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La dynastie des boiteux tome 1 sur 2
EAN : 9791097390952
376 pages
Le Serpent à plumes (08/02/2018)
3.5/5   4 notes
Résumé :
(PEUT ETRE LU INDÉPENDAMMENT DES AUTRES TOMES)

A travers la saga en quatre tomes 'La Dynastie des boiteux', Bessora déroule sur trois siècles la lignée des boiteux, tous marqués par l'esclavage, tous claudiquant, qui de la jambe, qui de la langue, qui de l'esprit. Dans le premier volume, 'Zoonomia', Johann, 15 ans, débarque de la Réunion à Paris au milieu du XIXe siècle. Bâtard et métis, il vient se faire reconnaître par son père, un aventurier aux vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le thème m'a paru intéressant. Un jeune homme vient de l'île de la Réunion retrouver son père à Paris qui ignore peut-être son existence. Il est reçu par la jeune épouse de son père. Son père est de nouveau en voyage d'exploration en Afrique. Ce jeune homme rêve de devenir explorateur. Nous sommes en 1846, au beau milieu des tumultes liés aux alternances de la monarchie et des multiples révolutions. J'ai été réellement captivé par l'intrigue jusqu'à peu près la moitié du livre. Cependant l'auteure détaille la moindre action et la moindre pensée, ce qui finit par alourdir le récit, de mon point de vue. J'ai lu le reste en diagonale car je voulais absolument arriver à la fin. Les aventures de Johann méritent l'effort du lecteur à la recherche d'aventures. La toile de fond historique est solide et l'on se projette complètement dans le Paris, le Gabon, le New York du XIXe siècle. En résumé, un livre intéressant mais qui demande beaucoup d'efforts au lecteur. Ceci étant le premier tome d'une saga de 4 volumes encore à venir.
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Premier tome qui vient d'être publié d'une tétralogie future nommée La dynastie des boiteux, Zoonomia est un roman tout à la fois déroutant et passionnant, que j'ai eu du mal à lâcher malgré le peu de temps que j'ai pour lire en ce moment.

En effet, celui-ci m'a déroutée, dans le bon sens, dès les premières lignes, puisque le narrateur semble s'adresser directement au lecteur en le tutoyant très familièrement, ce qui est ma foi peu commun en littérature. J'ai en tête le vouvoiement de la modification de Michel Butor, et rien d'autre… Ce tutoiement trouvera bien sûr son explication au fil des pages, même si cette explication se devine plus qu'elle ne se lit, créant une atmosphère nébuleuse tout aussi déroutante, mais pas désagréable pour autant. L'incursion dans le récit est donc brutale, encore plus car nous sommes entraînés à la suite de Johann, jeune Réunionnais en mal de reconnaissance, autant personnelle que professionnelle, frappant à la porte de son supposé père, habitant à Paris, pour officialiser la filiation, sans autre préambule. La quatrième de couverture, que j'ai forcément lue d'abord, vient presque gâcher cette entrée en fanfare, très théâtrale, dans l'intrigue.

Et quelle intrigue, digne des grands romans du XIXème siècle que j'affectionne particulièrement ! Menée de manière somme toute classique, puisque chronologique, elle est en effet d'une grande richesse : à la fois récit initiatique, de moeurs, d'aventures, historique, psychologique, fantastique, réaliste, parfois surréaliste, elle renvoie parfaitement à l'époque qu'elle décrit, et nous fait penser à des auteurs comme Balzac ou Maupassant. Il en est de même quant au style, lui aussi très riche, puisqu'il mélange vocabulaire et tournures soutenus ou familiers, structure de phrases parfois classique, parfois plus inattendue.

Ce qui m'a également plu dans l'intrigue, c'est qu'elle mêle avec beaucoup de brio réalité et fiction, renforçant son atmosphère complexe et passionnante : Bessora, pour le personnage principal de chacun de ses quatre romans, s'est inspirée d'une personnalité ayant vraiment existé, pour ce premier tome Paul Belloni du Chaillu, premier homme « blanc » (il a des origines à la fois métis et bâtardes) à avoir observé de près les gorilles et découvert les tribus pygmées. de plus, de nombreuses références, plus ou moins importantes, sont faites à des « célébrités » du XIXème siècle que Johann, ou l'un(e) de ses proches, a pu croiser ou côtoyer au fil du récit, comme si le jeune homme était lui-même un être vivant, et non pas de papier. Je n'en dirai pas plus sur ces célébrités, laissant à chacun(e) le soin de les découvrir au fil de sa lecture. Enfin, toute l'ambiance scientifique de l'époque, entre racisme sans complexe et recherches sur les espèces inconnues des contrées exotiques colonisées, mais aussi sociologique, avec la place occupée par les enfants bâtards et/ou métis dans la société, ou encore religieuse, dans la confrontation des croyances chrétiennes et « païennes » (selon les chrétiens), vient parfaire cet ensemble : j'ai vraiment eu l'impression d'être au coeur de l'histoire, au même titre que notre héros, d'où ma difficulté d'ailleurs à m'arrêter de lire.

Enfin, nommer Johann « héros » ne me semble pas le plus approprié : c'est un anti-héros malgré lui, tout du moins au début, auquel l'on s'attache facilement de par sa fragilité et sa naïveté adolescentes, avant de finir par le trouver de plus en plus méprisable, ce qui m'a là aussi fait penser à des personnages des grands romans du XIXème siècle, surtout à Rastignac (Le Père Goriot), à Julien Sorel ou à Bel-Ami.

