Le choix de l'écriture au service de vies d'éclopées, de fracassées de la vie. C'est sombre, c'est glauque, c'est la plongée dans les tréfonds des misères sociales, morales et psychologiques. C'est une lecture belle mais exigeantes, voire ardue. Ici, pas de place à la fluidité, à la facilité. Il faut souvent froncer les sourcils, faire des rewinds, régurgiter certains mots, mais on avance, avec bonheur dans ce récit des malheurs. Juliette et Claire, porteuses de misères, à qui la vie a mis des gifles, avec effet kiss-kool du démon dans le sang. Elle, la vieille fille à la triste vie de femme invisible cocue, elle, le drame de l'âme soeur qui prend ses ailes, lui abandonnant deux mômes. Et la déchéance sociale. L'une a hébergé l'autre. Un peu par contrainte. Engoncées dans leurs déprimés, elles se noient chacune dans son marécage. Elle n'a pris pourtant qu'un amant, elle n'a pas jouit assez dans sa vie pour y renoncer maintenant qu'elle a gouté a cet orgasme que l'ex ne lui a jamais donné. Orgasme souillé. L'autre, la fumeuse invétérée, ne gémira plus jamais de plaisir. Seule la douleur de la perte, seule la douleur du combat quotidien pour la survie, seules les failles de son corps, l'a font aujourd'hui gémir.
Une écriture qui s'affirme sans concession, quitte à lasser sur la longueur, à perdre par trop d'ellipse, mais une poétique ultra puissante au service d'histoires de survie parallèles, de personnages naufragés auxquels on s'attache, on s'accroche.
Une superbe
Bessora.
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