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EAN : 9782709668361
200 pages
J.-C. Lattès (07/04/2021)
3.58/5   25 notes
Résumé :
Lise a grandi entre des parents incapables d’amour, muets de chagrin. La petite fille ne peut que deviner la tragédie qui a précédé sa naissance. Pourquoi sa mère pleure-t-elle tous les 19 novembre ? Pourquoi a-t-on si peur quand elle s’approche de l’océan ? A qui appartient le petit manteau rouge qu’elle a trouvé au fond d’un placard ? Aujourd’hui Lise n’est plus une enfant. Elle s’est mariée, a une petite fille et fait tout pour repousser ses angoisses, ce sentim... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Voici ma seconde lecture dans le cadre du groupe « 20 Minutes Books » qui comprend des lecteurs passionnés partageant leurs dernières lectures grâce au site Internet de 20 minutes. Pour ceux qui ne connaissent pas, 20 minutes est un quotidien d'information générale, fondé en 1999 et distribué gratuitement en Espagne, en France et en Suisse.

Comme vous pourrez le constater, si ce n'est pas déjà fait, en visitant le site, les chroniques ont un format tout à fait particulier. J'ai donc rédigé ma chronique sous cette dite forme.



Ma citation préférée du livre :

« Sous l'écran opaque qui lui voilait le ciel, elle ne parvenait plus à organiser ni son souffle, ni ses pensées. Sa vie se consumait, se réduisait à une poche d'air, une trappe où tout ce qui avait été haut dans on existence, les grilles de son écoles, le gabarit de colosse de son père, la tour immense qui touchait le ciel dans le quartier où elle habitait enfant, se fondait dans l'eau en un petit tas de sable et de cristaux. Un amas de poussière (…) »



Pourquoi ce livre ?

Parce que pour son premier roman, l'auteure Emilie Besse nous offre un livre émouvant, empreint de délicatesse.
Parce que l'histoire romancée sonne juste et conquiert facilement le lecteur.
Parce que, malgré le sujet difficile de la tragédie familiale, on ne tombe pas dans le pathos inutile.
Parce que ce livre démontre la toxicité des secrets de famille sur ceux qui les partagent ou qui en sont les victimes.
Parce que même si on découvre le drame avant qu'il ne soit révélé aux lecteurs par l'auteure, cela n'enlève en rien à la qualité du livre.


L'essentiel en 2 minutes

L'intrigue. Lise, jeune femme de 39 ans, a dû se construire seule, au sein d'une famille où les secrets étaient tus malgré l'importance de leurs conséquences. L'impact du deuil fera qu'elle se questionnera à l'occasion d'un séjour afin de mettre des mots sur les non-dits. Au cours de ce week-end à la campagne, lors de la date fatidique du 19 novembre, Lise se remémore ses souvenirs et tente de trouver la raison de ce chagrin familial empoisonnant les sentiments de ses parents.

Les personnages. Lise et sa famille autour d'un drame familial.

Les lieux. Notamment lors d'un séjour dans la maison « Les beaux jours ».

L'époque. Epoque contemporaine mais aussi de la fin des années 1970 et la date fatidique du 19 novembre 1979 qui bouleverse indubitablement l'entourage de Lise et en particulier, ses parents.

L'auteur. Après des études littéraires, Emilie Besse devient journaliste. Elle travaille pour la télévision et notamment Canal +, jusqu'en 2018. « Les beaux jours » est son premier roman.

Ce livre a été lu avec par Musemania's Books qui a été touchée par la sensibilité exprimée par Emilie Besse dans ce premier roman déjà très réussi. Un talent prometteur à retenir.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Un énorme bravo et un grand merci, Emilie Besse !
Perso, je vous mets cinq étoiles, sans hésitation, car elles vous sont bien méritées.
J'ai beaucoup aimé votre roman, votre premier roman de surcroit, qui me fût une très jolie découverte.
Une histoire intense, une histoire cruelle, une histoire écrite avec beaucoup d'émotions, beaucoup de justesse et beaucoup de délicatesse.


Dès les premières pages, je me suis laissé très vite aspirer par le chemin de vie de Lise, le personnage principal du roman.
Je me suis retrouvé aux côtés de la petite fille blessée, aux côtés de la femme qu'elle était devenue et qui s'interrogeait encore et encore. Et je ne les ai plus quittées.
Avec Lise, nous eûmes le souffle coupé, nous avons souvent suffoqué.
Avec Lise, pour ne pas nous noyer dans la solitude, nous nous inventions une soeur. Une poupée que nous cachions secrètement dans une boite.
Avec Lise nous nous sommes posé, à s'en éreinter l'esprit, des milliers de questions qui restaient sans réponse.
Avec Lise, j'ai aussi côtoyé sa tristesse, ses tourments, son mal d'être, sa folie parfois.
Avec Lise, j'ai moi aussi souffert de ces silences immenses et lourds, qui comme une chape de plomb étouffait nos sanglots.
Avec Lise, j'ai cherché à savoir comment des êtres pouvaient donner de l'amour, alors qu'ils en n'avaient jamais reçu.


