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EAN : 9782260018575
224 pages
Julliard (06/01/2011)
3.67/5   159 notes
Résumé :
En 1916, à la mort d’Arthur, son jeune amant tué au combat, Vincent de l’Etoile, héros d’ En l’absence des hommes, s’est enfui.

En Italie, d’abord, puis au Moyen Orient, en Egypte, au Soudan, en Abyssinie sur les traces de Rimbaud, en Syrie, au Liban ; errance de vagabond inconsolable, miséreux et rêveur ; puis c’est la traversée de l’Atlantique dans un bateau d’émigrants, l’Amérique, le New-York des années vingt. Après quelques années de dérive à tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 159 notes
Le livre des « Pourquoi ».
« Retour parmi les hommes » avait tout de la bonne idée. Retrouver Vincent de l'Etoile, le personnage d' 'En l'absence des hommes » pour voir comment c'était reconstruit le jeune homme. Oui, mais alors pourquoi nous imposer plus de cents pages à expliquer sa « fugue » vers des terres nouvelles, pour tenter d'oublier la mort d'Arthur ? Car il faut bien dire qu'il ne s'y passe pas grand-chose. Puis voilà le retour en France auprès d'une mère qui a remué ciel et terre pour le retrouver. Elle se montre blessante, humiliante, impossible. Pourquoi alors avoir tout fait pour retrouver son fils ? Pour lui rendre la vie impossible ?
Puis la deuxième partie, est enfin plus intéressante. Vincent rencontre le jeune Raymond Radiguet, qui vient de publié « Le diable au corps ». Une amitié nait entre les deux hommes. Alors qu'enfin, il y avait matière à faire vivre cette folle époque du Montparnasse de l'après première guerre mondiale, pourquoi Besson nous expédie ça en trois coup de cuillères à pot ?
Un peu comme si cette suite lui avait été imposée.
Quelle frustration !




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Un très beau livre sur la douleur, le deuil, le désir de se reconstruire.
Le héros de ce livre, Vincent de l'Etoile, appartenant à une vieille famillle aristocratique, a fui Paris lors de l'annonce de la mort de son ami Arthur, mort en 1916 au combat.
Vincent va quitter tout et errer en Amérique pendant plusieurs années où il va exercer divers petits boulots de survie.
Sa mère retrouve sa trace au bout de 7 ans et le voici revenir à Paris dans cette atmosphère particulière et apparemment désinvolte des années folles.
Le hasard va le mener à rencontrer le jeune écrivain Raymond Radiguet avec qui il va nouer une amitié profonde et riche.
C'est Radiguet qui va l'entraîner dans la vie noctambule parisienne et lui faire connaître les grandes figures du milieu intellectuel de l'époque: Jean Cocteau, Francis Poulence et bien d'autres..
Une atmosphère de légèreté mais un récit qui se termine tragiquement avec la mort prématurée de l'écrivain Raymond Radiguet.
Comme toujours j'apprécie l'écriture de Philippe Besson, toute en finesse, fluidité et subtilité mais j'ai été un peu déçue par la fin.
L'amitié entre les deux personnages aurait pu être davantage développée.
Néanmoins, c'est un beau tableau d'une époque intéressante et artistiquement très riche.
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J'ai lu Retour parmi les hommes quelques jours à peine après son arrivée en librairie. Ce n'est pas peu dire que d'affirmer que j'attendais ce roman avec impatience. Depuis l'annonce de sa publication quelques mois plus tôt, en fait. Ou même, si on remonte plus loin : dix ans plus tôt, quand j'avais refermé En l'absence des hommes. Celui-ci est en effet la « suite » du premier roman de Philippe Besson, publié en 2001.

Je pense avoir souvent parlé ici – ou ailleurs – de l'effet que m'avait fait En l'absence des hommes lorsque je l'avais lu en 2001. Avec ce premier roman, Philippe Besson avait pour moi frappé un grand coup et j'ai lu depuis chacun de ses romans avec joie. J'ai rarement été déçu, même si j'ai rarement retrouvé l'émotion ressentie avec ce premier magistral coup d'essai, à part peut-être avec Un homme accidentel et son passage sublime sur la morsure du manque.

Dans En l'absence des hommes, nous suivions Vincent de l'Etoile, aristocrate parisien de seize ans, « né avec le siècle », dans sa découverte de l'amitié avec l'écrivain Marcel Proust, de l'amour auprès d'Arthur, jeune et beau soldat de vingt ans, et de la mort, quand la Première Guerre Mondiale arrache Arthur à son jeune amant. J'avais été bouleversé par cette histoire simple mais dans laquelle Philippe Besson décrivait avec beaucoup de justesse les émois de l'adolescence et la douleur de la perte de l'être aimé.

C'est donc avec beaucoup d'impatience et un peu d'appréhension que j'avais commencé à lire ce nouveau roman où j'allais retrouver Vincent de l'Etoile, dix ans après ma « rencontre » avec lui. Un peu d'appréhension car c'était un peu comme comme un rendez-vous avec un vieux copain de lycée qu'on n'a pas revu depuis dix ans : il a pu tellement changer que le courant ne passe plus vraiment.

