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Critique de Patlancien


Un train de nuit est par nature un espace clos où tout le monde se retrouve embarqué pendant plusieurs heures comme dans un navire. Dans le roman de Philippe Besson, L'intercités n° 5789 n'échappe pas à la règle. Il est prévu pour 20h52 au départ de Paris et va desservir les gares de Valence, Crest, Die, Luc-en-Diois, Veynes, Gap, Chorges, Embrun, Mont-Dauphin-Guillestre, l'Argentière-les Ecrins et Briançon, son terminus, qu'il atteindra à 8h18 du matin.

On va faire la connaissance de onze personnes par petites touches de plus en plus précises au point de rentrer dans leur vie intime. Catherine et jean louis les retraités, Serge le représentant de commerce, Julia et ses deux enfants, Alexis le médecin, Victor le hockeyeur, Manon, Leïla, Hugo, Dylan et Enzo cinq amis étudiants. Et bon dieu qu'est-ce qu'ils vont devenir attachants ces personnages. Leur vérité à chacun va éclater en plein jour sans aucune fioriture, brut de pomme. Leur personnalité va être mise à nu au point qu'ils vont nous être aussi familiers que des amis de longue date. C'est cette intimité qui en fait l'élément fort de ce roman.

Philippe Besson avec son style direct et ses phrases simples, nous raconte des histoires banales tout en leur donnant une forte intensité. Il sait nous toucher là où ça fait mal en nous remémorant des situations déjà connues de nous lecteurs. C'est un magnifique faiseur de mémoire et remonteur de souvenirs. Les coïncidences, les concours de circonstances, les successions de décisions font que rien n'est fait et dû au hasard, ils devaient tous se rencontrer dans ce train de nuit. L'auteur nous embarque, nous prend par la main et nous le suivons sans arrière-pensée au rythme du balancement de ce train qui va nous emmener jusqu'au bout de la nuit, jusqu'au bout de la vie.

Si le style de Philippe Besson est simple, son rythme est vif. Les pages se tournent rapidement et le roman se lit plus vite que les onze heures nécessaires au Paris-Briançon pour effectuer son trajet. Il sait nous faire voyager. On retrouve les sensations et les habitudes de ces trains de nuit. de cette atmosphère feutrée et intime qui dévoile les manies et les passions des passagers. Ces voyages qui permettent aux gens de faire connaissance et d'échanger avec d'illustres inconnus. Et puis le roman bascule, le drame nous saisit brutalement et nous nous retrouvons à la merci du Destin. La mort va frapper sans distinction d'âge, de classe ou de sexe. Un roman qui va devenir dans sa deuxième partie bouleversant, poignant et parfois même choquant.

« La vie c'est si peu de choses, et ça passe si vite. »

Merci à Onee, Sandrine, Dominique, de m'avoir invité à bord du Paris-Briançon. A quand votre tour ?
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