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Citations sur Les mutations de la lecture (37)

(Alexandre Gefen est chargé de recherche au CNRS, spécialiste d'édition électronique, de cyberlittérature, de littérature de réseaux, il a fondé un site internet et une plateforme d'édition numérique, il est aussi auteur de nombreux articles ...)

Loin d'être clair et univoque, le concept de littérature numérique superpose nombre de questions que l'on gagne à distinguer : celles des nouvelles formes de littérarité et de poéticité en ligne, intentionnellement ou non littéraires ; celle de l'influence de ces formes sur les poétiques littéraires contemporaines ; celle des modalités d'appréhension, de socialisation et d'évaluation de la littérature dans les mondes connectés ; celle du devenir du support imprimé et de la lecture ; celle, enfin et surtout, des mutations possibles de nos catégories critiques et de l'idée même de littérature.
La sphère de la littérature numérique recouvre des pratiques sociales, des réalités technologiques et des valeurs symboliques qui ne sont pas nécessairement corrélées et coordonnées (...)

"Nous lisons encore, mais plus rien ne s'inscrit. Les phrases fulgurent, flashs, éclairs, fusées. Nous en faisons profit dans l'instant, comme de toute chose, en consommateurs impatients et fébriles, déjà séduits et tentés par une autre proposition", écrit Eric Chevillard sur son blog, non peut-être sans quelque nostalgie.

Libérant la littérature d'un formalisme médusant accentué par la patrimonialisation déjà ancienne de la littérature française, internet encourage une littérature pensée comme programme, dispositif, installation, occasion ou laboratoire.
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(Martine Poulain)

La diffusion massive du livre est incroyable aujourd'hui ; plus de 60 000 titres sont publiés par an en France, le livre est globalement accessible à tous.
Il y a plus de livres disponibles qu'une vie entière ne permettrait d'en lire.
Pour ma part, je suis dans un état de bonheur absolu face aux possibilités de lectures qui s'offrent à moi, et dans un état de terreur à l'idée de tout ce que je n'aurai jamais le temps de lire ...
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(Hervé Bienvault)

Voyons maintenant quels sont les premiers constats de ceux qui vendent des contenus sur les deux types de terminaux, readers et tablettes.
Si Amazon ne communique pas sur le sujet, nous avons eu récemment un premier bilan de l'un des acteurs nord-américains, la société canadienne Indigo, très présente aux Etats-Unis et au Canada par le biais de son lecteur Kobo. La firme a révélé un certain nombre d'éléments intéressants lors des rencontres Tools of Change for Publishing qui se sont déroulées en février 2011 à New York. Quatre types de lectorats ont ainsi pu être repérés par la firme canadienne :

- Les lecteurs sur readers sont de gros lecteurs et de gros acheteurs de livres ; c'est la clientèle la plus appréciée. (...) il revient pour acheter des titres en moyenne sept fois par mois. Ce sont des amateurs de fiction, des clients fidèles qui achètent 100% de ce qu'ils lisent. Leur mode de lecture passe par le web mais surtout via le reader Kobo. Chez ces clients, la consommation de livres numériques se développe. (...) Kobo pense que cela est lié au fait que les readers séduisent un public de lecteurs assidus, motivés par l'amélioration de l'environnement numérique, des systèmes de recommandation et de commercialisation. Les lecteurs sur readers sont les plus gros consommateurs de livres numériques.

- Les lecteurs sur Smartphones sont des lecteurs occasionnels, plus nombreux que les autres. (...) Ils consomment pour moitié des titres gratuits et pour une autre moitié des titres payants ; c'est une clientèle volatile avec un taux de désabonnement élevé. C'est le moins bon canal de vente selon Kobo.

- Les lecteurs sur iPad sont de moins gros consommateurs de livres que les lecteurs sur readers. (...) Ils achètent moins fréquemment des textes, quatre à cinq fois par mois, c'est une clientèle moins fidèle, plus insaisissable.

