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EAN : 9782264067265
211 pages
10-18 (21/01/2016)
  Existe en édition audio
3.82/5   469 notes
Résumé :
" Regardez-moi bien. Qui sait si je serai encore là demain... " Aussi célèbre soit-il, James Dean, symbole de la jeunesse éternelle, demeure toujours aussi insaisissable. Vivre vite, roman choral tout en nuances, dresse, à travers la voix de ses proches, le portrait intime d'un garçon de l'Indiana, inconsolable et myope, turbulent mais d'une beauté irrésistible, qui s'est donné à tous, sans jamais appartenir à personne : un acteur incandescent devenu, en trois film... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (111) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 469 notes
« Il est l'oiseau rare : un jeune acteur exceptionnel et l'éloquence douloureuse avec laquelle il exprime les problèmes d'une jeunesse incomprise fera peut-être de lui le symbole de la nouvelle génération ». Hollywood Reporter au lendemain de la première d'A l'Est d'Eden.

Rester plongée dans « A l'Est d'Eden » en livre de poche, difficile pour moi. C'est écrit trop petit, trop serré. J'ai dû renoncer au format. En cherchant bien, je suis parvenue à trouver ce livre en édition del Duca sur un site de livres d'occasion. Mais en attendant, James Dean occupait mon esprit. Je revoyais sa silhouette, sa chevelure blonde, et j'ai eu envie de ne pas le laisser de côté en attendant de recevoir le livre de Steinbeck.

Bien m'en a pris ! Je viens de passer un très agréable moment de lecture avec cette biographie romancée. Difficile de faire la différence entre le romanesque et la réalité mais en choisissant le « romancé », le lecteur sait ce à quoi il s'expose. Néanmoins, l'essentiel finit par se démarquer du reste du récit.

Première incursion dans une oeuvre de Philippe Besson. L'écriture est conventionnelle, elle est facile à lire mais peut-être est ce le résultat de la construction du récit. L'auteur donne la parole à tous ceux qui ont connu Jimmy. Sa maman, décédée d'un cancer, alors que Jimmy n'a que neuf ans, son père trop absent, incapable de pallier au drame que vit cet enfant, sa famille, ses amis, ses enseignants, ses maîtresses, ses amants jusqu'au conducteur qui a provoqué l'accident mortel ; donnant ainsi naissance au mythe qui aura éternellement vingt quatre ans et qui venait rompre avec les clichés de la virilité masculine de l'époque bien que son idole fut Marlon Brando.

Une fois la lecture entreprise, je me suis laissée embarquer dans « la ballade de Jimmy ».

Le récit coure de la naissance de Jimmy jusqu'à son accident. Philippe Besson sait parfaitement nous faire ressentir la vie en accélérée de ce garçon « sans mère » comme si James Dean pressentait qu'il ne serait qu'une étoile filante aux Trois Grands Films et qu'il rejoindrait celle qui lui a tant manqué, Mildred Dean.

Pour tenter d'approcher le mythe qui personnifie la jeunesse, la vitalité, ce chien-fou à la dégaine nonchalante, suintant la fragilité, ce môme rebelle et incontrôlable, Philippe Besson s'est effacé afin de nous laisser assister à une forme d'interview qui gomme les émotions mais qui nous esquisse le portrait d'une icône dont le livre de chevet était le Petit Prince. Les témoignages sont brefs, certains se relaient et contribuent à nous dévoiler une part intime de Jimmy ; chacun dressant le portrait de l'enfant, du jeune homme, de l'amoureux tel qu'il en a gardé le souvenir. Jimmy n'était pas exempt de défauts.

J'ai vraiment aimé accompagner Jimmy à New York, écouter ses amies et amis comédiens, revoir mentalement Montgomery Clift, découvrir l'Actors Studio, et surtout, écouter Elia Kazan accaparé par l'adaptation du livre de Steinbeck « A l'Est d'Eden ». Formidable ! J'étais dedans !

