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EAN : 9782260055372
208 pages
Julliard (05/01/2023)
4.33/5   1377 notes
Résumé :
​Ils sont frère et sœur. Quand l’histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans.
Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant :
« Papa vient de tuer maman. »
Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
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Critiques, Analyses et Avis (379) Voir plus Ajouter une critique
4,33

sur 1377 notes
« Papa vient de tuer maman. »

À l'inverse du « happy-end » américain, Philippe Besson livre une grosse claque d'entrée en débutant son nouveau roman par ces cinq mots qui retiennent immédiatement toute l'attention du lecteur. Une phrase courte, percutante et lourde de sens, prononcée au téléphone par une gamine de treize ans qui vient d'assister à l'innommable qui se cache derrière ces cinq mots. À l'autre bout du fil, la vie du grand frère de dix-neuf ans vient de basculer. C'est lui qui encaisse l'onde de choc qui accompagne cette phrase, qui va remonter le fil de sa vie pour chercher les indices qui permettraient d'expliquer l'inexplicable, qui va sauter dans le premier train afin de recoller les quelques morceaux qu'il reste de cette famille volée en éclats et qui va se transformer en narrateur afin de mettre des mots et surtout des sentiments sur cet événement qui, pour lui, est tout sauf un simple fait divers !

À l'instar de David Lelait-Helo dans son excellent « Je suis la maman du bourreau », Philippe Besson se glisse dans la peau des victimes collatérales d'un crime. Tandis que le médecin légiste examine le corps de cette mère tuée de dix-sept coups de couteau par son mari, Philippe Besson se livre à l'autopsie de sa famille, décortiquant les prémices et les conséquences du drame avec une précision quasi chirurgicale. Des signes précurseurs, allant d'une jalousie excessive à de la violence psychologique, aux répercussions du drame, en passant par l'escalade des violences conjugales et les lâchetés de ceux qui ne sont pas intervenus, Philippe Besson fouille le passé et analyse le présent, pointant non seulement du doigt ce fait de société qui alimente trop souvent la page des faits divers de l'actualité, mais sortant surtout de l'ombre ces victimes invisibles dont on ne parle pas : ces proches traumatisés, endeuillés et meurtris à jamais !

Ce qui me séduit à chaque fois dans les romans de Philippe Besson, c'est l'élégance de sa narration, qu'il combine cette fois à l'intelligence de ne pas en faire trop, de ne pas rechercher les effets de style afin de décrire ce sujet délicat avec pudeur et grande justesse. Laissant de côté les envolées issues de ses propres tripes qui m'ont tellement séduit lors de ses ouvrages plus intimes, l'auteur de « Arrête avec tes mensonges » pose ici ses mots avec grande délicatesse sur les blessures d'un autre. S'imposant des limites à ne pas franchir, des libertés à ne pas saisir, comme une sorte de retenue qui s'impose vis-à-vis de ce récit inspiré de faits réels qu'il désire conserver au plus près de la réalité tout en se l'appropriant avec brio, Philippe Besson s'attaque au féminicide d'une plume alliant sobriété et sensibilité.

Non, le féminicide n'est pas un fait divers !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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1) Fait divers = Événement sans portée générale qui appartient à la vie quotidienne [Larousse].
2) Fait divers = Événement peu important mais faisant sensation et rapporté dans les journaux [L'Internaute]. 
3) Fait divers = Événement qui n'est pas politique, social, économique, ni culturel. Il est donc inclassable et rangé dans la rubrique « Faits divers » des journaux. On y trouve souvent des faits tragiques, comme des accidents, des meurtres, des vols ou des catastrophes [1jour1actu].

Le meurtre de sa femme est donc considéré comme un fait divers. Mais qu'en est-il pour les enfants, orphelins de mère et de père meurtrier ? Quand on est au coeur d'un tel drame, quand on est victime d'un tel drame, on est en droit de proclamer que ce fait n'est pas divers, loin de là...