- Les lecteurs adeptes du tout-gratuit ne dépensent rien par définition et se fournissent en contenus piratés sur le web : ils résistent "scandaleusement" à la commercialisation, ce sont de gros lecteurs qui lisent essentiellement sur readers.
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Comment la littérature peut-elle survivre quand le plaisir n'est plus lié à la tonification du "muscle cérébral", à la découverte toujours plus fine du monde, mais au refus de penser, à la plongée rassurante dans des idées simples, ses sous-produits anesthésiants ?
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Peu de sujets sont plus délicats ou passionnels que celui de la lecture.

Ceux qui en connaissent les bonheurs, qui ne peuvent imaginer de passer une journée sans ouvrir un livre, qui associent la traversée des textes au seul moyen de faire advenir la lumière, refusent de concevoir qu'il soit possible de vivre hors du commerce avec la création ou la pensée humaines.
Certains de ces bibliomanes considèrent même volontiers que le patrimoine écrit est supérieur à tout autre parce que ses apports, ses richesses, ses grâces sont au-delà de ce que le reste des pratiques culturelles est en mesure d'offrir.

"Il faut aujourd'hui un certain courage, face à l'opinion dominante, pour oser affirmer que jeux vidéo et clips télévisés, Internet, vie quotidienne, tout cela charrie en masse de l'information, de la distraction, du plaisir, de la peur, de la jouissance, mais pas de la pensée, si on entend par là une capacité de prendre ses distances, de revenir sur ce qu'on a vu et sur soi", écrit Danièle Sallenave [note 1 : Danièle Sallenave, "Nous, on n'aime pas lire", Paris, Gallimard, 2009, p.106].
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Plus on avance en âge, plus on devient sensible à ce qui disparaît et on est moins apte à repérer ce qui apparait.
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(Hervé Bienvault : ancien élève du Pôle des métiers du livre de l'IUT Michel de Montaigne (université de Bordeaux-III) et de l'école Estienne, Hervé Bienvault a longtemps travaillé dans les services techniques de l'édition, il est aujourd'hui spécialiste des questions numériques, consultant indépendant et enseignant, anime un blog sur l'actualité de l'édition électronique et a réalisé une étude sur le coût d'un livre numérique)

Les dispositifs de lecture de livres électroniques sortis sur le marché dès 2007 n'ont pas grand-chose de commun avec les ordinateurs. Leurs fonctions et la puissance de leurs processeurs sont beaucoup plus limitées. Alors pourquoi s'encombrer d'appareils moins performants ? Pour la simple raison que le confort de lecture y est bien meilleur. En effet, l'écran de ces lecteurs - uniquement en noir et blanc - utilise la technologie de l'encre électronique.

Contrairement à un panneau LCD classique qui est le commun des écrans qui nous entourent, celui-ci ne fonctionne pas par rétro-éclairage. Imitant l'apparence d'une feuille de papier imprimé, purement réflexif, il n'est lisible que s'il est éclairé par une source de lumière externe. Extrêmement fin et souple, composé de microscopiques capsules contenant des particules blanches et noires qui se déplacent en fonction du champ électrique auquel on les soumet, l'affichage y est plus doux, moins fatigant, moins agressif pour l'œil.
La lecture est très agréable à l'extérieur, à la lumière du jour, ou chez soi, avec une lampe de chevet. L'amateur de livres peut passer des heures à lire sur ces supports, alors que cela s'avère beaucoup plus difficile sur ordinateur ou tout autre support rétro-éclairé. Autre qualité, une fois le texte affiché, le papier électronique ne consomme plus d'énergie. L'autonomie y est très importante, plusieurs semaines, contre quelques jours au mieux pour des supports rétro-éclairés.