Et puis, j'ai retrouvé tant d'autres grands du cinéma hollywoodien, Nathalie Wood, Liz Taylor, Rock Hudson, Sal Mineo, reçu les confidences des réalisateurs, participée aux séances photo, enfin, je me suis offert une « dernière séance » n'est ce pas Eddy !

A tous les amoureux des grandes heures du cinéma américain, ce livre est une « madeleine de Proust ».

Je dédie ce livre à ma propre mère qui adorait le cinéma, qui m'a fait découvrir les grandes salles et les grands films de l'époque, qui était au courant de toute l'actualité cinématographique, qui a pris le risque de m'emmener voir « Orfeu Négro » projet qu'elle a dû abandonner après quelques minutes de séance ;-))
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James Dean.

Philippe Besson ose se frotter à un mythe du cinéma. Véritable icône à la destinée tragique.

Dans cette biographie romancée, on découvre le parcours de vie de ce jeune homme destiné à devenir une idoole. A travers les yeux des êtres qui ont croisés sa route. Dans de courts chapitres, chacun d'entre eux raconte la légende de Jimmy.

Un portrait comme un puzzle. Fragments d'un homme dans ses travers, dans ses fulgurances. Dans cette enfance qui le mènera vers l'homme. Dans cette fureur de vivre.

Raconté par des anonymes. Des stars. Des inconnus. Des témoins de l'ascension du jeune homme.

Sa mère, partie bien trop tôt. James Dean, lui-même. Ses professeurs. Marlon Brando . Entre autres.

Chacun donnera une clef, une façon de mieux appréhender James Dean. En quelques lignes parfois. Souvent brillantes de vérité.

Besson nous dépeint un Dean attachant, touchant et pressé de vivre. Un homme libre, papillon comme trop attiré par la lumière et qui se grisera à s'en briser les ailes.

Le reproche que l'on peut faire est bien résumé par son titre. Tout va un petit peu trop vite. Besson nous a habitué à cette lenteur des descriptions, cette douce construction des émotions dont lui seul a le secret. Ce roman là va à fond la caisse, sans laisser le temps au lecteur de respirer, d'apprécier.

Une vie à toute berzingue …

Cependant, j'ai passé un très bon moment de lecture. Avec l'envie de m'intéresser d'encore plus près à ce personnage qui malgré une filmographie réduite, raisonne encore comme le symbole d'une certaine jeunesse et d'une époque devenue intemporelle à travers lui.
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Ce roman choral (biographie romancée) nous raconte l'histoire de James Dean, à travers des témoignages attribués à des personnes qui l'ont connu : la famille, les professeurs de théâtre, les agents, les acteurs, les scénaristes qui alternent avec les réflexions de James Dean lui-même… On croise, au passage, Elia Kazan, Tenessee Williams, Marlon Brando, Elizabeth Taylor
C'est une belle idée, pour nous faire comprendre la fragilité de Jimmy, son côté fantasque, son goût pour le risque, en moto, en voiture plus tard ; il aime se mettre en danger.

Ce que j'en pense
L'auteur nous parle avec tendresse de ce jeune homme, post adolescent, beau comme un Dieu, mi ange mi démon, au regard perpétuellement dans le vide de par sa myopie, la nonchalance affichée, pour tenter de cacher la mélancolie, brisé par le chagrin, la perte de sa mère, et l'abandon du père dont il restera toujours à distance, sans pouvoir établir une relation.
En fait, j'ai été déçue. L'idée était originale certes, mais je n'ai pas été vraiment emballée peut-être parce que je connaissais déjà l' histoire de James Dean, ou parce qu'il s'agit du milieu du cinéma, peut-être aussi parce qu'il n'était pas mon acteur américain préféré (et oui, j'aime les bruns ténébreux, style George Clooney, même quand il sert le café…), j'aurais été peut-être plus touchée s'il s'était agit de la vie de Montgomery Clift qu'on croise dans le film, ou Antony Perkins qui étaient des tourmentés, eux aussi.
C'est le premier roman de Philippe Besson qui me laisse frustrée. J'ai passé un bon moment, certes, mais il aurait peut-être pu aller plus loin. Lui qui parle si bien, d'habitude, de l'intime, de la sexualité, on a l'impression qu'il avait peur d'abîmer la légende, d'écorner l'aura de l'acteur romantique, mort dans des conditions dramatiques et devenu mythique après avoir tourné seulement trois films (et quels films !).
Note : 7,2