En apnée, je tournais les pages de son histoire et Lise m'arrachait un peu plus le coeur. J'étais semblable à elle, muet dans mes douleurs et les yeux sans plus aucune larme aussi.


Mais que c'était-il donc passé ?
Pourquoi ses parents furent autant fracassés, détruits, sans plus aucune d'envie de sourire ou de rire, sans plus aucune attention pour leur petite Lise.

Ah ces secrets de famille ! Ces petites choses tues parce qu'elles tuent parfois les êtres fragiles.
Ces secrets qui écrasent une enfance, qui broient un avenir, qui empoissonnent toute une vie.
Ces silences du passé qui deviennent un vacarme infernal dans la tête de Lise, elle qui cherche seulement à comprendre.

Mais qui racontera ce drame qui s'est passé en ce 19 novembre 1979 ?
Mais qui révélera à Lise tous ces secrets qui lui bleuissent l'âme ?
Ce sera la grand-mère de Lise, qui finalement libérera sa petite fille.
C'est elle qui fera exploser par des mots, cet énorme poids qui avait trop longtemps comprimé le petit coeur de Lise.

Lise n'avait maintenant plus besoin de moi et j'ai refermé le livre…

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Comme toujours, j'aborde un prImo-roman, l'oeil neuf, le coeur ouvert, vierge de tout préjugé positif ou négatif. Je pars totalement à l'aventure avec l'envie d'être surprise. Cette fois, la magie n'a pas totalement opéré.
Ce roman met en scène Lise de son enfance à l'âge adulte (39 ans), mariée et mère d'une petite fille. Un terrible non-dit, des parents dévastés par un drame, incapable de donner de l'amour à leur fille même si celle-ci ne manque de rien matériellement, divorcés alors qu'elle avait dix ans, ont enfermé Lise dans une prison de larmes qui ne coulent pas, qui l'étouffent. Toute son enfance, elle devinera, elle sentira mais jamais ses parents ne la libèreront par la vérité. C'est sa grand-mère qui la lui apprendra alors qu'elle a 25 ans.
Le sujet traité dans "Les beaux jours", celui des secrets qui empoisonnent, qui détruisent l'a souvent été en littérature tant française qu'étrangère. Emilie Besse l'aborde avec brio, son écriture est sensible et sait rendre réaliste le calvaire psychologique que vit son héroïne mais n'apporte pas de souffle neuf. J'ai ressenti peu d'émotion et d'empathie, peu-être justement parce que j'ai souvent rencontré ce thème au cours de mes lectures sauf à la toute fin à l'évocation du drame poignant et à la libération de Lise par les larmes.
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C'est quoi "les beaux jours" ? C'est avant Lise, Lise Durville petite fille de 9 ans aux parents figés dans leur détresse, incapable de s'exprimer, des parents aussi dissemblables que possible : papa est un homme rond dont l'enfance a été très aisée, maman est une liane dont la maman était concierge . Nous sommes le 19 novembre 1988. Lise est dispensée de piscine et rentre plus tôt à la maison : elle y entend les cris de désespoir de sa mère, qu'elle ne comprend pas alors elle retrouve dans sa chambre, sa belle poupée Marie Noëlle, qu'elle appelle sa petite soeur.
Nous sommes en 2018, un autre 19 novembre un week-end chez des amis : Lise a maintenant une petite fille, Justine et un conjoint, Stéphane, médecin. Ses parents ont divorcé lorsque Lise avait 10 ans. Plus de maman verrouillée, morte d'une crise cardiaque 5 ans après son mari, mort d'un cancer alors que Lise avait 20 ans. Pas de larmes, un corps gelé (j'ai pensé à Annie Ernaux dans un autre style d'écriture), un corps long et fin comme celui des danseuses et la découverte de l'existence d'une autre en regardant les photos de sa grand-mère maternelle, victime d'un AVC et sombrant dans Alzheimer et la compréhension de paroles de son père, des années auparavant.
Le livre se termine à la fois sur la délivrance psychique dans les larmes (enfin venues) de Lise, maman attentionnée et tendre de Justine et la scène du drame vécu par ses parents le 19 novembre 1979.
Des non-dits, des silences, l'incapacité de parler et une souffrance qui prend d'autant plus de place qu'elle n'est pas dite. Un roman touchant avec le regard de Lise, petite fille, jeune adulte, femme, mère face au silence.
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Lise porte la peine de son père et de sa mère, les larmes contenues dans le silence des années qui s'écoulent. La douleur se cache, l'évènement s'infiltre et envahit, l'absente se terre en chaque cellule. Qui était celle dont on ne parle pas ? Que s'est-il produit ce jour de novembre ?
