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3,9

sur 570 notes
Paris, la Grande Guerre fait rage. Il s'appelle Vincent, il est né avec le siècle, par chance, trop jeune pour aller sur le front. Il fera la connaissance d'un grand écrivain, Marcel Proust. Malgré le fait que cet homme puisse être son père, une profonde amitié amoureuse va troubler leur existence à tout jamais. Ils se reverront tous les jours, parce qu'ils en ont besoin, dans des lieux prestigieux.
Pendant ce même temps, Vincent rencontre Arthur, jeune soldat, revenu de permission, et fils de la bonne. Un seul regard et l'amour est là. Attirés l'un vers l'autre, ils vont se rencontrer toutes les nuits, pendant seulement sept nuits, puisque Arthur doit repartir au combat, sept nuits d'un amour passionnel, charnel où les deux corps se confondent...

En l'absence des hommes, paradoxalement, Besson ne nous parle que d'eux. de l'amour affection, de l'envie, de la passion amoureuse, de sexe... D'une grande sensibilité et de la poésie dans les mots et l'amour, ce roman est à fleur de peau. Avec un style simple, émouvant et troublant, il nous décrit avec justesse et émotion l'histoire de ces trois hommes.
Un roman en trois actes, fin et délicat.

En l'absence des hommes, en présence d'un réel talent...
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L'écriture de Philippe Besson m'émeut toujours et "en l'absence des hommes" ne fait pas exception même si la toute première partie m'a moins séduite.
Ce premier roman a déjà pour thème central, l'homosexualité mais ici dans un contexte très particulier puisque le roman se déroule durant la première guerre mondiale.
Vincent, le narrateur, est un jeune homme de 16 ans qui va se lier d'amitié "amoureuse" avec Marcel Proust et découvrir l'Amour avec Arthur, jeune homme de 21 ans qui repart au front.
Ce roman montre déjà une plume pleine de sensibilité, de sensualité et de pudeur que j'apprécie vraiment.
Afin de ne pas ternir l'image que j'ai des romans de P. Besson, je vais m'abstenir de lire son dernier livre, je vais attendre le prochain d'autant plus que j'ai la chance d'en avoir encore quelques uns en attente.
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Ce livre m'attendait depuis longtemps dans ma PAL car j'aime beaucoup cet auteur et j'avais très envie de découvrir son premier roman :

Vincent est né avec le siècle, et il n'a que seize ans lorsqu'il fait, durant la même semaine, deux rencontres majeures qui vont sceller son destin : Marcel Proust et Arthur, le fils de la gouvernante, soldat en permission.

Marcel Proust pour lequel il va développer un amour qui restera platonique, amitié serait d'ailleurs un terme mieux adapté. L'écrivain le fascine, il représente une image davantage paternelle: le père spirituel que l'on cherche tous plus ou moins (ou la mère) qui vient combler les défaillances réelles ou non, ou les projections: un idéal qu'on peut admirer et à qui on voudrait ressembler… Proust est un écrivain reconnu à la sexualité particulière: Vincent et lui peuvent se parler sans tabou.

Arthur (comment ne pas penser à Rimbaud?) entre dans sa vie par effraction, dans l'urgence de la guerre et lui déclare son amour: il n'a plus rien à perdre, il ne sait pas s'il reviendra vivant, donc ils vont vivre leur histoire dans l'urgence, le temps présent, les corps qui se découvrent et s'embrasent.

Vincent découvre son homosexualité et on a l'impression qu'il demande à Proust son autorisation tacite car il ne peut en parler avec personne d'autre. (l'auteur ne lui demande-t-il pas au passage l'autorisation d'écrire?)

Après une première partie où alternent des scènes torrides et des échanges plus intimes, l'auteur nous livre les lettres échangées par les protagonistes après le retour au front d'Arthur et le départ de Proust pour affaires.

Philippe Besson nous livre au passage de belles réflexions sur le temps qui passe, que l'on peut perdre, sur la guerre, la jeunesse, la mort et sur les mots et l'écriture.

« le souvenir vient jeter un lien entre hier et aujourd'hui. C'est aussi simple que cela. Il ne faut pas chercher plus loin. Je dis: le temps, c'est ces minutes avec vous, ce n'est rien d'autre que cela. » P 61

Ce qui m'a dérangée un peu, c'est l'utilisation à répétition des : « je dis » ou « vous dîtes » ou encore « il dit » qui alourdit le texte.