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Un jour que je me promène dans la campagne du Midwest, entre les tracteurs et les champs de maïs transgéniques, je croise le regard d'un gamin du coin, à l'accent fort prononcé de chewing-gum. de loin, il ne me voit pas l'observer, un vrai binoclard plus myope qu'une taupe, s'il y avait encore des taupes dans ces champs à l'abondance de pesticide. Il me rappelle vaguement quelqu'un, un type que j'avais vu à la télé, dans un film de Nicholas Ray, Jimmy et sa légende.

Jimmy parle, sobrement, comme un grand timide, il joue plus du regard et des silences, à qui veulent bien les comprendre. Mais le théâtre semble être sa vie. Dès la première scène, il y met son coeur, sa rage, sa fureur de vie. A n'en pas douter, le gamin deviendra géant, et pas qu'à l'est d'Eden. Bien au-delà, même.

Ses proches aussi parlent. Ils nous le dévoilent sous un autre jour, ses voisins, ses camarades, sa première copine. Mais aussi dans les témoignages divers et variés, la voix d'Elia Kazan, de Marlon Brando ou d'Elizabeth Taylor. Que des géants là aussi. Les grands noms du cinéma se rassemblent autour de sa mémoire. Mais vite, arrive un tournant, le temps de jeter un coup d'oeil à la lune, et la vie dérape dans le bas-côté. Et Donald Turnupseed entre en scène...

Je m'appelle Donald Turnupseed. Je suis l'homme qui a tué James Dean...

A titre personnel, j'apprécie grandement Philippe Besson, et je ne manque pas de le lire dès que l'occasion se présente. Il m'a totalement bouleversé sur certains de ses romans. Même « moins bons » - avis totalement subjectif et personnel, je prends un plaisir à le suivre. Bien évidemment, j'ai vu, à de nombreuses reprises, « La Fureur de Vivre », James Dean icône du cinéma américain de ces années-là, ce binoclard du Midwest au talent brut, à l'émotion abrupte. le roman en lui-même ne m'a en revanche pas bousculé. Je ne suis pas, soyons honnête, un adepte des biographies qu'elles soient romancées ou pas. J'avoue même que si l'auteur avait remplacé les protagonistes par des anonymes complets, j'aurais eu probablement plus d'engouement. Je préfère sentir la vie des anonymes, moi l'anonyme bison qui traîne mes sabots usés et mon vieux cuir ici, prendre le pouls de ces inconnu(e)s, question de perception et de poussière...
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Philippe Besson Vivre vite Roman Julliard ( 238 pages – 18€)

Après La maison d'Atlantique, c'est Outre- Atlantique que Philippe Besson nous embarque sur les traces de son héros : James Dean. L'auteur a choisi la forme chorale pour dérouler cette exofiction.
La photo de la couverture « convoque» le lecteur. Ce visage, très photogénique, rayonne, irradie et hypnotise par « la puissance de son regard », ce « quelque chose de lumineux et de violent ». Mais que sait-on vraiment de cette icône ?
La citation en exergue résume, avec une violence implacable, le destin de cette « étoile » qui passa « comme une comète ».

Le roman s'ouvre sur une page magnifique, l'image attendrissante d' un couple attendant son premier enfant, du père caressant un ventre.

Ce qui est inattendu, c'est que Philippe Besson donne la parole aux disparus dont la mère et son fils. Les confidences n'en sont que plus poignantes.La mère relate la malédiction qui semble peser sur la famille, et ses atermoiements quand elle apprend qu'elle est atteinte d'une maladie incurable.
Faut-il cacher la vérité ou non ? Quelle est la solution la moins dramatique pour Jimmy ?