Sondant le coeur des vivants Emilie Besse explore le chagrin au-delà du drame. Petite fille puis femme, son héroïne lèche les plaies d'un deuil dont elle ne connait rien et s'efface laissant à l'autre la place qu'elle ne peut prendre. Habile l'auteure partage le poids du secret jusqu'au plus profond de l'âme quand le coeur déraille et la vie s'effiloche. Elle nous mène dans l'épreuve et ses effets, nous malmène, nous attrape.
Ce roman est belle découverte : une jolie plume, de la finesse, de l'émotion. Sombre et lumineux, il est une lecture que j'ai aimée.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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critiques presse (1)
LeMonde
17 mai 2021
Un premier roman sensible sur le thème d’un traumatisme familial et de son héritage.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Elle ne sais pas si elle doit accélérer pour comprendre ou faire demi-tour pour se protéger. Son corps décide pour elle. Elle ne choisit pas d'être témoin de la scène qui va suivre - Elle se le répétera après s'en être inlassablement voulu de ne pas avoir fait volte-face.
Ce n'est pas elle , donc, qui prends le décision de continuer d'avancer , sa main pousse et écarte la porte. La suite, elle est au bord de la saisir. Le sac de sa mère jeté au sol, son manteau replié sur la moquette. Lise éprouve le sentiment d'être la cible d'une balle dont la course s'achève en son coeur. Sa poitrine se troue. Au fond du couloir, des cris de bête traversent les murs.
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Elle tourne en rond dans sa mémoire, et le répète : elle entend les pleurs depuis toujours, sans pouvoir expliquer ce que ça représente, toujours. Est-ce toujours depuis qu’elle est née ? Ou toujours depuis qu’elle s’en souvient ? Toujours avant même son arrivée au monde, ou bien toujours depuis qu’elle a les mots pour comprendre, depuis que ces mots-là on les lui a donnés pour qu’elle se fraye un chemin entre les ronces, une route qu’elle espérait débarrassée des pleurs, alors qu’elle sait aujourd’hui, après avoir fait le tour de la question, le tour des médecins, des psys, le tour de tous ceux à qui elle s’est autorisée à parler, elle sait que les pleurs résistent à tout, même aux mots, quelle que soit l’énergie qu’on mette à les trouver pour qu’ils soient les plus justes possible, les plus proches de la vérité.
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Elle courait en pensant rattraper Pablo, alors qu'elle savait parfaitement au fond d'elle qu'elle n'y arriverait pas, tout au plus pourrait-elle le rejoindre physiquement, mais ce qui le constituait, lui, profondément, ce qu'il était devenu, et surtout comment il l'était devenu, les chemins qu'il avait empruntés, les routes où il s'était perdu, abîmé, les moments où il avait souffert, tout ça lui échapperait pour toujours. Elle ne pourrait pas rattraper ce qu'il avait vu, vécu pendant ces années, ce temps qui lui semblait infini pendant lequel ils avaient été séparés. Elle ne rattraperait pas les chagrins, la perte d'êtres chers, les blessures creusées en lui et ses moyens de vivre avec.
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Arracher les pages si l’exercice n’est pas bien réalisé. Elle arrime le majeur à l’index comme elle agripperait une canne pour avancer avec moins de peine. Elle s’applique. Ses phalanges s’allongent et se replient à mesure qu’elle trace les courbes des chiffres puis les resserre. Elle n’insiste pas sur le trait du 1, ni sur l’arrondi du 9. Elle affine le 8, le transforme en une superposition de deux petits ovales allongés. Elle contient autant qu’elle le peut l’amplitude des lettres, quand, arrivée à quelques millimètres du trait rose, il lui reste uniquement un point à inscrire. Elle le dépose en apnée : 19 novembre 1988. La date ne dépasse pas de la marge.
Elle s’appelle Lise Durville, aura 9 ans dans deux mois. Quand un adulte se penche à sa hauteur et prononce cette phrase qu’elle redoute, assorti de ce sourire qu’elle redoute, assorti de ce sourire qu’elle déteste, mielleux, faussement concerné, « Comment tu t’appelles ? », deux sentiments la traversent. Deux vagues presque concomitantes, et pourtant, bien distinctes.
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Sans être analphabète, sa grand-mère rencontre de grandes difficultés pour lire et écrire. Elle ne se plaint pas. Elle a fait sa vie, comme elle se vante. « J’ai été responsable d’un immeuble de quatre-vingts locataires. » Sa grand-mère était concierge mais ne prononce jamais ce mot. Elle sourit : « J’ai connu du beau linge (encore une expression que Lise adore) : la sœur de Juliette Gréco, un PDG du CAC 40, le grand écrivain du 3e étage. C’est lui d’ailleurs qui m’a indiqué le magasin où j’ai acheté ta poupée.
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