Parce que le narrateur (dont on ne connaît pas le prénom) se refuse à être une victime invisible et silencieuse, à être une victime collatérale, il prendra son stylo pour écrire son histoire, ou plutôt leur histoire : la sienne, celle de sa petite soeur, celle de son grand-père, mais aussi celle de sa mère défunte, celle de son père meurtrier. Il raconte bien évidemment le drame, celui qui l'a rendu orphelin... le deuil, le traumatisme... Les procédures funéraires et judiciaires... La petite Léa, sa soeur de treize ans, seul témoin du meurtre, qui part à la dérive... Il fouille le passé de ses parents... À défaut de pouvoir pardonner un acte impardonnable, il cherche des explications...

Apparemment inspirée de faits réels comme l'indique la quatrième de couverture, Philippe Besson nous livre une histoire tragique. Une histoire qui prend aux tripes. Une histoire qui ébranle. Une histoire qui ne laisse pas indemne.
D'autant que les événements se déroulent près de chez moi, dans des endroits que j'ai vus, visités ou souvent évoqués, ce qui ajoute davantage de réalisme qu'il n'y en a déjà.

Philippe Besson, en faisant témoigner son narrateur, évoque des sujets au coeur de l'actualité : il y est question de violences conjugales, physiques et psychologiques, de perversité narcissique, de féminicide, mais aussi de deuil et de reconstruction, de stress post-traumatique. Avec des mots pourtant simples, des phrases courtes, sans fioritures, il nous plonge dans un récit aussi immersif qu'il est dur et choquant. On a le point de vue des enfants, de l'acte meurtrier et surtout de l'après, et c'en est d'autant plus percutant, bouleversant.

"Ce n'est pas un fait divers", ce sont 208 pages que j'ai lues d'une traite, 208 pages qui m'ont secouée, 208 pages qui m'ont soufflé une bourrasque d'émotions diverses (chagrin, incompréhension, culpabilité, apitoiement, colère). 208 pages poignantes, bouleversantes.

Je trouve difficile de dire qu'on a adoré un livre qui raconte un drame, qui raconte une douleur irréversible, un deuil et une reconstruction quasiment impossibles, un pardon qu'on n'accordera jamais...

Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Babelio et les éditions Julliard pour la sélection et l'envoi de cet ouvrage que je ne suis pas près d'oublier.
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« Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale
c'est qu'on s'y habitue. »
Simone de Beauvoir

*
Après avoir découvert Philippe Besson avec « Paris-Briançon », je n'ai pas hésité, malgré la dureté du thème, à accepter la lecture de son dernier roman : « Ceci n'est pas un fait divers ». Un grand merci à Babelio et aux éditions Julliard qui m'ont permis de découvrir et d'apprécier ce petit livre.

C'est avec beaucoup d'émotions que je le referme.

*
« Ma mère avait succombé à une mort violente. On croit toujours que la mort de ses parents surviendra tardivement, calmement, et quand on aura eu le temps de s'y préparer. On redoute la maladie. On écarte l'hypothèse de l'accident… On n'envisage jamais le meurtre. Jamais l'exécution... Elle était une femme menue quand mon père était une force de la nature. Face à lui, elle n'avait pas la moindre chance de s'en sortir. »

Dans ce récit inspiré de faits réels, Philippe Besson aborde avec une grande sensibilité, un fait de société : les violences conjugales et le féminicide. N'attendez pas un dénouement heureux. Tout commence par la fin, la mort d'une femme sous les coups de son mari.

L'auteur a choisi de l'évoquer en adoptant le regard de l'entourage, car au-delà des victimes, ce sont aussi de nombreuses vies qui sont bouleversées et qui doivent continuer à vivre après de tels drames.

En choisissant comme narrateur le fils ainé de cette famille, on entre doucement dans le foyer et l'intimité du couple, en apparence sans histoire.
L'auteur, en alternant souvenirs d'enfance et présent, reconstitue ainsi, petit à petit, la dynamique de la violence conjugale jusqu'au meurtre, tout en s'intéressant également aux répercussions sur la famille proche.

*
Certains coups de téléphone marquent une frontière entre l'avant et l'après, le bonheur et le deuil, la vie de famille et la solitude, la violence et l'incompréhension, la douceur d'une mère et l'absence.