De toute évidence , être orphelin si jeune, à neuf ans, causa un traumatisme qui le hante à jamais. Et Jimmy de nous rappeler qu' une mère, c'est irremplaçable. On pense à la douleur que W.H Auden éprouva dans les mêmes circonstances. N'est-ce pas « un monde qui s'écroule et l'enfance qui disparaît avec celle qui l'a fait naître ? ».
Il comprend que « c'est fini de ces deux ailes qui le portaient depuis toujours, ces deux ailes qui lui donnaient ce surcroît d 'assurance » et se terre dans son mutisme, lui,le « sentimental ».
Le manque l'habite, c'est en fini de leurs rires, leur complicité.

Jimmy reconnaît sa dette envers la gent féminine. Plusieurs femmes se révèlent importante dans sa vie, « faites pour être des prothèses ». Celle qui l'enfanta. Celle qui le recueille et l'élève comme son fils. Celle qui le prend sous son aile et lui enseigne les rudiments de l'art dramatique : Adeline, qui a compris sa fragilité,a su mettre en exergue son talent, et tel un mentor, le stimule et l'encourage. Il croise sur un tournage Liz Taylor qui souhaite protéger « ce rebelle au coeur tendre », suite à ses confidences. Julie Harris est chargée de « tempérer ses ardeurs ».

Le dramaturge, Tennessee Williams, venu voir « ce gamin » prometteur, à la « beauté à couper le souffle », découvre un acteur qui dégage « une énergie sexuelle ».
Son professeur Gene Owen ne remarque pas de suite cet étudiant en droit, gauche, « l'air d'un oiseau tombé du nid », mais son interprétation du « prince danois » l'impressionne par son jeu différent, et il décèle en lui « comme du diamant brut ».

Le portrait se reconstitue comme un puzzle pour le lecteur. Souvent redondant, car tous le perçoivent de même. «Un enfant plein de vitalité », « débordant d'énergie ». Ses lunettes le rendent « sexy ». On devine une relation fusionnelle avec sa mère, elle qui l'a initié à des loisirs comme la danse, les chansons, l'art dramatique, le violon, ce que son père réprouvait, privilégiant le sport.
Ne l'a-t- on pas accusée de cultiver chez Jimmy sa différence ? de l'élever comme si c'était une fille ? N'est-ce pas elle qui déclencha , puis encouragea son « désir irrésistible de faire l'acteur » ? N'est-ce pas sa mère qui aspirait à voir « de la lumière dans son visage » ?
Jimmy passait pour « un élève appliqué , sérieux, consciencieux », mais il était victime de moqueries, à cause de son accent, de sa « dégaine de paysan ».

Après la disparition de sa mère, il ne supporte pas que son entourage lui manifeste un débordement de compassion,. Sa métamorphose, elle s'opère chez son oncle et sa tante Ortense, qui joue la mère de substitution et défend son frère, le père de Jimmy en ce qui concerne sa décision de le lui confier. Ce couple nous confronte au mode de vie des Quakers dont il fait partie.
A 14 ans, il doit assumer sa singularité. Sa passion pour la conduite ( tracteur, moto, voiture), il l'a acquise chez les Winslow. A 18 ans, son échec professionnel forge son caractère. Si certains sont sauvés par l'écriture,Jimmy, lui, trouve son échappatoire dans la lecture et le théâtre.

Natalie Wood égrène ses souvenirs. Elle a retenu de lui « sa solitude, sa sauvagerie ». Elle connut James sur un tournage et découvrit sa générosité ainsi que sa timidité.
Plus tard, « le binoclard » prend sa revanche. Quant à lui, il se présente sans complaisance : « difficile », reconnaît ses pulsions meurtrières. Ne s'est-il pas révélé bipolaire,balançant « en permanence entre l'excitation et l'abattement » ?

Sa vie amoureuse se révèle compliquée,erratique. Son look magnétique fascine. Il multiplie les aventures, succombe aux coups de foudre. Il se laisse séduire par Elisabeth Mc Pherson, son professeur, liaison éphémère qui le révèle : « un amant pressé et maladroit ». La relation avec le pasteur « un peu trop tendre » est ambiguë. Puis, il se montre attiré par les hommes , mais ceux qui « passent dans son lit », il les « chasse au petit matin ». Quant à l'acteur Sal Mineo , il le trouve trop jeune.