Pourtant, très vite, j'ai été rassuré : le courant allait bien passer. Dès la cinquième page, je suis tombé sur ce paragraphe et j'ai su que j'allais prendre une claque :

Car à la fin, on est forcément égoïste dans le deuil, égoïste et seul ; nul n'est en mesure de nous y atteindre. Certains tentent de s'approcher, d'accomplir des pas dans notre direction, ils cherchent des paroles, des gestes, mais ça ne pèse rien, c'est du vent, du sable. On est là dans la solitude absolue, intouchable.


La suite est du même niveau : c'est juste, c'est fort, c'est du très bon Philippe Besson. Dans son style caractéristique, avec de courts chapitres de trois ou quatre pages, il nous mène sur le chemin suivi par Vincent depuis qu'il a fui Paris après la mort d'Arthur. le récit est découpé en quatre grandes parties :

- dans « Je parle à des morts ... », nous retrouvons Vincent âgé de vingt-trois ans ; il s'adresse aux deux disparus qui ont marqué ses derniers mois à Paris : Marcel et Arthur, alors qu'il s'apprête à rentrer après sept années d'exil

- cet exil, nous le suivons dans la deuxième partie, « Je suis parti vers des ailleurs ... » : de l'Italie à l'Amérique en passant par l'Afrique, Vincent fuit, se perd, cherche son chemin, se cherche et finit par se poser à New-York avant d'être rattrapé par son passé

- de retour à Paris auprès de sa mère, dans « le temps a passé sans moi ... », Vincent découvre ce qui s'est passé pendant ses sept années d'absence, il apprend le destin de son père, de Blanche (la mère d'Arthur) et tente de retrouver sa place dans la maison et la ville où il a grandi

- enfin, dans « Je reviens parmi les hommes ... », il découvre le Paris des Années Folles et fait la connaissance de Raymond Radiguet, l'écrivain prodige âgé de vingt ans, qui s'attache très vite au mystérieux et taciturne Vincent.

Chacune de ces quatre parties porte des émotions différentes. On commence par la douleur, l'incompréhension ; on poursuit par la fuite en avant, la perte des repères ; puis, la résignation mêlée d'aigreur ; enfin, c'est une renaissance teintée de mélancolie, la redécouverte de l'amour même si les illusions du premier amour sont oubliées. Chaque fois, Philippe Besson trouve les mots justes ; c'est d'ailleurs sa grande qualité en tant qu'auteur, cette capacité à parler au coeur, à mettre des mots sur des sentiments que nous avons tous connu et de permettre que nous y retrouvions si facilement une part de nous. Un écrivain des émotions, en quelque sorte.

Moi qui avais si peur d'être déçu, j'ai été bouleversé. Je n'ai pas encore trouvé d'écrivain qui parle mieux du deuil que Philippe Besson ne le fait. de même, comment ne pas être ému quand Vincent redécouvre l'amour, fut-il porté à un garçon qui préfère les filles ? C'est juste touchant, beau, avec toujours beaucoup de pudeur et de justesse.

Ce roman n'est pas seulement la digne suite de En l'absence des hommes, c'est son aboutissement. C'est aussi le fruit du cheminement de Philippe Besson sur le deuil et le manque depuis son premier roman, c'est le paroxysme de cette réflexion. Et finalement, même ému comme je l'ai été, je me dis que tout ceci est logique, que ce n'était que la pièce manquante du puzzle, celle qui permet de voir le paysage dans son ensemble et d'être ébloui.
Lien : https://zerojanvier.fr/2011/..
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N°612– Décembre 2012.
RETOUR PARMI LES HOMMESPhilippe Besson - Juillard

A la fin de « En l'absence des hommes » (La Feuille Volante n° 609) , Vincent de l'Étoile, meurtri par la mort d'Arthur était parti vers des contrées lointaines, une fuite pour adoucir ce deuil. Ainsi était-il parti, entre Afrique et Amérique, sur terre comme sur mer, avec pour seules boussoles le hasard et la liberté, loin de Paris et de ses 16 ans, de son éducation aristocratique, entre fantasmes et réalités, entre « bateau ivre » et aventures exotiques et même inattendues. En vain ! C'est une autre version de « l'homme aux semelles de vent » chère à Rimbaud, mais voyager, nous le savons, n'est pas guérir son âme. Cette période sabbatique de sept années est symbolique, elle répond sans doute aux sept jours pendant lesquels il avait vécu un amour parfait avec Arthur. A lui qu'il n'a toujours pas oublié, il parle par de-là la mort, évoquant cette semaine d'amour. Ce jeune homme qui aime les garçons mais ne laisse pas les femmes indifférentes a connu des aventures amoureuses fugaces mais sans lendemain. Il a choisi de rester fidèle à un mort !

