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3,6

sur 556 notes
Ce roman intimiste, reçu des mains qui m'ont déjà tant donné, ne manquait à priori pas d'attrait. En ce jour de la mi-février où paraît-il les oiseaux s'apparient, il était bien tentant de découvrir sur-le-champ la plume d'un auteur encore jeune mais à la bibliographie impressionnante.

La rencontre d'Hélène et de Mathieu, deux parisiens qui depuis quelques jours traînent leur vague à l'âme dans un hôtel lisboète, n'allait pas de soi. Par une fin d'après-midi écrasée de chaleur, la lève-tôt et le noctambule osent enfin se parler devant un verre.
Ces quarantenaires ne savent pas encore que ces premiers mots, échangés sur un ton hésitant, en appelleront d'autres. Ils ont toutefois suffisamment de sensibilité pour comprendre que la tristesse dans le regard de l'autre nécessite une attention précautionneuse.
Hélène et Mathieu sont des naufragés de la vie. Le chagrin qui les consume à petit feu paraît inextinguible. Au terme de cette première rencontre, la passerelle qui maintenant relie leur radeau respectif n'est pas, loin s'en faut, une planche de salut mais leur apporte néanmoins un peu de baume au coeur.

Comme le suggère le titre ‘'Les passants de Lisbonne'', la grande ville portugaise étouffante l'été est omniprésente dans ce court roman de Philippe Besson.
Connue pour sa mélancolie, cette fameuse saudade qui se dégage du moindre fado des rues, la capitale à taille humaine s'accorde bien à l'état d'esprit de ces deux êtres désireux de s'épancher.

Pour autant, il ne suffit pas de créer des personnages attachants et de les placer dans un cadre agréable pour réussir un grand livre. Celui-ci se lit certes sans déplaisir mais souffre d'un épilogue sans consistance, comme improvisé.
Le roman “Les passants de Lisbonne” laisse au final l'impression d'une histoire vite écrite, vite lue et probablement vite oubliée.
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Mathieu.

Hélène.

Lisbonne.

Trois personnages pour un joli roman. Pour de beaux instants, encore une fois sous la plume de Philippe Besson.

Deux solitudes, deux "abandonnés", se croisent et se rencontrent lors d'un séjour à Lisbonne. Ils vont se raconter, souvent sans les mots. Et s'aimer surement beaucoup.

Une rencontre, un battement d'aile de papillon qui va changer les choses ...

J'ai donc aimé ce roman. Encore une fois.

Cette façon de parler de mélancolie, de l'absence, ces douleurs universelles si difficiles à décrire. Magicien de l'indicible, Philippe Besson nous brise le coeur 100 fois pour le ramener à la vie dans sa fabuleuse foi en la beauté humaine.

Toujours cette humanité qui coule dans ces pages. Cette pudeur, cette peur d'être dans le pathos sans jamais y être.

Allez coup de coeur! Encore une fois.

Les temps sont durs.

Lisez Besson.
Lien : https://labibliothequedejuju..
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Une rencontre entre 2 âmes en peine.
Un hasard. Un lieu.
Se confier à un inconnu de passage, sans jugement, sans réponse attendue. Juste une oreille attentive. La guérison, ou le premier pas vers la guérison, est parfois juste dans l'épanchement, dans la possibilité de parler.
Philippe Besson nous livre ici des peines, des douleurs mais aussi de l'espoir, ou en tout cas, une suite qui se vit, malgré la disparition, malgré la mort. Cette rencontre, c'est un petit pan de vie, sans avant et sans après...
Une parenthèse commune pour 2 personnes qui ne se connaissent pas, qui ne se reverront probablement jamais, mais une parenthèse décisionnaire et qui modifiera leur futur, ou tout du moins qui apaisera un peu leur peine. Une jolie parenthèse également pour la lectrice que je suis.
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Je suis à la dérive, ballotée par les flots,
le vent qui tourbillonne me pousse,
de très loin, je distingue le clapot.

Parfois je croise des visages,
venus dont ne sais où.
Finirai-je un jour par atteindre le rivage ?

Dans ce port écrasé de chaleur,
émergent les paroles d'un homme.
Je partage la tristesse de son coeur.

Je lui confie ma souffrance,
née des profondeurs de San Francisco,
de ma vie, de mes journées d'errance.

Lui a perdu son alter égo,
trôle dans les nuits de Lisbonne,
à la recherche d'un autre Diégo.

Court roman, pétri de mélancolie,
riche de sentiments, d'amour, de fraternité.
Au travers des mots, un beau ressenti.

Le seul inconvénient s'il en est,
cette longueur dérisoire,
qui me laisse un peu frustré.

