des livres mis à l'Index. Il pouvait en couter cher d'être surpris avec une lecture interdite, allant de l'opprobre populaire à… Il s'ensuivra les péripéties qu'on peut imaginer : le curé de la paroisse découvre un de ces livres entre les mains d'un collégien et devine d'où il provient. D'autant plus que Jodoin ne participe pas à la messe du dimanche et n'est pas dérangé par les commérages des gens. Pire, il développe une relation amoureuse/sexuelle avec sa logeuse. Un roman pareil a dû faire jaser à l'époque. On peut dire que le contexte social est réussi. La révolution tranquille se mettait en branle, on se mettait à remettre en question bien des traditions, des moeurs, des valeurs. le libraire s'inscrit dans cette mouvance. Ce roman a un peu mal vieilli, à cause de l'écriture puis parce que la société dépeinte (celle d'une petite ville campagnarde) ne représente pas le Québec moderne qu'on tentait de mettre de l'avant. Aussi, le protagoniste Jodoin est une sorte de antihéros que j'avais de la difficulté à cerner et, surtout, à apprécier. Est-ce vraiment le visage du renouveau, ce type blasé, indifférent? Un vrai Meursault! Ainsi, malgré une idée intéressante, le libraire ne parvient pas à décoller. Une lecture pertinente mais grise.
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Hervé , au chômage depuis deux mois, avec 50 dollars en poche, décide de chercher du travail ( Oui, mais pas trop!) et se pointe au Bureau de Placement gouvernemental où il ne trouve rien de bien tentant. Il y rencontre Martin Nault un ancien camarade qui l'invite dans son bureau et lui propose une place de libraire à Saint-Joachin.
Dans cette librairie , où il essaie d'en faire le moins possible ( "Je serais assez satisfait de mon entourage diurne s'il n'y avait pas de clients.), son patron Léon Chicoine, lui propose quelque chose de particulier.
du 10 mars au 10 mai, Hervé tient un journal et raconte son expérience dans cette librairie.
Sympa à lire, roman original, le Libraire a reçu le Prix du Grand Jury des lettres.
Je ne souhaite toutefois pas rencontrer un libraire comme celui-là!! A lire!
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Le Libraire de Gérard Bessette publié en 1960 nous raconte l'histoire de M. Jodoin employé comme commis dans une librairie de province a quelques heures de Montréal. M. Chicoine le libraire cache des livres mit à l'index par le clergé il appelle sa cachette son capharnaüm qui est situé au fond de son commerce avec une porte cadenassé. Après plusieurs recommandations M. Jodoin reçoit l'ordre de son patron de vendre les livres indigne qu'a des clients sûrs, alors advient un jeune étudiant qui achète après convaincu M. Jodoin de sa sincérité l'Essai sur les moeurs. le temps passe et M. le Curé entre dans cette librairie afin de s'informer de la provenance du livre l'Essai sur les moeurs qu'il tient dans ses mains. Voilà la trame de l'histoire, ici dans ce court roman aucunes accusations contre le Clergé, mais l'auteur se sert très bien de sa plume pour animer un sentiment de contrôle de la part du curé et le lecteur n'a qu'à penser par lui-même et de se faire à l'idée du corset religieux qui régissais la vie intellectuelle et sexuelle au Québec a cette époque, n'oublions pas que Duplessis était à peine enseveli et que la Révolution Tranquille était encore utopique. L'écriture est bien de son époque c'est comme lire les auteurs de la génération beatnik et je salue le courage de cet auteur, une histoire encore d'actualité de nos jours.
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J'ai choisi d'écouter ce texte sur Radio Canada lu par Renaud Paradis dont la voix est fort agréable.

