Une expression française dit: "deux valent mieux qu'une" hélas ici les deux histoires auraient méritées d'être scindées pour faire deux livres car les thèmes de départ sont intéressants mais survolés alors qu'ils auraient gagnés à être développés; la première énigme se situe dans le milieu de l'édition alors que la suivante se passe en Allemagne alors que la ville de Berlin est encore séparée par le mur.
Ce qui réunit les deux récits ! des meurtres qu'un commissaire va tenter de résoudre seul dans un premier temps puis avec l'assistance d'un ex directeur littéraire, victime collatérale du premier meurtrier.
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Il en est de cet auteur comme du vélo. Il faut persévérer. C'est ma neuvième rencontre et elle est enfin plaisante. Bien sûr vous n'échapperez pas à quelques moments de 'Placement de produit' (Un personnage allume sa cigarette Marlb.. avec son briquet jetable Bi...). Mais ceux-ci ont rares, causant tout juste une petite irritation.
La structure du roman est curieuse. Il enchaine deux récits ayant un lien assez faible : la présence de deux protagonistes. Comme si l'auteur, arrivé au final de son premier tour de piste, et s'étant aperçu que la pagination n'était pas suffisante pour respecter ce qu'il avait promis à l'éditeur, avait décidé d'ajouter un bonus.
Ceci dit, j'ai eu un réel plaisir à suivre ces deux enquêtes. Pour le coup M Besson a travaillé les intrigues et n'a pas saboté ses personnages. M Besson est donc un bon artisan qui connait son métier.
Mention à ajouter au dossier scolaire :
Bon travail quand Il veut s'en donner la peine.
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(...) Yvan soutenait qu'on ne lit bien les livres que s'ils nous coûtent quelque chose, de l'argent ou le temps de les trouver.
Il expliquait même l'incurie de la critique littéraire française par l'abondance des "services de presse".
Si, disait-il, les critiques devaient acheter les livres, comme c'était le cas en Angleterre au XIXème siècle, d'abord ils les liraient, ensuite ils seraient plus sévères dans leurs jugements.
Ils pardonneraient moins facilement aux romanciers de leur avoir fait perdre 50 francs qu'ils ne leur pardonnent aujourd'hui de leur faire perdre une demi-heure.
- Il vaut toujours mieux être deux, Bernotte. C'est une vieille vérité du métier. A deux, on peut former des combinaisons, tendre des pièges. Seul, on est la proie. Et puis, vous savez bien que je ne parle pas allemand.
p. 128
Il rentra à son hôtel et paya la note, puis il se rendit à l'agence où il avait loué la Mercedes. Il lui semblait que celle-ci le regardait comme un bébé qu'on est sur le point d'abandonner sur le parvis d'une église. Elle avait ronronné tendrement tout le long du trajet.
- Je voudrais l'acheter, dit finalement Bernotte, au moment où l'employé de Hertz lui tendit la note.
- Cette voiture n'est pas à vendre.
- Cela m'empêche t'il de l'acheter ?
- Il faut que je consulte mon supérieur, mais je crois bien que oui , dit l'employé.
Comme la plupart des hommes, Lionel imagine mal que les femmes laides soient elles aussi capables de trahir, et de tuer.
Patrick Besson : "La frivolité est une affaire sérieuse" Les Clochards Célestes