J'ai bien aimé ce roman et on sent déjà timidement s'ébaucher ce qui fera la sensibilité, la marque de fabrique de la plume de l'auteur. J'ai terminé ce livre, il y a une dizaine de jours et j'avais tellement noté d'extraits qui me plaisaient que j'ai eu du mal à faire une synthèse qui me convienne vraiment.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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En l'absence des hommes, c'est d'abord le rappel de cette guerre qui soustrait les hommes capables de se battre et laisse ceux qui restent dans l'expectative de ce qui va advenir, dans le confort des salons ou l'oisiveté des palabres. C'est un garçon de seize ans né avec le siècle et qui, au cours du même été, expérimente l'amitié de ce grand écrivain recherchant le temps perdu, tout en découvrant l'amour dans les bras d'un jeune soldat en permission. Les jours de Vincent sont pour son ami Marcel, ses nuits pour son amant Arthur.

Trois parties dont les temps se rétrécissent composent ce court roman. Dans la première, Vincent couche sur ses cahiers d'écolier les deux rencontres de cet été qui vont bouleverser son existence. Vincent a les yeux verts, les cheveux sombres et une peau de fille. Il sait la portée des silences et de la désinvolture. Sa grande maturité se pare d'une distance froide face au monde qui l'entoure. Cela pourrait paraître du dédain, mais son détachement est sa liberté. Marcel consacre sa vie à magnifier le passé, Arthur redoute ce futur qui le rendra aux combats, Vincent ne jure que par l'instant présent.

La seconde partie donne un autre sens au titre du roman. Vincent est séparé de son amant qui doit rejoindre le front, ainsi que de son ami qui est appelé loin de Paris. Les hommes auxquels il s'est lié sont absents. Reste le verbe. C'est donc au travers de relations épistolaires que Vincent garde le lien avec eux. La posture qui pouvait rendre l'adolescent antipathique au début du récit s'efface pour laisser place à une fragilité nouvelle. Étrangement, la manière trop mécanique de débuter chaque prise de parole par « je dis », « tu dis », « vous dites » lorsque les corps se faisaient face, cède ici la place à une plus grande fluidité des échanges. L'absence comme révélateur.

Sur la troisième partie, la plus courte et aussi la plus surprenante, je ne dirai rien. Ce premier roman de Philippe Besson évoque avec pudeur la lumière et la douleur de l'attachement, ainsi que cette époque où « l'inversion » en matière d'amour était encore inconcevable.
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Philippe Besson m'impressionne à nouveau par son talent à rendre l'intensité des sentiments dont il est question dans ce livre, entre amis et amants.

Je l'avais découvert dans un registre similaire dans le roman "L'Arrière-saison", pépite que je recommande chaudement à ceux qui adhèrent à sa plume, qui se confirme à mes yeux comme belle, puissante, magnétique.



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Eté 1916
Vincent a 16 ans, et rencontre, au cours du même été, Marcel Proust qui va l'initier aux plaisirs de l'esprit, et Arthur, jeune soldat permissionnaire dans les bras duquel il découvrira l'amour dans ses atours les plus voluptueux. Proust, c'est l'Esprit, Arthur le Corps. Avec la mort que fait planer la guerre.Superbe!

25/04/2010
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Un beau roman comprenant une partie épistolaire. L'histoire est émouvante. le texte bien écrit. Certains paragraphes sont magnifiques. Ce livre a été le premier roman de Philippe Besson et c'est une réussite. J'ai hâte de pouvoir découvrir la suite "Retour parmi les hommes"
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Été 1916, Paris, chaleur, lumière
Ailleurs, la guerre

Vincent 16ans
Marcel 45

Une rencontre mondaine quasi silencieuse mais très éloquente.
Les autres devinent, comprennent.
Marcel est réputé désirer les hommes.
Vincent le sait.
Il accepte la proposition de se revoir.

Marcel, c'est le crépuscule des salons, d'un certain monde en décadence, une fin de quelque chose.
ProustProust ma chère

Vincent c'est l'aube, la jeunesse mais la jeunesse lucide, consciente, avertie.