De Marcel Proust, il n'a eu que des nouvelles partielles, il a su qu'il avait connu la gloire, la consécration littéraire puis ce fut la mort après une courte agonie...Il revient donc chez lui pour apprendre que sa mère lointaine et hautaine l'a fait recherché et que son père est mort de son absence. Ce n'est cependant pas le retour du fils prodigue mais un accueil froid, plein de reproches. Blanche, leur gouvernante et la mère-célibataire d'Arthur s'en est allée et on a perdu sa trace. Madame de l'Étoile a choisi de s'engoncer dans un monde immobile et sans doute d'y attendre la mort et Vincent découvre un Paris qui a changé, qui veut oublier la guerre et qui s'abrutit dans les plaisirs un peu comme si ce XX° siècle tout neuf avait débuté en 1918. Lui reste malgré tout un jeune aristocrate qui remarque « Je suis né trop tard ou pas dans le bon pays » ;

Vincent rencontre Raymond Radiguet, un jeune homme au talent précoce et plein d'avenir qui lui fait connaître Cocteau. Malgré son très jeune âge, il est déjà l'auteur de deux romans au parfum de scandale. Il le suit dans dans une sorte de folle équipée parisienne où le lecteur ne sait pas trop s'il s'y perd ou s'il s'y reconstruit. Dans ce tourbillon il rencontre des peintres, des écrivains...Il se remémore sa relation chaste et platonique avec Proust et en mène une autre avec Raymond qui aurait pu être torride mais ne l'est pas. Si l'auteur d' « A l'ombre des Jeunes filles en fleurs » se penchait sur le passé , Radiguet lui incarne l'avenir. Il est attiré par lui mais, malgré ses vingt ans Raymond meurt brutalement d'une fièvre typhoïde. Au cours de leur brève relation, il avait évoqué une noyade à laquelle il avait échappé de justesse notant avec prémonition «  C' aurait été une mort épatante. Tellement plus originale que le suicide ou la vieillesse ». Il ajoute même «  Et puis sait-on si on aura le temps de tout faire ? Mieux vaut commencer tôt » et Vincent rapproche cette remarque de sa propre existence «  Moi qui me suis contenté de fuir, d'errer sans but précis, moi qui n'ai rien commencé, rien terminé, moi qui ne suis qu'un ballon de carnaval arrimé à la main d'un enfant distrait.»

Ainsi, autour de Vincent, ce n'est que la mort qui rode et le temps qui passe. Lui survit à tout cela, entre questionnement et culpabilité. Il note quand même dans l'ultime phrase de ce roman « Les morts me rendent la vie ». A n'en pas douter Vincent a gagné en maturité et choisit de s'éloigner de la mort.

J'avoue que j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'univers de ce roman, seule la fin a retenu mon intérêt. Malgré tout et comme toujours le style de Besson m'a plu.





©Hervé GAUTIER – Décembre 2012.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Ce roman est la suite de "En l'absence des hommes", nous retrouvons notre héros se perdant dans des voyages, partant en exil en Amérique, pour finalement revenir à Paris pendant les années folles. Belle écriture. J'ai préféré ce volume au premier opus. Un excellent livre.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Parmi nous, certains roulaient un chapelet entre leurs doigts ou palpaient l'étoile de David accrochée à leur cou. D'autres lisaient des livres, les yeux cachés derrières de petites lunettes cerclées de fer, tels les personnages fébriles et coupables de Dostoïevski. J'ai entendu des idiomes inintelligibles, des prières inconnues.
A l'évidence, il y avait là des jeunes gens en quête d'un avenir enfin rayonnant, des familles qui rejoignaient le pionnier qui les avait précédées, des miséreux à qui ont avait fait miroiter des jours meilleurs, des forçats à qui on avait raconté le pays de la Liberté, des enragés et des utopistes. Des gens ordinaires avec un rêve extraordinaire;
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Elle dit : "Nous porterons toujours une particule." Et c'est sa façon à elle de me commander d'assurer la descendance, de continuer l'Histoire. De préserver notre nom. Sa façon aussi de me ramener vers les femmes, la vie normale, les devoirs. Je ne lui dis pas : "Notre nom s'éteindra avec moi." A quoi bon?
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Il est plus aisé de n'avoir rien que de n'être rien
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Raymond (Radiguet) lance:
" On me demande comment j'ai fait pour écrire deux livres à 20 ans.
Mais c'est tout bête:
je dors très peu. On est besogneux lorsqu'on est insomniaque."
J'aime cette diversion: j'aperçois dans le reflet de la fenêtre un sourire qui se dessine sur mon visage.
Sans me retourner, je dis:
"Il ne faut pas exclure non plus que tu sois doué."
Il enchaîne:
"Et puis, sait-on si on aura le temps de tout faire? Mieux vaut commencer tôt!"
Le temps de tout faire. Une phrase qui me fait frémir.
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Je te fais une promesse : je m'efforcerai de ne pas pleurer. Il m'arrive d'être bêtement sentimental et de me montrer infichu de réprimer un sanglot. Je me suis endurci pourtant, tu ne me reconnaîtras pas. Je suis presque méconnaissable. Il faut avouer que j'ai traversé quelques épreuves qui m'ont tanné le cuir. Mais voilà, à l'instant de nos retrouvailles, il se pourrait que la mémoire soit la pire des violences, et m'envoie valdinguer. Comme je sais que tu n'aimerais pas me voir ainsi, je vais apprendre à me tenir. Et quand je saurai ma leçon, alors je me présenterai devant toi.
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