Jodorowsky, dans mon esprit, c'est toute l'exhubérance de l'Amérique latine, le fantastique un peu sale, les couleurs pétantes, la célébration des défunts dans une sorte d'extase morbide... je sais c'est réducteur.
Alors, en ouvrant le premier tome de la tétralogie de Juan Solo scénarisée par Jodorowsky, je m'attendais à tout... sauf sans doute à un début façon polar noir sur fond de lutte sociale/des classes assez classique. On démarre, il est vrai, avec une crucifixion dans un paysage désolé et aride, et on entame un long flashback (de 4 albums quasiment) pour retracer la vie de Juan Solo.
Il est abandonné à la naissance et au lieu d'être tué façon Blanche-Neige, il est recueilli par un nain travesti qui fait des gâteries aux soldats. On retrouve bien Jodorowsky quand même... Juan grandit sous les moqueries de ses camarades, il a une queue, un appendice caudal qu'il peut contrôler et qui l'isole des autres enfants de son âge. Suite à une baston, le nain qui l'avait recueilli se fait exploser dans une église (sacré Jodorowsky, bis), et Juan monte sa bande grâce au flingue de son "père" adoptif.
Plein de bruit et de fureur, de violence et d'empathie pour les laissés pour compte, ce tome 1 pose les bases d'une dérive humaine, celle d'un loubard qui a conçu dès le départ qu'un flingue pouvait servir de troisième queue.
Commenter  J’apprécie         20
J'ai découvert la série par hasard, dans "ma" bibliothèque publique, l'empruntant en faisant confiance à son auteur (le fameux "Jodo" de "L'Incal" ou de "La Caste des métabarons"). Bien m'en pris, car j'ai rarement vu bande dessinée mettre aussi bien en scène la cruauté. Au trait de Bess, qui me semble allier efficacité et vrai mélange des formes et des teintes, répond le brio du scénario qui m'a littéralement mené par le bout du nez avec l'histoire de ce personnage mutant, n'ayant sa place nulle part, et choisissant donc d'évoluer dans le plus pourri des mondes (dans lequel personne, ni les enfants, ni les mères, ni les dieux, n'est jamais innocent). Vraiment un très beau livre.
Commenter  J’apprécie         30
Un enfant élevé dans la rue qui devient un être sans aucune pitié. Cette bande dessinée nous dépeint un univers où la violence est omniprésente, les bons sentiments absents.
Même s'il semble qu'il y ait un but derrière les agissements du personnage principal, ce premier tome n'en laisse rien paraître. Si vous cherchez une BD classique, passez votre chemin.
Les couleurs chaudes où le jaune prédomine accentue cette impression de brutalité.
Difficile de noter, violence gratuite de la part de l'auteur ou pose t'il les bases de son personnage pour l'emmener ensuite à autre chose ? Il me reste trois tomes pour le découvrir.
Commenter  J’apprécie         30
Au Mexique corrompu (pléonasme ?), nous découvrons l'enfance de Juan SOLO, abandonné à la naissance et recueilli par un marginal. Il a une particularité.... Ayant grandi dans la rue, il a une idée en tête, mais laquelle ?
Commenter  J’apprécie         10
Juan Solo est aussi immoral que captivant. Parce que l'on se demande jusqu'où il est capable d'aller pour arriver à ses fins, peut-être aussi parce que nous attendons de voir quand est-ce que ce salaud va payer pour ses crimes et que nous désirons le voir tomber.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Il a compris qu'à la guerre, la seule défense, c'est l'attaque ! ... Cet homme a l'audace et l'efficacité d'un démon ! ...
Des adaptations en bande dessinée