A son actif, trois films et des relations pas faciles avec l'équipe des films. Pour le réalisateur George Stevens, James Dean était « un type instable, ingérable », mais incandescent, il « crevait l'écran ».Imprévisible, il donne aussi du « fil à retordre » à Elie Kazan, à cause de ses « errances nocturnes » arrosées. Il lui cause la peur de sa vie, en acceptant une virée à moto. Quant à Rock Hudson, il lui reproche « sa désinvolture », «  son arrogance insupportable », « sa suffisance ».

Le récit est ponctué de phrases qui marquent la rupture brutale et rappellent que cette icône n'échappa pas à son destin tragique. Il y a cette phrase, quasi prémonitoire,de Jimmy conjurant la mort devant des cercueils : « Dennis, il faut rire de tout. Et de la mort, en premier » qui prend une résonance particulière après l'accident.

L'avant-dernière voix , celle du chauffard, révolte, à la lecture de ses hésitations.

Une voix d' outre- tombe clôt le récit, celle de James Dean qui nous livre la phrase , tenue secrète, qu'il chuchota à sa mère, devant son cercueil après avoir vu , en flashback, défiler des images marquantes de sa courte existence de 24 années.
Dans cette biographie romancée, Philippe Besson nous plonge dans «  l'Amérique de la fin des années 40, pudibonde et corsetée », «  cette grande nation », qui «  n'est rien d'autre qu'une mère monstrueuse, qui dévore ses enfants, une putain de mère maquerelle qui brûle ses gagneuses et ses idoles ».

On suit les déménagements de la famille Dean, qui nous fait voyager de l'Indiana et « ses plaines interminables du Midwest, les hivers froids », à La Californie « pays écrasé de chaleur, connu pour ses plages bondées et sa décadence ».
Puis c'est ce retour à la ferme, chez l'oncle. P lus tard, la découverte de New York, des années 50 : « un choc », «Tellement gigantesque » et les lieux de tournages : Mendocino et ses « demeures en bois blanc », son « port de pêche préservé ».
On sillonne l'Amérique à bord du Zéphyr ou de l'express luxueux qu'est le Twentieth Century limited. Les paysages défilent, évoquent parfois des tableaux de Hopper, peintre de prédilection de l'auteur. Par exemple le décor « des fils électriques au-dessus des rues » ou des cafés ou bars bruyants, enfumés.
Tout comme son héros, Philippe Besson partage cette fascination pour l'Italie , Michel-Ange et la beauté masculine dans l'art.


Philippe Besson a le don de savoir se glisser dans la peau d'une femme et de nous toucher quand il filme l'émouvant adieu , « furtif et déchirant », d'une mère à son fils, se résumant à leurs regards et des mains étreintes. Ou encore quand la caméra suit, cet enfant qui en cachette , la nuit, va « pleurer sur sa tombe ». A travers son héros, l'auteur montre que les drames du passé, on peut les estomper mais on ne les efface pas.

L'auteur met en exergue l'ascension d'une idole vers la gloire, le désir de reconnaissance et sa dévorante ambition, une fois sous les feux de la rampe.
le buzz que les médias génèrent autour de cette « beauté crépusculaire » le rend « ivre de son image jusqu'à l'euphorie ». Dans son besoin de brûler la vie par les deux bouts, dans ce tourbillon , cette ivresse de la vitesse, on pense à Françoise Sagan et ses virées en voiture. On subodore que Philippe Besson s'est fait plaisir, en revisitant la vie de cette figure mythique, à la carrière météorite, au seuil des 60 ans de sa disparition. N'avait-il pas des posters qui tapissaient les murs de sa chambre ?