L'adoption de ces véritables "machines à lire" par des acteurs aussi importants que Sony (leader mondial de l'électronique grand public), Amazon (premier libraire mondial en ligne), Barnes and Noble (premier libraire traditionnel américain) qui ont très vite perçu l'intérêt de cette technologie a été déterminante. Des fabricants chinois ont suivi, pressentant le marché de masse à venir. Malgré cela, force est de constater que c'est le géant Amazon qui, grâce à son catalogue de plusieurs centaines de milliers de titres anglo-saxons, est devenu en quelques années seulement aux Etats-Unis le leader incontesté sur ce marché émergent, s'arrogeant 75% des ventes.
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(Joanna Thibout-Calais, étudiante dans les métiers du livre)

Aucune lectrice n'est identique à aucune autre. Mais le lectorat féminin est un public qui doit être, et qui est, étudié par les professionnels de la lecture pour pouvoir cerner au mieux ses besoins, ses attentes et ses envies afin de développer une offre adaptée.

Selon un sondage Ipsos-Livres Hebdo réalisé en octobre 2006, 54% des personnes qui se rendent en librairies (...) sont des femmes (...) Elles sont également plus nombreuses à acheter des ouvrages : les femmes constituent 58% des acheteurs. Sur le terrain, les libraires sont unanimes : leur clientèle est majoritairement féminine, jusqu'à 70%, estiment certains.

Cette évolution des pratiques a de grandes conséquences dans le monde du livre. En 2009, c'est le secteur éditorial des romans qui enregistre le plus d'exemplaires vendus et réalise le meilleur chiffre d'affaires (...) Les deux autres domaines qui enregistrent des résultats importants sont ceux de la jeunesse (...) et du livre pratique (...) Encore une fois ce sont des secteurs directement liés aux femmes. Ce sont elles qui achètent les livres, soucieuses d'amener les enfants à la culture. Et ce sont elles qui valorisent les livres pratiques qui les aident au quotidien (...)

Sur les 30 meilleures vente de l'année 2009, 23 sont des titres "féminins", d'après ce que l'on sait des goûts des femmes - romans, livres de cuisine, etc.
(...) D'une part, les femmes sont plus nombreuses parmi les acheteurs de livres ; d'autre part, ce sont les titres qui leur plaisent qui réalisent les meilleures ventes. L'édition et la librairie ne peuvent se permettre de négliger un tel lectorat. Du reste, le fait que 23 des meilleures ventes soient directement destinées à des femmes n'est pas le fruit du hasard. C'est le signe de politiques éditoriales spécifiquement menées à destination du lectorat féminin.
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- Le phénomène Harry Potter a-t-il été profitable ? Beaucoup de jeunes ont-ils découvert les joies de la lecture par Harry Potter avant d'en venir à d'autres livres ?

- (François Laurent, Univers Poche)
JK Rowling a montré que contrairement à ce que l'on peut croire les enfants sont capables de lire de gros livres. D'ailleurs, l'édition jeunesse, suite au phénomène Harry Potter, a effectivement publié de très gros livres et ce secteur éditorial aujourd'hui encore se porte très bien. Il existe un lectorat avide qui lit beaucoup de romans empreints de fantastique. Avec Harry Potter un autre phénomène est apparu : un fort lectorat adulte s'est mis à lire de la littérature jeunesse et y a pris plaisir.
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(Hervé Bienvault)

La lecture numérique est plurielle ; il serait absurde de vouloir pour l'instant la réduire à tel ou tel support de lecture. Chaque segment présente ses qualités et ses défauts, en termes de fonctionnalités, de mobilité, de connectivité, d'autonomie et de confort. La tablette numérique a sa place sans aucun doute dans l'univers de l'ordinateur et de ses usages, mais elle reste un écran "de plus". (...) Ce marché atteindra sans doute rapidement ses limites de développement ; un seul acteur, Apple, y est en position dominante.
Les grands libraires, Amazon, Barnes and Noble, Kobo (lié à la Fnac), ont bien compris désormais que les deux types de terminaux, readers ou tablettes, s'avèrent parfaitement complémentaires. L'offre est double maintenant
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