De courts paragraphes à la première personne du singulier rythment une narration précise ou l'intension résolue du jeune protagoniste ne laisse la place à aucun doute (peut-être est-elle un peu mature pour un jeune homme de 16 ans)
Il est maître de ses décisions, de son engagement comme de son destin.

Aucune ambiguïté ! Aucune.

Arrive Arthur, 21 ans.
C'est le fils d'une domestique de l'aristocratique père de Vincent. Il est poilu en permission pour une semaine après deux années au front. Il avoue une longue obsession amoureuse secrète pour lui, Vincent.

C'est la découverte.

Deux jeunes corps de deux jeunes hommes de conditions différentes qui s'enlacent, s'étreignent et s'emboîtent dans les confidences guerrières du combattant rompu et tourmenté.

Marcel toujours est là qui manigance et invite Vincent.

Vincent oscille entre l'âme érudite de Marcel et le corps érotique de Arthur.

Equipage à trois, équipage étroit qui s'ignore dont le pivot est un jeune homme de 16ans qui abandonne son innocence et s'abandonne en toute innocence.

Grâce à ces deux duos dont les dialogues restitués son encadrés de je dis, tu dis ou vous dites, Besson s'attache à nous dresser un portrait intime du Marcel qui fane en continuant de fréquenter les salons aristocratiques qui vont bientôt sombrer dans la désuétude et un brûlant brûlot contre la guerre qui massacre les jeunes corps vaillants des jeunes soldats qui ne demandaient qu'à en jouir comme le fait le jeune Vincent jusque là épargné.

Deux salles, deux ambiances.

Des réflexions sur le temps passé mais que l'on recherche éperdument à faire perdurer et sur la jeunesse qui déroule devant elle un tapis rougi parfois du sang de ceux qui ne pourront pas le fouler.

Entre deux jouissances et ses coups de semence, l'ombre de la guerre et ses coups de semonce. Vivre pleinement si l'on doit périr jeune et ne jamais devenir une forme avachie sur un sofa du siècle d'avant.

Un superbe écriture à la fois moderne et surannée qui utilise le mot virtuel dont l'existence en 1916 me surprendrait.

Comme dans un journal intime qui restituerait les échanges partagés soit avec le grand auteur cérébral soit avec l'ardant soldat amant, le texte aborde divers sujets dont la filiation, la création littéraire, le rapport à la célébrité,  la peur de la mort, la transmission, l'orientation sexuelle …
Sensé être écrit par le narrateur de 16ans, ce journal révèle un jeune homme certes très mature, décidé, conscient de sa différence et de ses origines mais également hautain, fat et qui porte un jugement sans appel sur la société dont il profite.

Puis vient la séparation, viennent les séparations, qui dans sa Normandie natale qui sur le front qui pourrait l'engloutir.

Le roman change soudain de braquet et c'est un bien, l'ennui aurait fini par gagner.

De journal intime il devient recueil épistolaire. Ce sont les courriers échangés qui nous sont donnés à lire ou la personnalité du narrateur se fait plus complexe, moins catégorique qu'on ne l'avait perçue précédemment, plus en accord avec son âge.

Des lettres d'amour où point le désespoir et la passion contrariée comme des demandes de conseil à l'aîné dont l'expérience supposée devrait aider à supporter et l'absence et l'effroi que la divulgation de son amour interdit pourrait provoquer, sa liaison dangereuse.
Le verbe aussi évolue parce qu'écrit, réfléchi, formulé pour être lu.

Cette fois l'auteur prête directement à Proust ce que Vincent rapportait de Marcel.

Le style se doit d'être compatible et il y parvient à mon sens bien que n'étant pas familier ‘d'à la recherche du temps perdu', au moins fait-il illusion.

Puis les échanges cessent et s'ouvre le dernier court chapitre qui sera celui de la révélation, celle d'un secret qu'on n'aurait imaginé, un dernier chapitre en forme de trait d'union qui scelle à jamais ce trio qui jamais ne s'est formé,  qui soude ces protagonistes qui ne se seront côtoyés que deux à deux et que seul Vincent trimballera dans la vie de solitude qu'il se promet de vivre.