Un roman qui invite à revoir les films mettant en scène James Dean, cet enfant terrible du cinéma, une personnalité aux multiples facettes, dévoilées, tour à tour, par ceux qui l'ont éduqué, côtoyé, aimé, fait tourner, adulé et vénéré.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
13 janvier 2015
Au fil d’une quinzaine de romans, Philippe Besson fait entendre une voix singulière dans la littérature française actuelle. Il nous fait aujourd'hui revivre le fascinant acteur dans un roman choral.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
08 janvier 2015
Il fallait imaginer un stratagème pour éviter de tomber dans l'hagiographie, une licence romanesque pour éviter la biographie convenue, comme mêler les styles (le paysan du Midwest et le professeur de l'Actor Studio) et les genres (la starlette de Hollywood et le révérend de Fairmount). Philippe Besson orchestre ainsi le chœur de ces différentes voix avec assurance pour dire ce qu'un article de Wikipédia tait.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (121) Voir plus Ajouter une citation
Elia Kazan - réalisateur - pour le tournage A l'Est d'Eden

Il me fallait un autre jeune comédien pour interpréter Aron, le frère de Cal, celui qui se fait voler sa petite amie par son cadet. J'ai fait tourner un bout d'essai à un débutant repéré à l'Actors Studio, qui était d'une beauté stupéfiante, et que j'ai finalement recalé précisément parce que sa beauté irradiait trop, elle aurait envahi l'écran, ses yeux étaient trop verts, sa mâchoire trop carrée, on n'aurait vu que ça. C'était Paul Newman, Il m'en a voulu pendant longtemps.
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On ne se remet pas d'être passé à côté du grand amour de sa vie, je vous assure. On fait semblant d'être heureux et peut-être l'est-on quelquefois, par hasard, sans le faire exprès. Mais ça ne dure pas. On revient toujours au malheur, au remords, au chagrin. On traverse les années avec un sourire impeccable et, dans la solitude, on se verse un whisky et puis un autre. On a du mal à trouver le sommeil parce que des images reviennent nous hanter, alors on avale des somnifères et on s'avachit, on sombre dans des comas passagers.
Enfin, un jour, on force un peu trop sur les pilules et on meurt.
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Elle a un drôle de nom, mon institutrice : India Nose. Avouez que ce n'est pas courant.
Elle ressemble aux bâtiments de cette école élémentaire : elle est austère. Peut-être que le soir, lorsqu'elle rentre chez elle, elle défait ce chignon qui lui fait un visage sévère et, d'un coup, ça détend ses traits. Tandis qu'elle se tient devant le tableau noir, j'imagine ce moment où elle dénoue ses cheveux, les laisse tomber sur ses épaules. Est-ce qu'elle devient une femme enfin ? Là, plantée devant moi, on dirait qu'elle est juste un personnage, quelqu'un qui interprète un rôle. Mais bon, je ne découvre pas qu'on peut dissimuler aux autres ce qu'on est, simplement en modifiant son apparence.
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Je m'appelle Donald Turnupseed. Je suis l'homme qui a tué James Dean.
J'avais vingt-trois ans, en septembre 1955. J'avais quitté la marine pour reprendre des études à l'Institut technique de San Luis Obispo. Je rentrais chez moi, à Tulare, pour le week-end. Ma voiture était un coupé Ford Tudor de 1950, noir et blanc.
Au carrefour des routes 466 et 41, je devais prendre à gauche. J'ai bien vu la Spyder arriver en face, elle descendait des collines, elle avait l'air de rouler à vive allure, mais c'était comme une image imprécise, à cause de la chaleur qui vibrait. Ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu un moment d'hésitation. Juste une poignée de secondes. Je n'aurais sans doute pas dû.
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Car désormais, je ne pense plus qu’à une chose, une seule, devenir acteur. Si je ne deviens pas acteur, autant être rien.
Pas de méprise : je n’ai pas particulièrement envie de voir ma tête sur des affiches, je ne rêve pas de gloire. Non. Simplement, je ressens des vibrations dès que j’enfile le costume d’un autre et que j’invente un mensonge en espérant qu’on va me croire. C’est dans les moments où je joue que je suis au plus près de la personne que je veux être. P 111
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