Merci, Andman, Eve-Yeshe et AudreyT.
Merci, pour vos magnifiques critiques,
qui m'ont beaucoup apporté.
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Faisant partie du fan-club de Philippe Besson, je me suis précipitée sur ce livre que j'ai beaucoup aimé.

On est frappé d'emblée par cette rencontre entre deux êtres en souffrance, qui ne se connaissent pas mais se « re-connaissent ». Matthieu voit chaque jour Hélène quand il rentre de sa promenade dans Lisbonne écrasée par la chaleur, la moiteur. Elle est allongée, le regard dans le vide.

Il l'aborde presque malgré lui, sa souffrance l'attire car elle fait écho à la sienne : son mari est mort lors d'un séisme à San Francisco (et oui, « the big one » dont on parle tant a eu lieu), et on saura plus tard qu'il a perdu quelqu'un lui-aussi, son compagnon l'a quitté un jour sans prévenir et depuis il erre sur les traces de leur amour.

Elle se confie à lui, lui explique l'inexplicable : la mort, la façon dont on l'apprend lors d'une catastrophe comme celle-ci qui a fait des milliers de morts, le désarroi de ce qu'on appelle les cellules de crise, l'aide aux victimes. Comment aider des gens qui ont subi un tel traumatisme ? Comment trouver les mots ? Comment elle y a cru jusqu'au bout, est allée chercher son mari à l'aéroport. "Elle dit la blancheur de cet instant. Oui, la blancheur. Elle dit la seconde où elle apprend que celui qu'elle attend, n'arrivera pas, qu'il n'est jamais parti". P 48

Ils se confient l'un à l'autre, probablement parce qu'ils ont peu de chance de se revoir par la suite, mais aussi parce que chacun sait presque intuitivement ce que l'autre ressent, alors pas besoin de mots superflus, d'attitudes plus ou moins composées. On sait très bien qu'il n'y aura pas une histoire d'amour entre eux, mais un lien très fort se noue, une sorte de fraternité. ce sont des compagnons d'infortune.

Et bien sûr, il y a un troisième personnage : Lisbonne, sa moiteur, la chaleur de l'été, l'ambiance si particulière, une histoire mélancolique dans la ville de la « Saudade », et l'on entendrait presque Amalia Rodrigues en tendant l'oreille… une atmosphère qui m'a fait penser au journaliste Pereira qui transpire en arpentant la ville et en buvant citronnade sur citronnade pour tenter d'étancher sa soif, en 1938, sous la dictature de Franco (« Et Pereira prétend » très beau livre de l'auteur italien Antonio Tabucchi)

La mélancolie est à Lisbonne ce que l'amour est à Venise, dans notre inconscient, et c'est palpable. Je connais très peu cette ville, car mon mari est originaire de l'Algarve que j'aime énormément et le ressenti n'est pas du tout le même…

Mais, car il y a un mais, qui ne fera pas de ce livre un coup de coeur franc et définitif : j'ai été déçue par la fin. Tout était magique et tout à coup, l'histoire s'est accélérée, et c'est dommage.

Très beau titre également, les passants, telles deux ombres qui déambulent dans Lisbonne, ils ne sont que de passage, à un moment particulier de leur vie…

L'écriture de Philippe Besson est belle, les mots sont choisis avec précision, presque lapidaire parfois, brute de décoffrage, car inutile de s'étendre et sombrer dans le pathos. J'aime cette sensibilité si particulière de l'écrivain, tout en pudeur, qui me donne l'impression souvent de ne s'adresser qu'à moi, comme un double et ses mots me touchent, presqu'à chaque livre, alors une bonne note quand même et un livre à lire si on aime la sensibilité de l'auteur…

Note : 8,4/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Un roman d'une grande qualité. Philippe Besson respecte ses lecteurs et sait manier la plume. Dans ce texte qui expose deux douleurs bien différentes, deux solitudes, le lecteur peut savourer la rencontre de deux inconnus, deux Français, venus se retrouver, s'apaiser, se reconstruire, à Lisbonne... Cette femme et cet homme connaissent un chagrin différent, mais ils se reconnaissent en tant que personnes fragiles, blessées par la vie... Rien ne les prédestinaient à se fréquenter, mais une amitié fugace va naître, ils se sont trouvés à un moment où ils avaient besoin de parler, d'être écoutés. Pas de pathos, ni de sentiments dégoulinants dans ce beau livre. Tout sonne juste. La sensibilité de Philippe Besson se manifeste encore une fois, avec pour décor des lieux mythiques de Lisbonne. Très beau. Très juste.
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N'aimant guère les histoires sentimentales, j'ai hésité à ouvrir ce livre. En fin de compte, je n'ai pas du tout regretté ma lecture.
Nous assistons à la rencontre de deux personnes souffrant d'une rupture avec un être cher. Elles vont s'épauler pour parvenir à surmonter cette épreuve. le décor est posé : les rues de Lisbonne, merveilleusement bien décrites.
La psychologie des personnages est évoquée par petites touches profondes, l'écriture est efficace et - enfin ! - ce roman m'a permis d'apprécier cet auteur célèbre à sa juste valeur.
Le plus serait de le lire en parcourant les rues de Lisbonne, ce que je n'ai pas encore fait, hélas.
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Certains s'expriment avec leur coeur ou leurs tripes, d'autres avec leur intellect, option manifestement retenue par Philippe Besson pour ce récit qui penchait pourtant volontiers vers le tire-larmichette.