« Papa vient de tuer maman. »

C'est avec ces mots que l'on entre dans ce récit.
Si une vie a été brisée ce jour-là par la peur et la rage d'un homme qui voulait à tout prix maintenir sa femme sous sa domination, elle a emporté également d'autres destins.
Comment se reconstruire, trouver un sens à son existence, sans se laisser ronger par la culpabilité, les remords et la souffrance ?

*
Il est délicat de trouver les mots justes pour aborder un sujet de société qui revient malheureusement beaucoup trop souvent dans l'actualité.

L'auteur ne cherche pas les effets de style ou l'intensité dramatique.
Dès les toutes premières lignes, nous connaissons l'ampleur du drame qui frappe cette famille girondine. La force d'évocation se révèle par la sobriété du style, par un récit à la première personne du singulier, par des phrases et des chapitres courts qui confèrent à la narration un rythme soutenu et une atmosphère oppressante, douloureuse.

*
Si chaque vie est unique, chaque histoire semble souvent se répéter :
la jalousie excessive, l'irritabilité, les violences physiques, l'emprise psychologiques de l'homme sur sa victime ; le silence, la solitude, la peur, la souffrance intérieure de la femme ; l'aveuglement, le déni, la culpabilité, le remords, le chagrin et la colère de l'entourage ; mais aussi la mauvaise prise en charge des plaintes pour violences conjugales et les failles de la justice.

Philippe Besson excelle à décrire les sentiments, les émotions. Il réussit avec beaucoup de subtilité et de pudeur à allier la complexité des liens familiaux et la profondeur psychologique des personnages pour évoquer cette violence sociale, les douleurs tues, les regrets et la culpabilité de ceux qui n'ont pas su voir à temps.
Tout cela m'a donné l'impression d'un immense gâchis, de vies gaspillées pour rien, me laissant un sentiment de tristesse pour ces femmes maltraitées qui souffrent dans le silence, pour tous ces enfants orphelins de mère, pour ces parents qui ne reverront jamais leur enfant.

« On ne pouvait pas imaginer l'imaginable… Rien n'est de ta faute. Rien du tout. »

Cette lecture est certes éprouvante mais salutaire pour nos consciences endormies. Les mots, sans pathos, sans apitoiement, sans voyeurisme, sans jugement, frappent comme un destin annoncé.

« Nous ne devions pas juger seulement un fait divers, mais un fait social. Nous ne devions pas parler d'une dispute conjugale qui aurait mal tourné, mais bien de l'aboutissement d'un continuum de violence et de terreur. Nous ne devions pas parler d'un meurtre, mais de la volonté d'un homme d'affirmer son pouvoir, d'asseoir sa domination. Et de l'aveuglement de la société. Et de la peur de nommer. »

Toutes ces morts innocentes, longtemps réduites à des crimes dits « passionnels », à des faits divers sont aujourd'hui des voix que l'on entend et écoute. Leur histoire compte pour qu'un jour, toutes les femmes soient respectées et ne soient plus les proies d'hommes possessifs et violents.
Pour qu'un jour, le féminicide ne soit plus considéré
comme un fait divers.

*
Pour conclure, Philippe Besson signe ici un petit roman brillamment écrit, extrêmement poignant, véritablement glaçant.
L'auteur a su débuter ce récit par un incipit fort et maintenir tout du long une tension en disséquant habilement le cheminement insidieux qui a conduit à cet acte odieux. Car tous les signes précurseurs étaient là.

Ceci n'est pas un fait divers.
Ceci est un roman sur des vies qui volent en éclat.
Ceci est un roman sur l'innocence perdue, le deuil, le chagrin, le combat difficile pour réapprendre à vivre et à se reconstruire sur les vestiges du passé.
Et au milieu de toute cette souffrance, ceci est un roman sur la résilience et l'amour fraternel qui permet de survivre à l'inconcevable, l'intolérable.

Un roman nécessaire pour mettre toute la lumière sur ces drames intimes qui se répètent beaucoup trop souvent.
Un très beau roman que je vous conseille.
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« On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? » Franz Kafka.

« Ceci n'est pas un fait divers » de Philippe Besson fait partie de ces livres qui vous secoue et vous « uppercute » à sa lecture. L'auteur m'avait déjà interpellé une première fois avec son « Paris Briançon ». Il récidive avec son dernier roman. Une descente aux enfers dont on ne peut sortir indemne.