Texte paru en 1960 et devenu un classique de la littérature québécoise, c'est avant tout son titre qui m'a attirée. Contrairement à mon attente, le personnage va travailler dans une librairie mais il ne lit plus depuis longtemps, n'est pas passionné paar le métier et c'est uniquement le salaire qui va l'intéresser. Pourvu qu'on le laisse tranquille le plus possible! Il s'agit d'un homme désabusé qui porte un regard cynique sur la société et ne mâche pas ses mots lorsqu'il est poussé à s'exprimer.
J'ai beaucoup aimé ce personnage que certains dépeignent comme un anti-héros. J'aurais aimé que le texte soit plus long et en apprendre davantage encore sur son passé pour qu'il en arrive à être si solitaire et sans volonté, presque en survie.
Ce roman permet de connaître l'atmosphère d'une petite ville à cette époque, quand l'église pratiquait encore la censure sur certains sujets, en particulier les lectures.
La fin est réussie avec un retournement de situation bien à propos et le personnage ne me plait que davantage!
Une belle surprise que cette écoute, un nom d'auteur à retenir!
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critiques presse (1)
LaPresse
08 juillet 2013
Le libraire n'est pas tant un roman engagé dans une cause quelconque qu'une féroce critique des moeurs de l'époque, sans pitié pour personne. [...] En un sens, Jodoin est un vrai moderne, blasé peut-être, mais libre dans un monde rétrograde et absurde.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
10 mars

Ma première démarche en arrivant à Saint-Joachim, ç'a été de me chercher une chambre. Il ne me restait qu'une cinquantaine de dollars et je ne voulais pas coucher à l'hôtel. Une fois installé là, je me connais, j'y serais resté indéfiniment.
En descendant de l'autobus, j'étais très fatigué. Je suis entré dans le petit restaurant qui sert de terminus pour m'acheter des cigares. Comme la vendeuse me rendait ma monnaie, j'ai aperçu, sur une étagère, l'hebdomadaire local, le Courrier de Saint-Joachim. Je l'ai pris. Il datait de trois jours. Ça n'avait pas d'importance.
Je suis allé m'asseoir sur un des bancs de bois dans le coin du restaurant et j'ai ouvert la feuille à la section des petites annonces.
(...)
J'ai noté les adresses dans un calepin, puis j'ai demandé à la serveuse le plan de la ville. Elle a paru surprise puis, après s'être gratté le front, elle a fouillé dans un tiroir rempli de paperasses, dont elle a finalement extrait une carte jaunie. Elle a cru nécessaire de m'avertir qu'elle datait de plusieurs années. Elle a précisé que je pourrais m'en procurer une récente à la Librairie Léon. C'était l'établissement où je devais me présenter le lendemain en qualité de commis. Je ne tenais pas m'y rendre à l'avance. J'ai assuré la serveuse que le vieux plan ferait très bien l'affaire.
Je suis retourné m'installer dans un box à table de formica où j'ai étalé la carte de Saint-Joachim. Ce n'est pas une ville à topographie compliquée. Dans une direction nord-sud, parallèlement…
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"Il est étonnant comme le temps passe vite quand on ne fait rien. Pourvu qu'on ne soit pas libre. Je veux dire pourvu qu'un "devoir" vous force à rester en place. Autrement, ça ne tient plus. Ainsi moi, si je n'étais pas obligé de travailler à la librairie Léon pour gagner ma vie et qu'on me demandât de passer des heures d'affilée perché sur un tabouret, j'en serais complètement incapable."
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"Selon moi, un lecteur sérieux, c'est celui qui lit consciencieusement les livres qu'il achète, moins pour passer le temps ou pour y découvrir des obscénités que pour y chercher des idées, des théories, des critiques, peut-être contraires à ses propres conceptions, mais susceptibles de le faire penser."
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Au bout d'un certain temps, M. le Curé est descendu et m'a demandé de la même voix confidentielle si nous n'avions pas en stock “ certains livres dangereux ”. Je l'ai regardé l'air perplexe en relevant les sourcils et l'ai prié de m'éclairer sur ce qu'il entendait par “ livres dangereux ”. Un soupçon d'impatience a percé dans sa voix : “Vous savez bien ce que je veux dire, voyons! Des livres qu'il ne faut pas mettre entre toutes les mains.” Je lui ai répondu que je n'en savais rien, attendu que je ne lisais pas moi-même et que, même si j'avais lu, je n'aurais pas osé porter de jugement là-dessus. Il m'a fixé quelques instants sans bouger. Il se demandait sans doute si j'étais aussi stupide que j'en avais l'air.
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Sa réplique claqua comme un fouet. Il criait à tue-tête. C'était fort désagréable.

-Pourquoi ne m'avez-vous pas averti de sa visite ici vendredi, espèce de... de...

Je ne lui laissai pas le temps de me faire savoir à quelle espèce, selon lui, j'appartenais.
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