Je ne savais
pas trop quoi lire. J'arpentais les rayons de ma librairie normande dans l'espoir de trouver la perle rare. Je suis tombée sur
le Tiers Temps de
Maylis BESSERIE, prix Goncourt du premier roman. Il parlait d'un célèbre auteur et dramaturge irlandais, en la personne de
Samuel Beckett que je ne connaissais
pas. Son nom me semblait familier. Je me suis dis que c'était une manière d'aller à sa rencontre et de découvrir le personnage. Pourquoi
pas ?
Ce roman n'est
pas une biographie de
Samuel Beckett. Il se compose de faits réels et de fiction, d'imagination de l'écrivain pour ce personnage unique.
L'histoire conte les derniers instants de la vie de l'écrivain irlandais dans sa maison de retraite (Ehpad), à Paris,
le Tiers Temps. Il raconte la vie ordinaire des pensionnaires, du personnel soignant, du quotidien de
Samuel Beckett entre soins, promenades, écriture et souvenirs. Car le lecteur plonge dans les pensées intimes de l'écrivain : une situation, une parole, un regard, un événement et, nous (lecteurs) voilà, plongés quelques années en arrière dans la vie de Samuel : la guerre, son engagement, May sa mère, les falaises irlandaises, les jeux avec ses camarades, ses amis de toujours dont
James Joyce qui marqua profondément
Samuel Beckett, sa femme Suzanne, sa maison à Ussy-sur-Marne, ses relations avec son éditeur
Jérôme LINDON. le fil de son histoire se dévoile lentement entre comptes-rendus médicaux et nostalgie.
On y décèle un individu introverti, récalcitrant et insociable qui n'aspire qu'à la paix et au calme, attendant la fin, sa délivrance des autres. J'ai trouvé le dramaturge, sec et froid, distant, posant un regard sévère et critique sur ses contemporains qu'il juge absurdes. Un individu amer à la psychologie instable : angoisse, déprime, désillusions. Un personnage face à lui-même au crépuscule de sa vie.
L'approche de
Maylis BESSERIE, de partir de ce postulat pour rencontrer le dramaturge irlandais est intéressante. Son écriture est belle, fluide et riche, pleine d'émotions pour son récit comme pour
Samuel BECKETT. Il s'y dégage une tendresse pour celui qu'elle raconte.
Malgré le talent de la jeune romancière, j'ai eu un peu de mal à me plonger dans cet univers, à m'investir dans cette histoire, lue, pourtant, jusqu'au bout.