« Papa vient de tuer Maman ». L'histoire commence avec Léa, 13ans, qui annonce par téléphone à son grand frère que leur père vient de commettre l'irréparable. Un grand frère qui va vouloir nous faire partager par l'écriture, cet énième féminicide qui va faire exploser sa famille. Un meurtre comme il s'en perpétue tous les trois jours dans notre pays et qu'on ne veut pas voir classer au rang de simple fait d'hiver.

Philippe Besson va décortiquer tous les sentiments, les émotions que l'on doit éprouver quand on perd sa maman de 17 coups de couteau… On passe de narrateur à acteur dans un maelstrom de d'images et de flash-back qui nous emmène loin, très loin à la limite de ce que peut supporter notre humanité. La violence des scènes, la dureté des propos, la dramatique des personnages, tout est à cran et exacerbé. du chagrin à la culpabilité, de la tristesse à la colère, du désarroi à la folie ; le drame va déchirer et détruire ces deux enfants en les propulsant sur la scène des faits divers. le deuil doit se faire alors en public car il n'y plus de place pour cette famille ordinaire qui va devenir malgré elle médiatique.

L'écriture de Philippe Besson est ultra précise. Sa prose reste pourtant élégante et lisible. Il utilise pour cela une écriture à la première personne qui nous permet de rentrer dans l'intimité des personnages et ainsi mieux s'identifier aux protagonistes de ce drame. Les chapitres courts permettent de pénétrer rapidement dans l'histoire. Mais la force de cet auteur est de rester dans la sobriété en évitant le pathos. Une certaine forme d'austérité qui va nous protéger et nous aider à continuer la lecture comme ses personnages qui continuent à vivre malgré leur immense malheur. Il possède ce ton sobre et juste nécessaire à la lecture d'un tel drame sans voyeurisme.

Le roman de Philippe Besson veut redonner une place importante aux enfants victimes d'un féminicide. A ces vies qui sont brisées brutalement. Pour Léa et son frère , la vie ou ce qui en reste appartient désormais au fait d'hiver. Comme le dit l'écrivain : Elle relevait de la police, de la justice, et nous n'avions plus notre mot à dire.

Je remercie les Éditions Julliard et Babélio pour cet envoi. C'est un roman pas facile mais vrai qui sait nous remuer les tripes. Un roman utile et nécessaire sur un crime qui doit cesser d'être un simple fait d'hiver pour enfin mettre un terme au macabre décompte qui endeuille notre société moderne : le meurtre de femmes pour la simple raison qu'elles sont des femmes.

« Léa affectionne les balades sur la plage. Et peut-être qu'elle sourira, pour me laisser croire qu'elle va mieux. Ou improvisera un pas de danse, « comme faisait maman ». J'aimerais tant voir ma soeur qui danse. »
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Elle s'appelle Léa. Elle a treize ans quand débute le roman.
Lui a dix-neuf ans. Il est le frère ainé, celui qui rêvait d'un destin différent. Depuis Billy Eliott, il voulait être danseur.
Celle qui n'apparaitra jamais vivante dans ce roman c'est leur maman. Elle avait décidé de partir. de quitter son mari, elle n'en a pas eu le temps.

Leur père, censé les protéger, est devenu un meurtrier.
Leur mère, toujours à leurs cotés, est morte poignardée.
Leur maison familiale, lieu de leur enfance, lieu de leurs souvenirs, est sous scellés et de toutes façons souillée à jamais.
« Papa vient de tuer maman »
Comment vivre après cela ?

L'auteur a croisé la route de ce jeune homme, au destin brisé par 17 coups de couteau. Il nous raconte ici son histoire et celle de sa soeur. Ils ne sont pas morts, mais ils sont aussi des victimes. Et celles-ci doivent continuer à vivre, ou plutôt survivre.
La victime n'est plus, le meurtrier est emprisonné, mais leur vie à eux a été aussi massacrée. Il ne dansera plus à l'Opéra, elle évitera les autres.
Comment vivre avec cela ?

