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Critique de Junie


D'où viennent les hommes et les femmes que nous côtoyons dans nos villes, ombres silencieuses et affairées vivant sous le seuil de pauvreté en toute discrétion? Que sait-on d'eux, de leurs espoirs, de leurs rêves, de leur douleur, de leurs souvenirs, du chemin parcouru depuis leur ville ou leur village?

L'écriture sert à comprendre le chaos. le chaos de ces vies brisées, éparpillées, broyées par le désespoir, la misère, une existence absurde et sans avenir.

Dans ce récit très sobre raconté par un homme déterminé à partir car "cinq ou six ans de voyage, c'est toujours mieux que de pourrir ici", on saisit peu à peu le sens de ce départ vers l'inconnu.
Car tout est préférable aux rues poussiéreuses et aux baraques de parpaing d'Abidjan, aux dettes, à une boutique sans clients.

Nous suivons le long périple de cet homme du Sud, ses rencontres, ses angoisses, son désir de retrouver sa femme et son enfant, et d'atteindre enfin son but: la Gare du Nord!

Avec beaucoup de talent, les deux auteurs parlent d'une même voix, les planches comme le texte nous donnent le sentiment d'être plongés dans cet univers privé de couleurs, où les émotions sont un luxe, où seul compte de survivre encore un jour, encore un mois, et d'avancer sur la piste, vers un ailleurs toujours plus lointain.

Une très belle réussite sur un sujet qui divise mais qui nous fait partager le sort de ces damnés de la terre qui sont des milliers à risquer leur vie pour se sentir encore vivants, pour avoir prise sur leur destin.

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