Un homme, une femme, deux meurtris de la vie, font connaissance dans un hôtel de Lisbonne où les ont conduits leurs errances respectives. Deux adversités distinctes, avec en commun néanmoins la brutalité d'une séparation et l'intolérable douleur de l'absence.

Elle se raconte. Il se confie. Des éléments de la tragédie, de la blessure, se révèlent peu à peu au long d'un tête à tête finalement moins sentimental que thérapeutique.

Quant à l'ami lecteur – en tout cas moi – il encaisse. La froide chronologie des cataclysmes, la litanie méthodique des combats intimes, les détails sordides. Pour ma part je suis restée insensible à ce déballage un peu artificiel, bien plus proche du constat sentencieux que de l'authentique ressenti. Paradoxalement, en outre, c'est un épilogue au sentimentalisme mièvre et incongru qui achèvera définitivement de perdre le dit ami lecteur – en tout cas encore moi, toujours perplexe, voire un chouïa vénère.

Intense réflexion du coup quant à l'éventuel dysfonctionnement de mon système lacrymal perso… jusqu'à ce que j'enchaine avec un tout autre auteur dont la matière singulière et l'écriture fascinante me font à nouveau croire au nirvana, alléluia.

Mode émotion amplement réactivé donc, mais pas grâce à vous, Monsieur Besson.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Lisbonne est le témoin d'une rencontre : Hélène et Mathieu sont tous deux en errance dans un hôtel de la ville. Perdu et solitaire car chacun porte le poids d'une disparition. le mari d'Hélène est mort dans un tremblement de terre alors que Mathieu subit la rupture de son couple... Même si leur souffrance n'est pas comparable, ils vont tous deux écouter, parler et finalement panser les blessures de l'autre...
Philippe Besson écrit ici un très beau roman, doux et lent, à l'image du retour à la vie de ses deux personnages. Tout en pudeur, il nous livre leur combat contre le manque et le retour à la surface...
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Héléne et Mathieu se rencontrent par hasard dans un hôtel de Lisbonne , elle, choquée par le décés de son mari lors d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine, alors qu'il y travaillait et y séjournait.......
Lui, dévasté par la rupture brutale avec son aimé, Diego, qui lui a laissé une lettre dans un appartement vide.......
Ils vont se parler, en déambulant dans la torpeur de l'été au coeur des ruelles tortueuses de Lisbonne, se comprendre, s'aider à affronter le manque, la faille, le désastre, la douleur ineffable alors que le monde continue ..
Ils panseront leurs blessures et tenteront , surtout pour Héléne, de renouer avec les vivants, de retrouver l'espoir et se rattacher à un fil même ténu .....au besoin de croire que tout n'est pas perdu.....


L'auteur décrit avec sensibilité et finesse : au scalpel, les souffrances, les non- dits, les regrets, les jalousies, les tourments de l'âme, le vide atroce de l'absence, le mystère des sentiments.
Il fouaille et creuse les interrogations, les infimes détails de la douleur et de ses manifestations jusqu'à l'obsession.

Il parle avec tendresse et lucidité du manque, de la force des images oubliées avec l'être disparu:
: les balades insouciantes à vélo, les files d'attente au cinéma........
Il détaille la mécanique des rires appuyés, des oeillades, des corps qui se rejoignent dans l'ivresse d'une nuit chaude, les numéros de téléphone échangés sur des bouts de papier dans la fièvre, les plaisirs faciles, les étreintes de peaux dans l'ombre........
Il aime décrire à satiété "l'intime", "l'invisible," l'intériorité de l'être , le lien familial et le lien amoureux.
Il dissèque avec art ,"sur le fil" les sentiments et l'entre - deux des coeurs.....

Malheureusement je suis restée un peu en retrait de cet ouvrage, non dénué de qualités; trop superficiel malgré l'auscultation savante et vivante des coeurs ......
La fin m'a laissée de marbre, une fin décevante , comme improvisée , peu travaillée, sans épaisseur ni consistance comme si l'auteur désirait s'en débarrasser !
Cela ne plaira pas aux inconditionnels de l'écrivain dont j'avais aimé les premiers ouvrages, tant pis, ce n'est que mon humble avis !
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