Dans un roman à l'écriture sobre, aux phrases justes, sans un mot de trop (Lapsus ? j'avais tapé mort), Philippe Besson nous raconte l'après. Comment il faut trouver un nouveau logement . Comment il faut choisir le cercueil. Comment il faut vite convaincre le père de renoncer à son autorité parentale : Eh non, même si il est un assassin, même s'il a tué la mère de ses enfants, par défaut il reste le responsable des enfants mineurs.
Et puis essayer de reformer une famille avec le grand-père aussi effondré qu'eux.
« Maman a été enterrée juste à côté de sa propre mère. La place était celle que mon grand-père avait achetée pour lui-même vingt-cinq ans plus tôt quand il avait perdu son épouse, elle échoyait à sa fille, il la lui donnait, il réunissait dans le même caveau les deux femmes de sa vie. C'était tout à la fois effroyable et magnifique. »

Lui, le fils, était parti depuis cinq ans. Il essaie de comprendre, revient en arrière , analyse à rebours les signes et sait. Il a occulté, et devra vivre avec cela.
Léa, elle, était là, elle a assisté aux derniers instants de sa mère :
« Quand je me suis penchée sur ma mère, elle n'était pas morte. Il lui restait juste assez de force pour agripper mon bras… Elle a essayé de parler mais elle n'y est pas arrivée. Alors, comment vous dire… ses yeux ont parlé pour elle… Il y avait de la terreur dans ses yeux… Parce qu'elle avait compris qu'elle allait mourir. Parce qu'elle avait compris qu'elle ne serait plus là pour nous protéger. Finalement, elle a réussi à articuler le début d'une phrase : “Promets-moi de…” Juste après, sa tête a roulé, c'était fini… Et moi, je saurai jamais quelle promesse je dois tenir. »
Elle n'avait que treize ans.

Merci à NetGalley et aux éditions Julliard pour ce partage.
Une lecture difficile, mais nécessaire sur un sujet qui ne sera jamais trop traité , jamais trop dénoncé.

PS : Mon correcteur comme celui de l'auteur ne connait pas le mot Féminicide.