Baissons chapeau à Philippe qui a su me captiver pour ce troisième roman de lui que je termine ici.
J'ai pu me lasser par moment, trouver la forme prendre le dessus sur le fond, estimer trop prégnant l'exercice littéraire en lui lui-même, regretter que l'auteur se cache derrière certains propos qu'il prête à d'autres, pourtant je finis admiratif du magnifique travail ici livré qui se sert d'une autre époque et d'autres moeurs pour analyser la notre, les nôtres et constater que finalement, malgré ce que l'on peut en dire, les choses n'ont pas tant changées que cela et que son personnage principal, même s'il m'a agacé parfois, est un bel exemple de modernité et de briseur de tabous.

Reste le titre qui, pour moi, demeure un mystère.
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En l'absence des hommes, -premier roman de Philippe Besson (1999) écrit par l'auteur après avoir lu « Paroles de poilus » et « Douze lettres d'amour au soldat inconnu » - est le récit pudique, élégant, sensible et sensuel d'un jeune homme entre deux amours. Deux amours qui semblent appartenir à des sphères différentes, à des moments distincts, mais qui se révèleront être reliés par un fil.

Paris, la Grande Guerre, un garçon de 16 ans, Vincent de l'Etoile, né avec le siècle.
Trop tôt pour Verdun, mais assez mûr pour réaliser qu'il a de la chance.

Paris, d'abord, le « monde », le Ritz, où Vincent fait la rencontre de Marcel Proust.
Proust qui aime chez Vincent, son intelligence et son regard neuf, sans jugement, sans morale peut-être, sa relative indifférence et sa jeunesse. « Alors que la mienne de jeunesse, dit-il, elle est si loin. Je me souviens d'avoir eu seize ans et combien il m'était difficile alors d'être aimé ! ». le désir de se revoir est là ; il trace son cercle de silence ; ils vont se revoir parce qu'ils en ont envie, besoin…

Et puis, là-bas, dans le nord de la France, un ange sous les balles ; c'est Arthur, dans la boue des tranchées.
Arthur, qui rencontre Vincent… et une seule caresse, dans le calme d'une chambre à l'abri du monde, pour apaiser la peur, oublier l'indicible, reprendre son souffle et retrouver un peu de soleil, de chaleur, de douceur, de VIE.

Un TRES beau roman, une TRES belle histoire, le tout écrit dans une TRES belle écriture, et en filigrane une évocation de situations, de réflexions, de sentiments, toujours en opposition - beauté-horreur, amour-haine, calme de la chambre-bruit des bombes, vie-mort, raisonnable-irrationnel, victoire-défaite, bonheur-désespoir, réel-imaginaire, promesse-silence, présence-absence -, afin de mieux évoquer encore, l'horreur de la guerre et la beauté de l'amour et de la VIE.

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Il est bien difficile de lire ce "roman" jusqu'au bout sans céder à l'exaspération. Il concentre en ses deux cents pages imprimées gros à peu près tous les vices de ce que Télérama ou la télévision font passer pour de la littérature. Un récit à la première personne, encore un : bon moyen de ne rien raconter, mais de s'épancher à longueur de pages sur le "ressenti" du personnage à propos de ceci ou de cela (souvent un événement minuscule). Une indifférence totale à la vraisemblance de l'époque et des classes sociales : Proust parle le bobo-Besson (anachronismes et vulgarismes compris), Arthur le beau soldat parle le Besson-bobo khâgneux (c'est le fils de la servante, ce qui a des conséquences linguistiques et culturelles en 1916, année de l'action), et le narrateur parle le Besson tout court. Une uniformité stylistique qui laisse voir à quel point l'auteur ignore qu'un roman est fait de personnages distincts les uns des autres, non de logorrhées convenues.
La phrase est du sous-Duras simplifié, avec l'emploi constant de l'abstraction molle ("notre jeunesse perdue", "j'enlace ta nudité", "un éclatement ininterrompu d'obus" - à lire à haute voix pour l'effet Ubu-Roi), l'emploi constant du présent de l'indicatif le plus plat, donc l'absence totale de sens de la temporalité, etc ... L'histoire aurait pu être jolie, à la Radiguet, mais ce livre est paru après l'effondrement de l'enseignement du français à l'école.
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