Cherbourg !
Je n'y suis pas né, mais y ai longtemps vécu, ainsi qu'à Tourlaville, cité des Flamands …
« Cherbourg », une « monographie » d'un compatriote tourlavillais. Je mets des guillemets à monographie parce que ce petit bouquin de Michel Besnier est un peu plus que ça : un texte empreint de poésie… L'homme n'est-il pas poète à ses heures ? Oui, si j'en crois sa fiche Wikipédia ; preuve est définitivement faite à la lecture de ce texte très inspiré et très évocateur du charme de la ville phare du Cotentin.
A cette époque (1986), on entrait dans la ville par trois cotés terrestres, la nationale 13, au sud, la Hague, à l'ouest et le Val de Saire à l'est. Reste le nord, me direz-vous, oui, on entre également dans Cherbourg par le Nord, mais là, parlons du port, car Cherbourg est avant toute chose un port, même si les différents maires qui se sont succédé depuis bien longtemps ne s'en sont pas trop préoccupés. Pensez donc : un port en eau profonde, accessible sans sasser à toute heure, marée haute comme basse, vives comme mortes eaux… Mais néanmoins, désert...
Il est bien agréable de lire le ressenti d'un pays qui usa comme moi ses culottes sur les quais du petit port des Flamands à Tourlaville et au petit port du Becquet… On a vécu la même chose ; et les propos prennent de la force.
Un petit ouvrage, plein d'anecdotes et de ressenti de la part d'un auteur qui manie la langue de très belle manière. A noter un petit glossaire à l'usage des horsains (prononcer rrrorzins), les non natifs, qui permet à Michel Besnier d'utiliser dans le texte des termes locaux aussi évocateurs (pour moi…) que « satrouille », « calicocot », « sauticot », « d'vanté »…
Cherbourg ; petit mais coquet… et avant tout, maritime… Quoi qu'on en dise... Et c'est fort bien dit ici.
Commenter  J’apprécie         202
Mon souvenir veut qu'il pleuve, de ce petit crachin gris, musical et doux, qui pose une rosée sur le col des marins.
Le port secrète de l'avenir, réconforte avec ses quintaux métriques d'éléments vitaux et premiers.
On sait depuis longtemps que le vrai quelque fois peut ne pas être vraisemblable.
Les forts et les digues rassurent un moment. On aime voir les jetées et les passes. Plus que de protection effective, qui ne concerne pas l'observateur terrien, ces constructions satisfont le désir de géométrie et de limite. L'angoissant horizon cesse d'être la ligne unique.
Une fenêtre aveuglée nous inflige son infirmité.
Ce poème de Michel Besnier : Deux pigeons débute comme la fable de Jean de la Fontaine: Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre, puis évolue vers la relation amoureuse qui se produit chaque printemps entre les differentes espèces d'oiseaux. La vidéo associe aux mots, le son ou chant que produit chaque oiseau.