#Cecinestpasunfaitdivers #NetGalleyFrance
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critiques presse (11)
OuestFrance
27 février 2023
Ce féminicide-là est vu à travers les yeux des enfants de la morte, victimes collatérales auxquelles tout le monde pense mais que l’on entend rarement, parce qu’elles sont trop jeunes, qu’il faut les protéger ou qu’elles se taisent.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LaLibreBelgique
10 février 2023
Philippe Besson nous donne le roman bouleversant de deux enfants confrontés à l’irréparable.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
OuestFrance
06 février 2023
Empli d’empathie et poussé par la nécessité de raconter la vie des autres – le moteur de son œuvre –, l’écrivain décortique dans « Ceci n’est pas un fait divers » le sort terrible réservé aux enfants du féminicide. Un roman percutant, âpre et impressionnant.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
MadmoizellePresse
03 février 2023
Avec Ceci n’est pas un fait divers, Philippe Besson – dont on avait déjà beaucoup aimé Le dernier enfant (2021), variation autour d’une mère déchirée par le départ de la maison de son dernier fils – s’empare du sujet des féminicides dans un roman vertigineux. Ce dernier s’attache à mettre en lumière le point de vue, dont on parle peu, des enfants dont la mère a été tuée par leur conjoint.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
LesEchos
31 janvier 2023
Dans « Ceci n'est pas un fait divers », l'écrivain raconte le calvaire vécu par un frère et une soeur dont la mère a été sauvagement assassinée par leur père. Inspiré d'une histoire vraie, un roman manifeste, pressé et poignant, contre la violence faite aux femmes, le déni et l'impuissance de la société face aux féminicides.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeSoir
31 janvier 2023
« Ceci n’est pas un fait divers » raconte un féminicide tel qu’il est vécu par les enfants, victimes collatérales et invisibles.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeJournaldeQuebec
30 janvier 2023
Inspiré d’une histoire vraie, malheureusement, Philippe Besson raconte le chagrin, la colère, la culpabilité et tout un apprentissage – réapprendre à vivre – vécu par un frère et une sœur qui viennent d’apprendre qu’un drame s’est produit dans leur famille
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeJournaldeQuebec
30 janvier 2023
Inspiré d’une histoire vraie, malheureusement, Philippe Besson raconte le chagrin, la colère, la culpabilité et tout un apprentissage – réapprendre à vivre – vécu par un frère et une sœur qui viennent d’apprendre qu’un drame s’est produit dans leur famille
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeJournaldeQuebec
30 janvier 2023
Inspiré d’une histoire vraie, malheureusement, Philippe Besson raconte le chagrin, la colère, la culpabilité et tout un apprentissage – réapprendre à vivre – vécu par un frère et une sœur qui viennent d’apprendre qu’un drame s’est produit dans leur famille
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
16 janvier 2023
Le romancier français Philippe Besson aborde ce crime du point de vue des enfants, ces victimes invisibles.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Bibliobs
05 janvier 2023
Dans son style concis, avec une lucidité implacable, il raconte non pas un fait divers mais bien un fait de société dont on nous livre chaque année les statistiques accablantes. Il en met en lumière les négligences, les lâchetés, les inconséquences qui conduisent à l’irréparable.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (258) Voir plus Ajouter une citation
Elle nous attendait dans la chambre funéraire, étendue dans son cercueil.
Il avait d’abord fallu franchir une porte sur laquelle on avait punaisé une fiche cartonnée mentionnant son identité. J’ai pensé : c’est donc ainsi que la vie s’achève, avec son nom punaisé sur une porte, à l’arrière d’une boutique de pompes funèbres. J’ai présumé qu’un autre nom avait été punaisé la veille, qu’un nouveau nom le serait le lendemain.
La pièce était étroite, plongée dans une semi-obscurité. Sur les murs, des posters représentaient des paysages maritimes, sans doute en raison de leurs vertus apaisantes. Tout autour de la pièce, le long des cloisons, des chaises en plastique étaient alignées, afin que chacun puisse se recueillir, veiller le disparu ; on aurait dit une salle de bal d’autrefois, mais sans danseurs. Au centre, le cercueil; on ne danserait pas.
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Sur le couvercle, nous avons découvert une plaque mentionnant son nom, son prénom, l’année de sa naissance, celle de sa mort. Comme si on pouvait résumer les gens à ça, deux mots, deux nombres. Comme si ça pouvait contenir les rires, les espoirs, les étreintes, les danses, les désillusions et les peurs.
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… nous avons été heureux avec elle, c’était une femme bien, voilà ce qui devrait subsister, pas le reste, pas les images d’une scène de crime, pas les échos de disputes, pas la perspective d’un long périple judiciaire et d’un deuil interminable.
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Léa avait treize ans, moi dix-neuf.
On n’était pas taillés pour une calamité de cette nature, de cette ampleur.
Personne ne l’est. Évidemment.
Sauf que nous, ça nous est tombé dessus.
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Quand je raconte, on pourrait croire que cet enchaînement d’émotions a duré longtemps. Mais non, à peine une poignée de secondes. C’est extraordinaire, tous les états qu’on peut traverser en une poignée de secondes.
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Videos de Philippe Besson (131) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Besson
Pour cette dernière émission de la saison, Augustin Trapenard reçoit plusieurs grands auteurs dans La grande librairie. Parmi eux, Philippe Besson, Faïza Guène, Mathias Enard, Katherine Pancol, Caryl Ferey et Chloé Delaume. Ils viennent livrer, tour à tour, leurs cris du coeur, ou leurs coups de griffe concernant un grand classique de la littérature.  Mathias Enard, écrivain à l'origine de plusieurs succès comme Boussole, prix Goncourt en 2015, Zone, Rue des Voleurs ou encore le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs, ne s'est pas montré tendre envers l'ouvrage qui se veut l'un des plus grands classiques de la littérature, le rouge et le noir De Stendhal. Un avis qu'il ne partage visiblement pas puisqu'il l'a qualifié, sans tergiverser, de "vraie catastrophe". Il a ensuite étayé son propos : "C'est horrible. C'est interminable. On ose encore enseigner cela au lycée. Il y a des centaines de pages d'hésitation entre le rouge et le noir. Tout cela est extrêmement ennuyant".
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Ceci n'est pas un fait divers (Philippe Besson)

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