Zoonomia est donc, comme vous l'aurez compris, un gros coup de coeur : c'est un roman très bien ficelé, très bien écrit, vraiment riche. Un grand merci à Babelio et aux éditions du Serpent à plumes de m'avoir permis de le découvrir, et par la même occasion de découvrir Bessora, que je ne connaissais pas du tout, et dont j'apprécie franchement la plume. Je me procurerai en tout cas le prochain tome sans hésiter !
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Ce premier tome d'une tétralogie qui en vaudra à mon avis le détour s'est avéré très interessant.
Nous suivons le parcours du jeune Johann qui rêve d'aventure et de reconnaissance chez les "blancs".
Ce qui m'a particulièrement plu, c'est d'avoir eu l'impression de voyager à travers l'époque et la géographie, Bessora a réussi avec brio à me transporter dans le Paris du XIXe siècle, et même au fin fond du Gabon à la rencontres des "indigènes".
Je n'ai jusqu'à présent, pas eu beaucoup l'occasion de lire des romans sur cette période très intéressante historiquement, et cela m'a donné envie de réitérer l'expérience. Nous voyons que l'auteure sait de quoi elle parle, qu'il y a une réelle envie de partage.
Le racisme ambiant de ce siècle fortement lié à l'esclavagisme y est décrit avec délicatesse et parfois de façon percutante avec une écriture fluide et riche en vocabulaire.
Dans ce tome, on y découvre aussi toute la science de l'anthropologie si bien décrite par le titre "Zoomania", et également avec la profession de taxidermiste.
Il y a tout de même quelques reproches que j'ai eu tout du long de ma lecture. le premier, est que j'ai détesté le personnage principal... Johann est à mes yeux, un homme méprisable... du début à la fin, je n'ai su m'attacher à lui... ce qui est dommage, ça a en quelques sortes gâché ma lecture. Son envie de tuer la gorille durant tout le livre m'offusquait, tout comme sa façon de rejeter ses origines noires. le second, je n'ai pas compris l'intérêt du "farfadet" dans ce roman, le côté fantastique me semblait inutile et ennuyeux.
Pour résumer, ce premier tome de la saga La dynastie des boiteux annonce une suite de romans prometteurs, j'ai bon espoir d'en apprendre plus sur la grand-mère de ce détestable Johann. Pour sûr, Les livres de Bessora continueront à défiler dans mes bibliothèques!
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Première impression, sur le début de ma lecture : l'écriture est assez baroque, ce n'est pas forcément ce que je préfère mais là ça colle parfaitement à l'histoire. Et les deux personnages dont j'ai fait la connaissance pour le moment ont beau être terriblement contraints par leurs positions sociales, il et elle ne l'acceptent pas, et se tissent une petite bulle décalée, avant de... je ne sais pas encore, je m'y replonge !
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Impression un peu mitigée au final : par moments j'étais donc plongée dans l'histoire, mais à d'autres je me forçais un peu pour arriver au bout de certains passages. Ce qui m'a passionnée c'est l'exploration des préjugés et du système raciste du 19ème siècle, sous un angle original, tout en arrivant à être global, et percutant. Mais paradoxalement le devenir du personnage de Johann a fini par ne plus beaucoup me préoccuper. J'ai regretté que Juliette quitte l'histoire si vite, et j'aurais aimé en savoir plus sur la si mystérieuse grand-mère. Mais ce sera je crois le sujet du 3ème tome de cette tétralogie, que je ne louperai donc pas !
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Un roman historique en forme de conte philosophique autour du personnage de Johann, boiteux, bâtard et métis, qui rêve d'une glorieuse carrière d'explorateur. Mais il déchante et sa vie sera alors une révolte et un refus de tout ce qu'il est, et de son père. La fausse naïveté pleine d'ironie de Bessora cache une satire féroce et pleine de colère, pour mettre en évidence le racisme de nos sociétés.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(p. 142) Toi aussi, t'encourageais-tu, tu ajouterais ta pierre à leur édifice. Tu serais le premier à mettre au jour des phénomènes dont personne n'avait connaissance. Comme Christophe Colomb, un portugais - quel grand peuple furent-ils ! -, tu découvriras des terres inconnues.
Mais, souvent, ton élan lyrique se grippait. Terres inconnues..., te répétais-tu. Sauf des indigènes qui les peuplaient, bien sûr. Mais eux, ils ne comptaient pas. Pas plus que ta mère, songeas-tu, qui n'aurait jamais pu prétendre avoir découvert la Réunion. Où d'ailleurs elle avait été importée. Du moins, ces ancêtres. Enfin, une partie. En tout état de cause, Mademoiselle Belloni était une indigène qui peuplait la Réunion. Elle n'aurait donc jamais pu la découvrir. Ta nuque se raidissait, tu avais le cou comme une bûche. L'évocation de ta mère te rappelait sans cesse que tu n'étais pas à l'abri de certains classements, toi non plus. La preuve n'était pas absolument faite que tu étais le fils de Jean-Marie. Et si, plutôt que courir te reconnaître en mairie, il avait révélé à quelques maîtresses, ou à quelques compagnons de débauche, tes origines maternelles ? Pour sûr, boiteux, quand on est issu d'indigène, on ne peut pas devenir Burton, Speke ou Livingstone. Ce serait comme si un Indien d'Amérique voulait se faire connaître comme le découvreur de Cuba. Comme si un serf de Russie déclarait avoir trouvé la Sibérie. Comme si une paysanne ardéchoise revendiquait une place dans les livres d'histoire de France. Toujours ces deux camps : les héros, et les déchets.
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La mort est une épreuve difficile pour le croyant, parce qu'il en attend quelque chose, quelque chose de grandiose.
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Ce que tu avais fait et vu ne suffit pas à qui veut remonter jusqu'au lac Tanganyika. Et il te fallait rencontrer le gorille. Le tuer. Boire son sang.
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